• Henri ou Henry, le roman de mon père, Didier Decoin, Grasset, 2006

     

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    Ce n’est pas un ouvrage de cinéphile, et on n’apprendra rien sur l’importance de l’art d’Henri Decoin dans son apport au cinéma français. C’est en quelque sorte l’hommage d’un fils à son père. Très émouvant, bien que souvent un peu gêné pour trouver la bonne distance, Didier Decoin ne peut s’empêcher de manier une ironie parfois un peu lourde.

    Mais l’ouvrage a le mérite de nous restituer la réalité d’un homme derrière le réalisateur. Henri Decoin est issu d’un milieu parisien plus que pauvre. Sportif, aviateur, journaliste, auteur de théâtre, il fut aussi dans la dernière partie de sa vie un réalisateur important. Si sa carrière a connu des hauts et des bas, il a laissé d’excellents films qui se revoient aujourd’hui encore avec beaucoup d’intérêt. Notamment en ce qui concerne le film noir. On a beaucoup dit que Decoin faisait passer à travers ses films une sorte de mélancolie un peu noire. Et je crois que l’ouvrage de son fils donne quelques raisons à celle-ci.

    Il montre aussi un homme qui s’est fait tout seul si on peut dire, il n’est pas passé par les écoles de cinéma, et pourtant il était devenu un technicien très rigoureux dont le style se remarquait comme une signature.

    L’autre aspect de l’évolution d’Henri Decoin est qu’il s’est frotté au cinéma européen, allemand et italien, mais aussi qu’il a beaucoup appris en allant très tôt, avec son épouse Danielle Darrieux, à Hollywood. Ces nombreux voyages des cinéastes majeurs du noir à travers des cinématographies différentes expliquent aussi que finalement les styles aient convergés, notamment en ce qui concerne le film noir.

    A mon avis et en dépit d’une carrière en dents de scie, Henri Decoin est un cinéaste à redécouvrir, trop tôt mis au rencart par les clowns de la Nouvelle Vague, et le livre de Didier Decoin est une très bonne introduction à  son œuvre.



     

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