• La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973.

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973. 

    Le commissaire Sironi enquête sur un homme qu’on retrouve pendu dans le port de Gênes. A ce meurtre va être rattaché d’autres crimes qui tournent tous autour d’un gang qui rackette toute la filière alimentaire, la viande, le poisson, les fruits et légumes. Sironi est un policier entreprenant qui n’hésite pas à s’affranchir de la légalité pour obtenir des résultats. De fil en aiguille il va remonter jusqu’à un ponte important du port de Gênes, Brera, qui sous des aspects rigoristes est en fait l’homme de la mafia. Mais il a d’autres soucis, Marino, son adjointl’a trahi, et s’est vendu à la canaille. Il va le retourner et ainsi progresser. Marino mourra pour se racheter en quelque sorte et Sironi s’étant fait tancer par sa hiérarchie se fera justicier et éliminera Brera. 

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973. 

    Un homme est retrouvé pendu à une grue sur le port de Gênes 

    Le poliziottesco, genre typiquement italien, a multiplié les très bons films dans les années soixante-dix. Il visait un public populaire, mais surtout il s’essayait à un ancrage social et politique qui reflétait bien la tension qui existait probablement plus en Italie qu’en France. Romolo Guerrieri est un réalisateur assez obscur, même dans le genre, mais ce film est très bon et mérite, malgré les années qui passent, un détour, une redécouverte. Ce souci de rélaité  ne s’appuie pas que sur une mise en scène de la violence, il repose aussi sur une utilisation particulière des décors. Dans mon précédent billet, je déplorais que La French, n’utilisait pas beaucoup ou très mal le fabuleux décor de Marseille. On a ici la démonstration inverse. Le poliziotttesco nous fait souvent voyager, on visite Naples, Milan, Rome, Turin. Ici c’est Gênes et son port qui servent magnifiquement de décor et qui donnent une épaisseur à l’histoire. 

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973. 

    Sironi et son adjoint Marino sont chargés de l’enquête 

    Le souci de réalisme vient également de ce qu’on nomme un chat, un chat, et la mafia, la mafia. N’oubliez pas que dans les années soixante-dix beaucoup, notamment dans la Démocratie Chrétienne, niaient l’existence de la mafia. C’était même une vision de gauche que de la dénoncer. Certes on savait que ça existait, mais on en parlait à mots couverts, et surtout comme une spécialité qui n’avait pas débordé les frontières de la Sicile. De même la police est ici mise en accusation, opposant le teigneux Sironi à sa hiérarchie. D’ailleurs le titre pose directement la question de savoir si la police est au service du citoyen. Cette mise en cause s’accompagne d’ailleurs d’un discours politique qui dit qu’au fond la police s’intéresse un peu trop aux agissements sans conséquences d’une jeunesse trubulente et anticapitaliste, plutôt que de s’attacher aux exactions des puissances d’argent. 

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973. 

    Pour éviter les bavards on les défenestre 

    Pour autant les policiers ne sont pas vraiment des héros. Marino est corrompu, et même s’il essaie de se racheter de sa trahison en y laissant la vie, ceci n’excuse pas cela. Sironi quant à lui est un flic aigri dont la famille est brisée, il a des rapports excrables avec son fils comme avec sa femme avec qui il ne vit plus. Mais enfin, vaille que vaille il essaie de faire son devoir et de protéger les « petits », ici représentés par les petits commerçants qui n’en peuvent plus de faire tondre et racketter. 

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973. 

    On demande à Sironi de ne pas en faire une affaire personnelle

    Tout ce que je viens d’avancer suffit pour dire que c’est un très bon film et que ceux qui ne le connaissent pas doivent s’y précipiter dessus. Mais il nous faut aussi saluer la qualité de la mise en scène. Non seulement il y a une belle utilisation de l’espace, mais les scènes d’action sont très réussies aussi, les angles de prise de vue sont multipliés à bon escient. Parmi les scènes très intéresdsantes, il y a les filatures, notamment celle de Christine qui aboutit à la gare de Gênes. La défénestration de Mancinelli, l’agression en pleine ville du commerçant en fruits et légumes sont des scènes particulièrement enlevées, à la fois violentes et sobres. Il y a également une bonne intensité dans les scènes qui gravitent autour de la clinique où Sironi cache le cadavre du malheureux commerçant pour attirer les gangsters dans un piège qui leur sera fatal. 

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973. 

    Un commerçant qui avait osé témoigner est attaqué 

    L’interprétation est plutôt bonne, avec un Enrico Maria Salerno omniprésent. Il campe une sorte de Maigret aigre, qui change de chapeau presque toutes les scènes. Il donne d’ailleurs une raclée mémorable à coups de ceinturon à Marino qui l’a trahi.celui-ci est interprété par Giuseppe Pambieri plutôt de belle façon. Les femmes sont particulièrement absentes de ce film. Par ailleurs il y a des petits rôles assez intéressants, comme celui de Mancinelli interprété par Venantino Venantini qui promène sa longue silhouette dans des tenues extravagante, un pantalon rose à patte d’éléphant, des cravattes larges et colorées. La distribution est complétée par un Daniel Gélin au mieux de sa forme, jouant une canaille de haute volée.

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973.  

    Il ne survivra pas à l’opération 

    Malgré tout le bien qu’on peut penser de ce film, il y a quelques petits défauts assez évidents. D’abord les scènes représentant les manifestations de jeunes étudiants sont plutôt pâles et niaiseuses, il n’est pas sûr que cela soit dû au simple manque de fonds. L’affrontement entre Sironi père et fils est aussi assez maladroit. Ensuite il y a des questions d’esthétique, Enrico Maria Salerno porte une perruque du plus mauvais effet qui gâche un peu. Dans les scènes de rue, le public n’est pas toujours maitrisé et regarde un peu trop la caméra. Mais bon, ces critiques, c’est histoire de dire que la perfection n’est pas de ce monde, et surtout pas qu’on  boude son plaisir. 

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973. 

    Pour piéger Brera, Sironi va s’appuyer sur les marchands de poisson 

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973. 

    Sironi cherche des preuves dans le coffre de Brera 

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973. 

    Marino sera à son tour assassiné pour avoir approché de trop Brera 

    La polizia e al servizio del cittadino, Romolo Guerrieri, 1973.  

    Sironi fera justice lui même

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