• Carnage, Prime cut, Michael Ritchie, 1972

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     Voilà un film typique des années soixante-dix qui a été à la fois oublié, mais aussi admiré comme une sorte de film pour les connaisseurs. La trame est des plus simples : un homme de main est envoyé par Chicago pour récupérer une somme importante que doit une petite crapule qui règne à la fois sur un abattoir – on est dans le pays de la viande – et sur la petite ville dont il est le notable. Il faut dire que celui-ci a passablement énervé l’organisation puisqu’il a renvoyé le dernier plénipotentiaire de la mafia sous forme de saucisse. Nick va donc s’atteler à faire rentrer l’argent, bien que ce travail ne lui dise rien du tout. Nick est un dur de dur, mais il prend la précaution de s’entourer d’une équipe expérimentée. Mary-Ann, c’est le nom de cette canaille, évidemment est accro à son pognon et n’entend pas le rendre. Au milieu d’une fête agricole il piège Nick et veut le tuer. Mais entre-temps Nick s’est rendu compte que le commerce de bétail de Mary-Ann déborde largement les bovins puisqu’il vend aussi aux enchères des filles qui ont été élevées dans un orphelinat proche. Il récupère l’innocente Poppy et fuit les tueurs de Mary-Ann avec elle. La fin se devine, Mary-Ann ne finira pas le film, et Poppy et ses petites copines seront délivrées.

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    Weenie fait des saucisses avec n’importe quoi

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    Mary-Ann explique à Nick qu’il n’y a pas de problème qu’il va lui donner l’argent.

    Le film est bâti autour de Lee Marvin, Gene Hackman ne jouant que les faire-valoir. Les scènes d’action seront multiples et variées, car cette canaille de Mary-Ann est en même temps acoquinée avec un tueur de bœufs, interprété par George Walcott, qui multiplie les actes de cruauté. Le film peut se lire à plusieurs niveaux, c’est un film dur et violent, mais c’est un film qui se veut aussi en même temps léger et humoristique. La toile de fond est l’opposition entre les bandits civilisés de la grande ville et ceux des campagnes qui sont ignobles et répugnants. Tout est fait pour nous montrer que l’Amérique profonde de la campagne est un monde proche de la morale préhistorique.

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    Nick a soustrait Poppy à l’autorité malsaine de Mary-Ann

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    Les tueurs sont de bons américains bien blonds, bien propres

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    Les tueurs sont aux trousses de Nick et Poppy

    L’autre niveau est celui du héros, bandit au grand cœur, il va s’attacher à l’innocente Poppy et la délivrer de la férule de l’esclavage sexuel auquel elle est promise. Ça correspond bien à l’esprit de ces années-là quand on se préoccupait encore de morale et de défendre la liberté. Au passage on traite encore de la question de la liberté sexuelle, l’innocente Poppy manifeste des désirs simples autant qu’ardents vis-à-vis de son sauveur, sans se poser de question sur la morale ordinaire, elle est à l’état sauvage. Cette liberté sexuelle est cependant relativement bornée et sommaire, puisque manifestement l’homosexualité de Mary-Ann et de Weenie ne plait pas vraiment au réalisateur et au scénariste.

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    Règlement de comptes dans les champs de tournesol

    Contrairement à ce qu’on écrit ici ou là, ce n’est pas un grand film. Les messages sont assénés un peu trop lourdement et la photo manque de grâce. Lee Marvin n’arrive pas à retrouver un personnage aussi puissant que Walker dans Point blank, alors que manifestement c’est ici que la source a été puisée. Gene Hackman cabotine un peu trop et Sissy Spassek a du mal à nous faire croire à son innocence. Mais c’est un film assez distrayant. Le clou du film est cette scène où l’on voit Nick et Poppy poursuivis par une machine agricole aux dents énormes, conduite par un adolescent boutonneux. Mais ça ne fait que cin minutes !

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    Poppy revient à l’orphelinat pour en extraire ses copines martyrisées



     

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