• Annabelle Léna, Enfin (tous) réunis, Editions du Caïman, 2013

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    C’est le deuxième roman d’Annabelle Léna, marseillaise de naissance et de cœur.  Rognes qui a passé la cinquantaine,  est un commissaire de police qui enquête sur l’assassinat d’une sorte de maquereau à qui on a planté un poignard dans le cœur. Plutôt déprimé depuis la mort tragique de sa femme, il traîne son amertume et ne semble plus guère motivé par son travail. Cependant un élément de la scène du crime va éveiller son attention : il s’agit d’une vieille photo de famille qui semble avoir été prise à la Ciotat, du temps que la ville abritait des chantiers navals.

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    Commissariat sur la Canebière dans les locaux de l'ancien hôtel Noailles

     

    Enfin (tous) réunis vise à allier une intrigue déroutante avec le portrait psychologique d’un homme à la dérive. Car quoiqu’il existe toute une galerie de personnages divers et variés, Rognes est bien le pivot de cette histoire. L’ensemble lorgne du côté des romans noirs à la William Irish ou à la Marc Behm. Plutôt neurasthénique, il met en scène la détresse d’un homme qui n’a jamais su faire le travail du deuil pour des raisons d’ailleurs importantes et qui seront explicitées tout à la fin.

    Polar marseillais, on assiste à la description de quartiers moins souvent utilisés comme le quartier Noailles par exemple. Il fonctionne comme une dérive assez lente où ne se croisent que des personnages hostiles, ou du moins qui paraissent tels. Il y a deux histoires qui se croisent, l’enquête visant à découvrir le ou les criminels qui assassinent des maquereaux, et la quête du commissaire Rognes à la recherche de lui-même. Dans ce deuxième aspect, il y a quelque chose de fantastique, un peu comme dans un rêve ou un cauchemar. Sa relation avec Sandra, une autre femme perdue, est à l’image de ce chaos.

    Si l’ouvrage a un peu de mal à démarrer, par la suite le rythme s’accélère et le dernier tiers donne d’excellentes séquences comme la confrontation entre Rognes et l’arriviste Ranc qui veux prendre sa place, ou encore la traque de l’Orphelin. Bien évidemment il ne faudra pas chercher trop de réalisme dans cette histoire, les personnages qui évoluent dans le milieu de la prostitution ne correspondent en rien à la réalité, fut-elle marseillaise. Ils servent seulement de décor à l’écroulement de la vie du commissaire Rognes.

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    Une petite remarque finale qui concerne plus l’éditeur que l’auteur, la mise en page n’est pas tout à fait à la hauteur. La quatrième de couverture est difficile à lire et les retraits de paragraphes sont un peu fantaisistes, ce qui donne un côté un peu mal fini à l’ensemble.

     

    Le lien ci-dessous mène à une interview d’Annabelle Léna qui permet de la mieux connaître :

     http://www.mandor.fr/tag/annabelle+lena

    « L’heure du crime, Johnny O’Clock, Robert Rossen, 1947Marcel Langer à sa femme, Toulouse, prison Saint-Michel (Haute-Garonne) 13 mars 1943 »
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