• Le masque arraché, Sudden fear, David Miller, 1952

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    Sudden fear n’est pas un film noir, mais un thriller filmé un peu comme un film noir. Myra, riche héritière, est un auteur de pièces à succès qui veut contrôler tout ce qu'on fait de ses pièces. A ce titre elle récuse Lester Blaine, pour son physique un rien ingrat. Mais elle culpabilise de l’avoir éjecté comme un malpropre. Cependant la pîèce est un très grand succès. Quelque temps après, Myra retrouve, comme par hasard, Lester Blaine dans le train qui l’amène à San Francisco. Ils sympathisent, Myra tombe amoureuse de cette grande brute de Lester qui ne semble pas lui tenir rigueur de son éviction et qui lui porte toutes les attentions du monde. Ils se marient et ont une lune de miel épatante. Lester prétend chercher du travail, car il ne veut pas vivre aux crochets de sa femme. Bien sûr on comprend que c’est à partir de là que le drame va se nouer. Au cours d’une réception, apparaît Irène. Or celle-ci connaît Blaine et comprend qu’il va chercher à mettre la main sur la fortune de sa nouvelle épouse. Elle lui propose de s’acoquiner avec lui, ce qu’il accepte car il en est très amoureux. Ils vont ourdir le crime, mais Myra, tombant par inadvertance sur un enregistrement qui dévoile le projet de ces deux criminels, va mettre en place un contreplan destiné à la venger de sa déception amoureuse.

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    C’est un film qui se voit, sans plus, car il comporte bien trop d’invraisemblances, que ce soit dans la manière dont Myra apprend qu’elle est une femme trompée, ou dans la façon qu’elle a de monter un plan des plus compliqués pour se sortir d’affaire. Si le portrait psychologique de Myra est assez réussi, celui d’Irêne et de Lester est des plus sommeires.

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    Joan Crawford est toujours comme à son habitude excellente, quoiqu’ici elle ne fasse pas grand-chose pour masquer le fait qu’elle commence a être âgée. La scène où elle apprend son infortune est très forte, comme ce moment où elle va renoncer à tuer. Le sujet est fait pour elle, tant il montre totue les facettes de son talent. Jack Palance est très bien, quoiqu’il soit facile de comprendre dès le début que c’est une canaille. La plus remarquable est probablement Gloria Grahame qui, bien que tenant un rôle secondaire, ébloui littéralement le film.

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    David Miller est un très bon technicien, on lui doit notamment Seuls sont les indomptés avec Kirk Douglas qui est sans doute son chef-d’œuvre, mais aussi un film qui et beaucoup de succès à sa sortie, Piège à minuit, avec Rex Harisson et Doris Day, qui reprend le thème de Sudden fear. La toute dernière partie du film, Myra est poursuivi par Blaine, est filmée de façon superbe, et à mon avis c’est pour cette raison qu’il mérite d’être vu. C’est ce qui fait le grand mérite des films noirs, cette grande capacité de filmer la nuit. En outre ce n’est pas n’importe quelle nuit, puisque c’est une nuit à San Francisco où, du fait de la géographie du terrain, toutes les formes et les ombre sont distordues, accentuant la fantasmagorie de la ville.

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    Joan Crawford en compagnie de David Miller à gauche, sur le tournage de Sudden fear

    « A cause d’un assassinat, The Parallax view, 1974L’inconnu du Nord express, Strangers on a train, Hitchcock, 1951 »
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