• Frédéric Dard, Des nouvelles de moi, Fleuve noir, 2021

     Frédéric Dard, Des nouvelles de moi, Fleuve noir, 2021

    Jeudi 24 juin, vous trouverez en librairie un recueil de nouvelles de Frédéric Dard. J’en ai établi l’édition, la présentation et les commentaires. J’en suis très content, ce qui est assez rare ! C’est une manière de fêter le centenaire de sa naissance.

    Ces nouvelles sont celles que Frédéric Dard a signées de son nom, et je prépare pour l’année prochaine un second volume des nouvelles qu’il a écrites sous des pseudonymes divers et variés.

    Ce qui est assez fascinant dans ce recueil qui couvre les années qui vont du début des années quarante à 1987 c’est que Frédéric Dard dès le début de sa carrière d’écrivain possède déjà un style affirmé, alors qu’il n’a pas 20 ans. Ecrivain autodidacte, c’est par la nouvelle qu’il apprend son métier et qu’il débute. Les sujets qu’il aborde sont très divers, cela va du drame noir à la franche rigolade, en passant par des histoires d’amour impossibles. Les lecteurs de San-Antonio seront très étonné par ses premiers textes qui sont un miroir de la situation de la France sous l’Occupation, épisode douloureux qui le marquera durablement.

    Parmi les nouvelles très sérieuses qu’il publie dans des journaux et des magazines divers, beaucoup dans des publications locales, il y a un goût nettement marqué pour le fantastique. C’est un aspect trop méconnu de Frédéric Dard que j’avais déjà mis en avant dans Frédéric Dard, San-Antonio et la littérature d’épouvante[1]. Il s’inscrit assez bien dans la continuité de Stevenson et de Théophile Gautier, et sa production est d’une qualité équivalente à celle de ces grands auteurs.

    Ces nouvelles sont aussi des ébauches de thèmes qui seront repris plus tard dans ses romans, et c’est très intéressant de voir cette progression vers le roman qui passe par des petites nouvelles. Cet aspect peu connu de Frédéric Dard montre à quel point il a excellé aussi en dehors des San-Antonio qui ont assuré sa gloire. J’aime beaucoup la saga du commissaire et de ses acolytes, mais c’est vrai que je m’efforce plutôt de mettre l’accent sur les aspects de son écriture qui sont un peu oubliés. Ecrivain protéiforme, son œuvre théâtrale est importante[2], plusieurs de ses pièces sont encore jouées aux quatre coins de l’hexagone, Les salauds vont en enfer, ou Les brumes de Manchester. Il fut aussi un scénariste prolifique, et bien sûr un maître du roman noir à mon sens à l’égal de William Irish, David Goodis ou Boileau-Narcejac[3].

    Les nouvelles de Frédéric Dard sont aussi des exercices de style qui consistent à mettre en œuvre des intrigues avec des rebondissements inattendus. Mais par-dessus tout, il est impossible de s’ennuyer en lisant ces courtes fictions ! Et c’est sans doute le principal.

    La conception de l’ouvrage est soignée et comprend un grand nombre d’illustrations en couleurs



    [1] Les Polarophiles Tranquilles, 2009

    [2] Quelques-unes de ses pièces ont été réunies au Fleuve noir par François Rivière sous le titre Le brigadier de Frédéric Dard en 2018.

    [3] Dominique Jeannerod, San-Antonio et son double, PUF, 2010

    « Equipe spéciale, La polizia e’sconfitta, Domenico Paolella, 1977Le justicier au gardénia, Gardenia, Domenico Paolella, 1979 »
    Partager via Gmail

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :