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    C’est l’histoire de la chute d’un flic du LAPD. En 1999 on est en plein scandale de la division Rampart, celle-là même qui a donné naissance à la série télévisée qui est devenue un chef d’œuvre du genre, The shield. Le policier Dave Brown, sûr de lui, de sa force, comme de sa malice n’est pas un flic particulièrement corrompu, mais il va être une victime collatérale du scandale Rampart. Le début du film montre son travail quotidien de policier. Il ne s’embarrasse pas tellement des règles, il peut être aussi violent, on le voit tabasser un dealer afin d’obtenir l’adresse de son fournisseur. Rien que de très banal. La violence policière n’est pas particulièrement montrée. Mais le tournant de sa destinée arrive sous la forme d’un accident de voiture en apparence anodin. Dave Brown se lance à la poursuite de l’homme qui lui a enfoncé sa voiture de fonction, le rattrape et le tabasse. Malheureusement pour lui il est filmé en pleine action. Le LADP qui est sur la sellette à cause des scandales Rodney King et Rampart, ne veut pas d’une nouvelle affaire et commence à entamer une procédure pour se débarrasser d’un individu encombrant. Amené à se défendre, il prend des avocats qui lui prennent ses maigres économies. Pour se refaire, il va participer au braquage d’une partie de poker, l’affaire tourne mal, il descend deux personnes qui ont participé au hold-up. Comme en même temps il est exclu de sa famille par ses femmes qui sont également deux sœurs, il ne s’en sort plus. Moment de rémission, il entame une nouvelle histoire avec une avocate. Mais tout va de travers. 

    Le scénario présente la particularité d’avoir été co-écrit par James Ellroy, ce n’est pas une garantie d’originalité. Le film est manifestement inspiré de The shield. On y retrouve les relations compliquées du flic solitaire et obstiné avec sa famille, et la chute de Dave Brown est tout à fait similaire à celle de Mackey. L’indic en fauteuil roulant est aussi directement tiré de The shield. Bien d’autres détails peuvent être relevés

    L’originalité se trouve plutôt dans la mise en scène et la direction d’acteurs. En effet, le film aurait facilement pu déraper vers une démonstration de violence louche, Overman évite ce piège et s’intéresse plus à l’évolution psychologique de Dave Brown. Cependant, il n’évite pas tous les pièges de ce type de film. Il y a des scènes scabreuses inutiles qui font penser à du Ferrara, notamment la complaisance avec laquelle est filmée la visite de Brown dans une sorte de supermarché du sexe.

    Les acteurs par contre sont tous très bons, Woody Harrelson en tête (il avait déjà joué dans le premier film d’Overman The messenger, film qui avait eu un bon succès critique). C’est un acteur à mon sens sous-estimé.  Robin Wright est aussi excellente dans le rôle de l’avocate. Sigourney Weaver qui ne tourne plus guère a un petit rôle et William Macey complète la distribution.

    Ce n’est pas un grand film, mais en dehors de L.A. Confidential, Ellroy n’a guère eu de résultats positifs dans le cinéma, que ce soit pour les adaptations de ses romans ou pour les scénarios qu’il a écrits directement. 

     

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    Consécutivement au succès public et critique de Gun Crazy, Joseph H Lewis tourne en 1950 un autre film noir un peu plus cossu, puisqu’il a cette fois une vedette de premier plan, Hedy Lamarr. Pour cette dernière, A lady without passport vient juste après le péplum de Cecil B. De Mille, Samson et Dalila. Mais John Hodiak a aussi à cette époque une bonne cote. On n’est plus tout à fait dans l’univers de la série B. et il est d’ailleurs probable que le tournage en extérieur aient gonflé le budget du film.

    Disons le tout de suite, ce n’est pas le meilleur film noir de Joseph H. Lewis. Pourtant le sujet n’est pas inintéressant : des flics de l’immigration essaient de démonter une filière clandestine à partir de Cuba. Le scénario insiste d’ailleurs sur cet attrait déraisonnable de l’Amérique sur de pauvres malheureux qui n’y voient que le côté doré. Le héros de ce film, incarné par John Hodiak, est lui-même un américain de fraiche date.  Il se fait passer pour un candidat au rêve américain afin d’infiltrer la filière. Mais rien ne se passe comme il le voudrait, non seulement le chef de ce gang, Palinov, le démasque facilement (il a oublié de planquer sa carte de flic !), mais en outre il tombe amoureux d’Hedy Lamarr, autre candidate à l’immigration qui erre de pays en pays depuis qu’elle a été libérée de Buchenwald. IL est cependant difficile de voir en cette superbe actrice une rescapée des camps de concentration.

     

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    Le déséquilibre du film provient d’un curieux mélange entre une enquête policière qui se voudrait réaliste – on y voit la coopération des différents services, et une sorte de romance un peu tirée par les cheveux. Le très raide John Hodiak a du mal à nous faire croire qu’il le prince charmant pour Hedy Lamarr. En gros les personnages manquent d’épaisseur, et l’histoire n’arrive pas à nous captiver vraimentCependant, il y a de très bonnes choses, tout le début est remarquablement bien filmé, le montage très serré donne une tension très forte à l’histoire. Il y a également une manière de filmer La Havane d’avant Castro qui est assez plaisante, quoiqu’un peu touristique cependant. L’image est dans l’ensemble très bonne et les scènes de bagarre parfaitement maitrisées, tournées sous des angles plutôt surprenant. La poursuite des immigrants dans les marais des Everglades rappelle bien évidemment la fin de Gun Crazy. 

    Les acteurs sont un peu pâles, Hedy Lamarr a l’air de s’ennuyer, et John Hodiak ne semble guère réveillé. Seul James Graig dans le rôle du méchant, lui aussi est amoureux de la belle Hedy Lamarr, est excellent.

    Joseph H. Lewis aura l’occasion de se rattraper de ce film très moyen avec le magnifique The big combo.

     

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