• Frédéric Dard, Les bras de la nuit, Fleuve Noir, 1956 Les bras de la nuit, Jacques Guymont, 1961

    Frédéric Dard, Les bras de la nuit, Fleuve Noir, 1956  Les bras de la nuit, Jacques Guymont, 1961

    Ce n’est pas adapté d’un des meilleurs romans noirs de Frédéric Dard. C’est un des tous premiers « Spécial police ». Il vient juste après l’excellent Délivrez nous du mal. Il date de 0956, et à cette époque Dard n’a pas tout à fait trouver sa vitesse de croisière. D’ailleurs son roman se passe aux Etats-Unis, comme beaucoup de romans de cette époque au Fleuve Noir, ce qu’il va abandonner tout de suite après.  

    Frédéric Dard, Les bras de la nuit, Fleuve Noir, 1956  Les bras de la nuit, Jacques Guymont, 1961

    Les inspecteurs Landais et Morel soupçonnent que Madame Garnier a tué son mari. Ils enquêtent en effet sur la disparition mystérieuse de celui-ci. Mais Landais tombe sous le charme de Madame Garnier, une femme délaissée, trompée et abandonnée,  en même temps qu’elle devient sa maîtresse elle lui avoue avoir tué son mari durant une escapade en mer : en effet Garnier a été amené à détourner de l’argent et se cachait. Pourtant cette piste va s’avérer fausse et en réalité on retrouve la piste de son mari sur un bateau qui le ramène d’Italie. Landais va poursuivre et tuer Garnier. Mais quand il revient et croit que tout est réglé, il est surpris de voir Danièle Garnier avouer le meurtre, tandis que Morel a retrouvé l’argent de Garnier, ce qui est un motif suffisant pour expliquer le meurtre. Dès lors Landais n’a plus que le choix de tout raconter de façon à disculper sa maîtresse. 

    Frédéric Dard, Les bras de la nuit, Fleuve Noir, 1956  Les bras de la nuit, Jacques Guymont, 1961 

    La première visite de Landais et Morel chez les Garnier 

    Le roman est, bien que se passant en Amérique,  curieusement très influencé par la saga du commissaire San-Antonio qui commence à prendre forme. Les rapports entre l’inspecteur chef Wilkins et l’inspecteur Morel sont assez décalqués de ceux qu’entretiennent San-Antonio et Pinaud. De même les remarques peu amènes aussi bien sur la bonne des Garnier que sur la maîtresse du disparu sont tout à fait dans la lignée des aventures du célèbre commissaire. Avec un peu de grain de folie et moins de sérieux, cette histoire aurait pu faire l’objet d’un San-Antonio de la fin des années cinquante. Le deuxième point est que la trame de ce roman sera reprise au moins partiellement dans un autre roman de Frédéric Dard, Le monte-charge qui est en effet l’histoire d’un puavre garçon solitaire qui aliénera sa liberté pour sauver la femme qui l’aime et qui a tué son mari. C’est donc l’histoire d’un amour désespéré qui mène inévitablement à la mort. C’est une passion sans joie pour le sacrifice, au nom d’une idée complètement idéalisée de la relation amoureuse. Si l’insertion de cette histoire dans une Amérique un peu fantasmée n’est pas très crédible, par contre la qualité de l’écriture est déjà là.  Le fameux ton de Frédéric Dad dans les petits formats du Fleuve Noir.

    Frédéric Dard, Les bras de la nuit, Fleuve Noir, 1956  Les bras de la nuit, Jacques Guymont, 1961  

    La froide Danièle Garnier ferait un coupableidéal 

    C’est un film très rare, difficile à trouver, probablement parce que malgré la présence de Danièle Darrieux il n’a pas très bien marché. L’histoire a été transposée sur la Côte d’Azur, mais dans l’ensemble elle suit parfaitement la trame du roman. Seuls les noms et les lieux ont changé. La mise en scène de Jacques Guymont est plutôt appliquée, on y retrouve des éléments du film noir qu’il a bien assimilé, comme l’utilisation des ombres ou des jalousies qui permettent de voir sans être vu et qui rayent et défigurent l’espace balayé par les regards. Guymont utilise aussi la voix off et le flash-back. Mais il y a pourtant des fautes assez grossières. Par exemple Landais passe son temps à mettre et à enlever son imperméable alors qu’on se trouve sur la Côte d’Azur où il semble faire un très beau temps. 

    Frédéric Dard, Les bras de la nuit, Fleuve Noir, 1956  Les bras de la nuit, Jacques Guymont, 1961 

    Le vieux Belleau dévoile la situation financière de Garnier 

    Mais ce n’est pas la critique principale qu’on fera au film. En effet, le problème central est celui de l’interprétation. Roger Hanin est peu crédible dans le rôle d’un amoureux malade de sa passion, et Danièle Darrieux est un peu trop âgée pour tenir le rôle de la jeune épouse de Garnier. On la sent trop forte, trop sûre d’elle pour croire un instant qu’elle a été dominée par le sentiment d’abandon. Entre les deux acteurs il ne se passe rien. Ils ne rendent pas compte de cette folie et de cet abandon que les deux personnages principaux connaissant. Ce sont pourtant des acteurs qui ont peuplé l’univers de Frédéric Dard. Roger Hanin a joué Les salauds vont en enfer au théâtre, puis il deviendra Maître Da Costa, le héros de la série télévisée imaginée par Frédéric Dard. Danièle Darrieux sera l’héroïne très convaincante de L’homme de l’avenue. Pierre Destailles dans le rôle de l’inspecteur Morel et Pierre Larquey dans celui de Belleau sont plus justes. 

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    Dora  la maitresse de Garnier n’est pas très coopérative et semble cacher quelque chose 

    Si on reconnait bien le ton des romans de Frédéric Dard, on peut dire cependant que l’adaptation cinématographique est un peu ratée. Suivant l’ouvrage à la lettre, il en manque l’esprit, cette forme de névrose mortifère qu’engendre nécessairement la passion amoureuse. Ce n'est pas si facile d'adapter Frédéric Dard, et il y aura finalement peu de réussites au cinéma, Le monte-chargeLes scélérats, Toi le venin ou encore Le dos au mur. 

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    Morel a beaucoup naviguer dans la ville, il a mal aux pieds 

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    Landais fait des projets d’avenir 

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    Landais a repéré Garnier à la descente du bateau.  

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    Des motifs du film noir

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