• MISE AU POINT A PROPOS DE REDOINE FAÏD

     

    Il y a quelques semaines, j’écrivais un petit article sur l’ouvrage de Rédoine Faïd Braqueur publié par La manufacture de livres. Cet ouvrage a été écrit en collaboration avec Jérome Pierrat qui, en bon connaisseur du milieu contemporain, a conduit les entretiens qui ont conduits à l’écriture de l’ouvrage.

    Cet article me vaut avec régularité un courrier inhabituel tant par le volume que par le ton. La plupart de ces missives sont d’un caractère menaçant ou injurieux. Globalement on m’accuse de complicité avec Rédoine Faïd qui, depuis sa sortie de prison, aurait repris ses activités de braqueur de fourgon blindé, avant d’être arrêté par la police en 2011. En mai 2010, lors d’un braquage à Villiers-sur-Marne auquel aurait participé Rédoine Faïd, une policière, Aurélie Fouquet âgée de 26 ans avait trouvé la mort, laissant un enfant d’un peu plus d’un an. C’est à cause de ce drame qu’on m’a accusé de faire l’apologie d’un criminel et que Rédoine Faïd est désigné comme un meurtrier.

     Je préciserai ici mes intentions. Il faut bien comprendre que j’ai donné un compte rendu de l’ouvrage de Rédoine Faïd et que je n’ai absolument pas l’idée de faire de ce dernier un héros ou un modèle. De même, n’étant ni juge, ni policier, il ne m’incombe pas de participer à la traque de Rédoine Faïd, ni sur le terrain, ni sur Internet. Je ferais remarquer au passage que s’il est soupçonné d’avoir participé au braquage de Villiers-sur-Marne, rien n’indique qu’il est l’auteur du coup de feu mortel, puisque sur ce braquage il n’est sûrement pas monté seul. Pour toutes les raisons citées ci-dessus, je me refuse donc à juger et à condamner Rédoine Faïd, ce n’est pas un rôle qui me convient.

    L’autre point important est qu’on m’accuse de faire l’apologie d’un assassin. Loin de moi cette idée. Je ne connais pas Rédoine Faïd personnellement ce qui m’empêche forcément de porter un jugement sur sa personne. N’étant pas moi-même braqueur de fourgon blindé, je ne cherche pas non plus à faire la réclame pour cette curieuse profession. Cependant, à travers le témoignage qu’il a donné dans son ouvrage d’entretiens avec Jérome Pierrat, il donne un petit aperçu de son parcours. Je dis « petit aperçu » parce que Rédoine Faïd ne dit pas tout bien évidemment. Et c’est ce parcours qui me paraît intéressant puisqu’il inscrit la démarche criminelle de Rédoine Faïd dans un contexte social, politique et culturel très particulier. Sans en faire la promotion, il est évident que ce parcours aventureux est aussi un parcours hors-norme.

    Ça ne sert à nier l’existence de la criminalité en voulant faire pression pour interdire d’en parler. A ce moment-là, il faudrait interdire toutes les publications de La manufacture des livres (qui a du sûrement recevoir encore plus de messages haineux que moi), mais également les articles de journaux consacrés aux faits divers, les journalistes qui ont interwievé Rédoine Faïd au moment de la siortie de son bouquin et encore les ouvrages de la vieille Série Noire. La criminalité et ses formes sont toujours en relation directe avec l’évolution de la société. Sans dire que les criminels sont seulement le produit de leur époque, ils en sont au moins le reflet. 

    Il me semble un peu malheureux que tout cel ne soit pas mieux compris par une frange de mes lecteurs qui, un peu trop hâtifs, en tirent des conclusions qui n’ont rien à voir avec mes intentions.

    « Volte-Face, The reversal, Michael Connelly, Calmann-Lévy, 2012Confession d’un tueur de la mafia, The Ice Man, Editions du Rocher, 2012 »
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