• Bien connu des services de police, 2010

     

    C’est un ouvrage très décevant, surtout si on le compare à Lorraine connection qui avait été une vraie réussite. On se demande comment Mannotti a pu mettre 4 années pleines pour écrire un tel pensum. Habituée à publier chez Rivages, le changement d’éditeur lui a été fatal.

    Le thème est celui de la vie d’un commissariat de banlieue, avec toutes les turpitudes que cela peut comporter. La commissaire qui dirige cette institution est très marquée à l’extrême-droite, son chauffeur combine aussi bien avec des anciens militants d’extrême-droite qu’avec des gangs de gitans.

    La plupart des policiers sont là par hasard, plutôt incompétents, ils ne savent guère sur quel pied danser. Ils se trouvent dans une opposition frontale aussi bien avec une prostitution venue des pays de l’Est qu’avec des travailleurs émigrés qui squattent des taudis promis à la démolition.

     manotti.jpgL’opposition manichéenne entre les bons immigrés et les mauvais flics qui ne sont qu’un instrument dans les mains d’un ministre de l’intérieur arriviste et sans scrupule – suivez mon regard, rappelle le pire du néo-polar gauchiste. Cette impression est d’ailleurs renforcée par le fait que le seul bon flic est une fliquette issue elle-même de l’immigration, Noria Gozhali. C’est d’ailleurs un personnage qu’on avait déjà rencontré sous la plume de Manotti.

    La minceur de l’intrigue, l’étroitesse politique du point de vue rend rapidement l’ouvrage ennuyeux. La mise en cause d’un gang gitan, inspiré des frères Hornec, n’apporte rien à l’histoire, et la collusion entre l’extrême droite et la spéculation immobilière paraît bien artificielle. Les squats sont occupés par des travailleurs immigrés, ce qui n’est pas très clair, car si le sort des travailleurs immigrés en situation plus ou moins régulière est sûrement difficile, il n’est pas certain qu’ils soient en majorité des squatters. 

    Comme Thierry Joncquet, elle invente une commune « Panteuil » qui figure une banlieue stylisée. Mais le réalisme qu’on trouvait dans Ils sont votre crainte, vous êtes leur épouvante n’est pas là. Le style est plutôt paresseux, et l’auteur ne s’est guère préoccupé de gommer les incohérences de son récit.

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