• Les yeux cernés, Robert Hossein, 1964

     Les yeux cernés, Robert Hossein, 1964

    A cette époque Hossein tournait beaucoup, aussi bien comme acteur que comme réalisateur. En tant que metteur en scène il travaillait vite et avec assez peu de moyens. Le résultat est souvent étonnant, bon, oscillant entre le film noir et le film policier. Les yeux cernés n’est pas son meilleur, on lui préférera La mort d’un tueur qu’il a tourné la même année mais juste avant ou Le vampire de Düsseldorf qui est sans doute son meilleur film. Il semble que les limites se trouvent d’abord dans un scénario assez relâché, il n’y a pas assez de pistes ouvertes pour que le suspense existe réellement. Mais il est tout de même très intéressant et il se revoie sans ennui malgré les années.

     Les yeux cernés, Robert Hossein, 1964 

    Florence vient assister à l’enterrement de son mari assassiné 

    Wollmer, le patron d’une scierie située au Tyrol, a été assassiné. Mais comme il était haï par un peu tout le monde, il y a une pléthore de possibles assassins. Sa femme revient pour assisté aux funérailles et pour essayer de mettre de l’ordre dans la scierie. Elle est secondée dans cette tâche par Franz qui fait office de contremaître. Parallèlement, le commissaire Friedrich mène son enquête. Mais les choses vont se compliquer parce que Florence reçoit des lettres anonymes qui lui promettent de révéler le nom de l’assassin de son mari contre de l’argent. Dès lors, l’histoire est la résolution d’une double énigme, d’une part qui est l’assassin de Wollmer, et d’autre part qui envoie les lettres anonymes. La résolution de cette double énigme laissera  tous les protagonistes défaits.

     Les yeux cernés, Robert Hossein, 1964 

    Avec Franz, Florence essaie de remettre de l’ordre dans ses affaires 

    Bien que le film soit organisé autour du suspense que représente la recherche des coupables, et des rebondissements, il n’en demeure pas moins qu’il y a une analyse de caractère assez intéressante. Les personnages sont plutôt carrés. Que ce soit Florence à la recherche de la vérité, ou Franz qui vise à faire tourner l’entreprise sans états d’âme. C’est le personnage de Klara qui amène de la complexité au film. La jeune fille est en effet à la fois amoureuse, mais aussi plutôt neurasthénique et se retrouve empêtrée dans des contradictions difficiles à surmonter. Une certaine innocence la pousse du reste à mettre en œuvre des actions qui peuvent tout à fait la mener au pire. Le commissaire quant à lui est le fil rouge de l’histoire, sa passivité ne l’empêchera pas de finir par relier l’ensemble des éléments.

     Les yeux cernés, Robert Hossein, 1964 

    Klara est une jeune fille amoureuse et capricieuse 

    L’interprétation est bonne, avec une mention spéciale pour Marie-France Pisier qui était alors dans une relation amoureuse avec Robert Hossein qui la dirigera dans deux films, Les yeux cernés et La mort d’un tueur. Elle est à la fois espiègle et un brin neurasthénique, capricieuse et perdue. Le film a été monté sur le nom de Michèle Morgan. Evidemment ce n’était plus à cette époque la grande vedette qu’elle avait été. Mais elle s’était recyclée intelligemment dans le développement de films noirs et policiers où sa beauté froide excellait. Elle avait quelques années auparavant travaillé avec Robert Hossein dans Les scélérats d’après le roman de Frédéric Dard. La même année elle sera l’héroïne du beau film de Jacques Robin, Les pas perdus. Curieusement Robert Hossein interprète un personnage sans ambiguïté, ni même noirceur. C’est un peu inhabituel dans sa carrière cinématographique d’incarner finalement des personnages positifs.

    Les yeux cernés, Robert Hossein, 1964  

    Franz risque la mort  

    Dans la manière de filmer d’Hossein, on appréciera la capacité à rendre l’atmosphère provinciale d’une petite agglomération perdue dans les montagnes. Mais aussi le rythme est vif. Robert Hossein a fait en tant que réalisateur quelques incursions vers le film à suspense, en dehors de celui-ci, il y a Le jeu de la vérité. Ce n’est pourtant pas le terrain où il excelle. Il est meilleur quand il s’intéresse aux caractères et à leurs contradictions. Ici les choses sont un peu trop simples. Ne boudons pas notre plaisir, il y a une attention donnée à Michèle Morgan et Marie-France Pisier qui vaut tout à fait le détour. 

    Les yeux cernés, Robert Hossein, 1964

    Il finira par résoudre la double énigme

    « 56 rue Pigalle, Willy Rozier, 1948San-Antonio, Viva Bertaga, Fleuve noir, 1968 »
    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :