• Le suspect, The suspect, Robert Siodmak, 1944

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    The suspect confirme que Siodmak n’est pas un grand réalisateur. C’est en effet un excellent technicien, mais pour faire des bons films, il faut non seulement de bons acteurs, un bon réalisateur et un bon scénario. Criss cross et The killers qui sont des chef-d’œuvres du film noir, sont des exceptions dans la carrière de Siodmak. Qu’avons-nous ici ? De très bons acteurs, Charles Laughton, Ella Raines ou encore Rosalind Ivan. Siodmak qui filme évidemment très bien et qui connaît sa grammaire des ombres sur le bout des doigts. Mais il y manque un scénario.

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    L’idée de départ est pourtant bonne : un homme d’âge mûr, bon et patient, en a assez de supporter son épouse, une mégère irritante et méchante. Ayant rencontré une jeune femme très charmante, il en tombe amoureux et ses sentiments sont partagés. Pourtant il serait prêt çà renoncer si son épouse ne se montrait pas désireuse de se venger de la jeune femme. Il va donc la tuer, camouflant ce meurtre en un accident domestique, une chute dans l’escalier. Dès lors il peut se remarier et vivre enfin sa vie. Seulement voilà un inspecteur de Scotland Yard va chercher à la piéger, et il y arrivera. Cette trame en vaut une autre, elle critique de manière violente les conventions du mariage. Mais ce sont les invraisemblances qui plombent l’histoire : il y a trop de coïncidences faciles pour arriver à faire tenir le scénario débout. A commencer par le fait que le malin inspecteur soupçonne trop facilement notre héros d’avoir aussi tué son voisin qui le faisait chanter à l’instigation de l’inspecteur. De même l’image de Londres, envahie d’une brume malsaine, ressort d’une ima    gerie simpliste, sans parler des décors de carton-pâte.

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    En réalité le défaut rédhibitoire du film est qu’il tire à hue et à dia. C’est d’un côté une critique acerbe du mariage, notamment avec l’image de la triste de vie de la voisine, mais en même temps, notre héros va s’y retrouver avec félicité lors de son second mariage. C’est d’un côté le portrait d’un assassin d’occasion qui ne ferait pas de mal à une mouche, mais c’est aussi l’enquête d’un subtil inspecteur de Scotland Yard. La fin est vraiment très convenue et pesante.

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    Mais on ne s’ennuie pas à la vision de ce film. D’abord parce que Charles Laughton est excellent, ensuite parce que la manière de filmer est superbe. Les plans qui montrent Philip Marshall coincé et apeuré dans le noir, la filature de son époux que Cora entame, tout cela révèle un métier très sûr.

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    Ella Raine sur le tournage de The suspect entourée d’une partie de l’équipe

    « Classe tous risques, Claude Sautet, 1960Dernier domicile connu, José Giovanni, 1969 »
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