• La cité de la violence, Citta violenta, Sergio Sollima, 1970

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    Ce film intervient après Le passager de la pluie de René Clément. Il marque le renouveau de la carrière de Charles Bronson en Europe : il atteignait cependant déjà la cinquantaine. C’est le moment où il devient une vedette internationale, orientée vers les films d’action. Mais en même temps il s’inscrit dans cette longue liste de films italiens qui prennent pour héros des bandits ou des tueurs. Volontiers cyniques, ces films ne s’embarrassent guère de vraisemblance et de psychologie. Ça tombe bien parce que la psychologie ça n’intéresse pas vraiment Charles Bronson.

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    Jeff est traqué par des tueurs

     

    L’histoire est des plus sommaires. Jeff Heston, tueur à gages pour l’organisation, qui passe des vacances avec Vanessa va être poursuivi par des truands qui veulent lui faire la peau. Il n’en mourra pas, mais après une fusillade, il va aller en prison. Ce qui lui laissera le temps de comprendre que Vanessa l’avait trahi avec son ancien amant qui est aussi un gangster. Un avocat va le faire sortir de prison assez rapidement, et avec l’aide de Killain, il va rechercher Vanessa mais aussi à se venger de celui qui a voulu le tuer. Il va arriver à ses fins, les comptes étant réglés, il peut vivre une relation torride avec Vanessa qui entre temps s’est mariée avec Weber, le grand boss. Celui-ci cherche toujours à enrôler Jeff qui retarde toujours le moment de se prononcer. Cependant Vanessa s’est mise en cheville avec l’avocat qui vise à éliminer Weber en le faisant tuer par Jeff. Tout marchera comme sur des roulettes, sauf que Vanessa va se révéler plus gourmande que prévue et surtout que Jeff va se débrouiller d’échapper à la police après avoir tué Weber et va revenir se venger de Vanessa et de Steve avant d’être abattu par la police.

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    L’avocat de l’organisation vient voir Jeff en prison

     

    Très italien dans sa manière de faire, Sollima a œuvré dans le cinéma de genre, le western, le péplum ou le film d’horreur.  Sa courte carrière au cinéma n’a pas laissé un souvenir impérissable. Citta violenta a été sûrement le sommet de sa carrière. Le film a été distribué dans le monde entier et aux Etats-Unis il a eu un petit succès. Son intérêt, sa modernité si on peut dire pour un film qui a plus de quarante ans, réside dans cette manière froide et impersonnelle de mettre en scène. En même temps il revisite les archétypes du film noir. Ainsi la femme fatale reste un peu la même, mais ici elle ne cache ni son jeu, ni ses ambitions, et elle attend la mort avec une certaine volupté. Jeff quant à lui est un tueur professionnel qui est consciemment aspiré par la passion sexuelle : il va vers la mort, en le sachant.

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    Jeffe règle ses comptes

     

    Tous les personnages sont de la même veine. Et d’ailleurs il n’y en a aucun à qui on peut accorder sa confiance. Killain le vieil ami de Jeff le trahira pour 15 000 $. C’est un drogué, et d’ailleurs il ne s’en cache même pas. Tous les personnages jouent à livre ouvert. Tous, sauf peut-être l’avocat. Ce sera d’ailleurs lui qui sera le plus surpris de se faire avoir.

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    Il retrouve la belle Vanessa qu’il soupçonne de l’avoir trahi

     

    L’interprétation est adéquate au propos. Charles Bronson est impavide, le sourire en coin, il se regarde sombrer. On peut aimer ce style de jeu. C’est tout de même bien sommaire. Jill Ireland a un jeu plus nuancé, ce qui n’est pas un exploit. Elle montre les fesses au bon moment. C’est à partir de ce film qu’elle sera très souvent associée avec Charles Bronson, son mari, et ce n’est qu’avec lui qu’elle atteindra une certaine renommée en tant qu’actrice. Mais elle n’est pas mal du tout dans ce film. Telly Savalas joue le rôle de Weber le chef de l’organisation. Il manie l’ironie juste ce qu’il faut. Plus étonnant est la participation de Michel Constantin à ce film. Il joue le rôle d’un drogué dont les cheveux sont teints. C’est lui qui donne un aspect étrange à un film qui en manque par ailleurs pas mal. Umberto Orsini, dans le rôle de l’avocat véreux, complète la distribution.

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    Jeff rencontre Weber, le patron de l’organisation

     

    Le film ne présente pas d’intérêt particulier sur le plan cinématographique, si ce n’est une utilisation judicieuse des extérieurs tournés à la Nouvelle Orléans et dans ses alentours. Un effort a été fait pour donner de la vigueur aux poursuites automobiles. Manifestement inspirées de Bullit, elles restent tout de même assez sages et filmées de façon assez conventionnelle. Quelques scènes sortent cependant du lot. Notamment le flingage de l’avocat et de Vanessa à travers la vitre de l’ascenseur qui est censé hissé Vanessa au sommet de la fortune et du pouvoir. Ou encore la fusillade du début du film qui intervient après une longue poursuite et qui ressemble à une scène de western.

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    Killain va convaincre Jeff qu’il ne l’a pas trahi 

     

    C’est un film noir qui sonne un peu creux tout de même, mais il reste animé par un rythme soutenu et le plaisir de se ressourcer aux débuts des années soixante-dix. Comme il a été tourné la même année que Le passager de la pluie de René Clément, on pourra comparer les deux réalisateurs dans la maîtrise de la direction d’acteurs. Dans le film de Clément Bronson est intéressant, ici il est transparent.

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    Vanessa finira mal

    « The woman on the pier 13, I married a communist, Robert Stevenson, 1949My son John, Leo McCarey, 1953 »
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