•  Bande de flics, The choirboys, Robert Aldrich, 1975

    Joseph Wambaugh est en quelque sorte le roi du polar choral. The choirboys est la première tentative dans ce sens. C’est une manière pour lui de déverser le trop plein des histoires tragi-comiques dont il avait eu connaissance dans son activité de policier du LAPD. Par la suite il approfondira cette approche et la complexifiera en l’intégrant à des intrigues capables de se développer sur l’ensemble de l’ouvrage.  Ici il s’agit plutôt d’une collection de portraits, une dizaine, qui met en scène des équipes de flics – d’où le titre en français, Patrouilles de nuit – qui sont autant de caractères différents et qui se retrouvent au petit matin à faire la fête au Parc MacArthur avec beaucoup d’alcool et de filles. Cette sorte de débauche se nomme dans le jargon des flics la répétition et le titre américain – The choirboys – qui veut dire les choristes, renvoie aussi bien au caractère choral de l’ouvrage qu’à cette sorte de cérémonie païenne qu’ils célèbrent. L’ensemble porte sur la vie quotidienne des flics de Los Angeles, avec ses difficultés et ses petites compromissions.  

    Bande de flics, The choirboys, Robert Aldrich, 1975

    Le film est construit comme un enchaînement de petites histoires qui sont toutes tissées dans la réalité du quotidien du commissariat de Wilshire, sans trop de fil conducteur entre elles, il suit donc à peu près la logique de l’ouvrage. On aurait pu croire que la patte de Robert Aldrich suffirait à en faire quelque chose de solide. Ce n’est hélas pas le cas. Après l’excellent L’Empereur du Nord, il faut bien convenir que la filmographie d’Aldrich est devenue assez médiocre. Le premier problème est le ton adopté. Certes dans l’ouvrage de Wambaugh, il y a beaucoup d’ironie, de scènes drolatiques, mais il ne présente pas les flics comme un simple ramassis de débiles profonds. Au contraire, dans le film on a l’impression que les flics sont de dangereux psychopathes qui non seulement ne font pas leur boulot, mais qui en plus sont dangereux pour la société car ils ont un QI très faible. C’est sans doute ce qui a motivé Wambaugh pour se désolidariser du film. 

    Bande de flics, The choirboys, Robert Aldrich, 1975 

    La séance d’appel 

    En dehors du ton proprement dit, il y a la difficulté de faire tenir toutes les petites histoires ensembles. C’est normalement le rôle que devrait tenir le décor du commissariat puisque c’est là que l’ensemble des flics se retrouvent au moment de l’appel, avant de partir patrouiller. Or ce décor est plutôt mal utilisé. Et là c’est la faute d’Aldrich puisque les mêmes plans reviennent toujours avec cette sempiternelle incapacité à saisir la profondeur de champ. Du reste les patrouilles de nuit sont tout autant incapable de donner du caractère à Los Angeles. Ce qui est une faute étant donné ce que cette ville peut représenter dans l’imaginaire cinématographique. Et comme les acteurs sont très nombreux, les gros plans sont multipliés au détriment des plans d’ensemble. Ce qui étouffe complètement le sujet. Les flics ont l’habitude de se réunir de nuit, après le travail, au Parc MacArthur. Mais là encore le parc ne conserve aucun mystère et semble se confondre avec un petit jardin d’une maison de banlieue. La bagarre entre une famille de mexicains et de noirs était dans le livre une réflexion sur la difficile cohabitation des différentes ethnies. Cela est gommé derrière la confusion de la bagarre et les conséquences douloureuses pour Roscoe Rules qui se fait rosser par les deux parties. 

    Bande de flics, The choirboys, Robert Aldrich, 1975 

    Whalen et Motts font chanter leur supérieur 

    La réussite du livre de Wambaugh – qui n’est pourtant pas son meilleur – tenait d’abord à cette capacité à mêler les scènes drôles et grotesques avec les drames quotidiens que les flics de Los Angeles rencontrent. Mais dans l’adaptation cinématographique l’absence d’émotion est flagrante. Les épisodes les plus durs ont d’ailleurs été supprimés ou encore gommés. Même le drame du Parc MacArthur qui voit Lyles abattre un malheureux jeune homme passe comme un acte simple et sans importance. Or cet épisode qui renvoie à la guerre du Vietnam et ses séquelles, est un véritable traumatisme pour Lyles. De même les flics sont souvent saisis par des problèmes d’argent ce qui peut les amener à des conduites déviantes, mais ici on n’en verra rien, or c’est bien autour de ces questions de se noue le conflit entre Cachalot et la hiérarchie. 

    Bande de flics, The choirboys, Robert Aldrich, 1975 

    Motts et Francis obligent un arrogant personnage à se déshabiller 

    La distribution est nombreuse, mais construite autour de seconds couteaux, certes talentueux, mais peu capables d’attirer les foules. James Woods est insignifiant dans le rôle de Bloomgard. Il verse même dans la pitrerie non maîtrisée lorsqu’il se retrouve aux mœurs dans la nécessité d’arrêter deux prostituées. Le plus présent est Charles Durning dans le rôle de Whalen, dit le Cachalot. C’est sans doute le meilleur et le plus intéressant du film. Comme à son habitude, il est très bon. Il a joué dans un nombre incalculable de films policiers, et sa silhouette se reconnait toujours avec facilité. Louis Gosset Jr ne fait que passer, il surjoue le policier noir et hilare, sa prestation est sans intérêt. Plus intéressant est Don Stroud dans le rôle de Lyles. Acteur à la carrure puissante, il est apparu souvent dans des films noirs des années soixante-dix. C’est un très bon acteur qui malheureusement, sans doute à cause de son physique, n’a jamais atteint les premiers rôles. Ici il est très bien et donne un peu de caractère à des personnages qui dans l’ensemble en manquent beaucoup. On remarquera également le toujours excellent Burt Young qui lui aussi était un spécialiste dans les années soixante-dix des petits rôles dans les films policiers. Il a vraiment marqué par sa présence l’avènement du « néo-noir », lui donnant cette touche de réalisme si particulière. 

    Bande de flics, The choirboys, Robert Aldrich, 1975 

    Bloomgard et Lyles tente de s’occuper de Foxy 

    Le film fut un bide noir, la critique l’a descendu et le public l’a délaissé. Cette recension sévère du film ne doit pas faire oublier qu’Aldrich fut un très grand réalisateur qui a innové dans de nombreux domaines. Mais en même temps je me demande si cette adaptation de Wambaugh était possible. En effet, beaucoup repose sur l’écriture, et c’est toujours difficile de rendre la finesse de l’écriture à l’image. Quand il s’agit de filmer une histoire, avec une action bien claire et bien définie, on s’arrange toujours, mais quand le principe de l’ouvrage repose sur l’éclatement du récit tout autant que sur la mise à distance du sujet, cela devient plus difficile. En effet à travers cette chronique amère d’un commissariat de Los Angeles, Wambaugh offre une réflexion brute sur l’exercice d’un métier particulièrement difficile dans une société qui se décompose dans ses institutions. Ajoutons pour sa défense aussi qu’Aldrich semble avoir manqué un peu de moyens financiers. 

    Bande de flics, The choirboys, Robert Aldrich, 1975 

    Bloomgard et Lyles ont été envoyés aux mœurs

    Bande de flics, The choirboys, Robert Aldrich, 1975 

    Roscoe Rules se fait draguer par un curieux personnage

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  • Les confessions de l’Ange Noir, Frédéric Dard, Fleuve noir, 2017

    Le Fleuve noir fait reparaître Les Confessions de l’Ange noir. L’intérêt de cette nouvelle édition par rapport aux précédentes, est qu’elle reprend les éditions originales parues au début des années cinquante aux Editions de la pensée moderne, maison fondée en 1952 par Jacques Grancher, le fils de Marcel E. Grancher, ami et mentor de Frédéric Dard[1]. Les aventures de l’Ange noir sont donc au tout début de la création de cette maison. On pourrait dire qu’elles en sont constitutives. C’est une série de quatre romans. D’autres avaient été prévus, mais, sans doute parce que Dard s’engageait de plus en plus avant avec le Fleuve noir, cela avait tourné court.

    Ce n’est pas tout à fait avant San-Antonio, mais ces aventures sont écrites avant que le fameux commissaire devienne célèbre, à un moment très incertain où Dard ne sait pas trop s’il va persister dans le roman policier, ou si au contraire il va plutôt s’orienter vers une carrière d’auteur dramatique. Mais il faut bien faire bouillir la marmite, il vient juste de s’installer aux Mureaux et peine à gagner sa vie, et donc il multiplie les opportunités. Cependant ces aventures de l’Ange noir, certainement écrites très vite, sont absolument nécessaires, et cela pour au moins trois raisons :

    - d’abord parce que de nombreuses formes sont testées ici par Frédéric Dard et seront reprises ensuite dans des épisodes de la saga du commissaire San-Antonio. Bien que l’Ange noir soit un gangster sans morale et violent, on peut y voir la génèse de San-Antonio qui à l’époque reste encore englué dans le ressassement des séquelles de la guerre ou encore dans des histoires d’espionnage liées à l’Occupation. De même l'Ange noir aime a détaillé ses exploits sexuels avec des positions plutôt curieuses et étranges ;

    - ensuite parce que les histoires imaginées par Frédéric Dard sont des variations sur les thèmes classiques du roman noir. Car si en effet Dard va devenir sous son véritable patronyme un des maîtres du roman noir, comme le démontre Dominique Jeannerod[2], il a bien fallu qu’il en apprenne la technique. On peut dire que c’est aussi dans le développement des aventures de l’Ange noir qui se placent aussi sous le patronage des grands auteurs américains, William Irish ou James M. Cain, ou encore de James Hadley Chase.

    - enfin parce, et bien que Dard considérait d’une manière circonspecte ces œuvres de jeunesse, on prend beaucoup de plaisir à les lire.  

    L’Ange noir est un mauvais garçon, le pire de ce qui peut se faire des deux côtés de l’Atlantique. Il vole, il tue, il rackette, sans considération pour personne d’autre que sa personne et l’argent qu’il peut tirer de ses exactions. Tout ça dans une Amérique fantasmée, peu réelle bien sûr, le souci du réalisme documenté n’est pas très présent. Il distribue les pruneaux comme un rien, punissant méchamment tous ceux qui lui ont nui. Mais n’allez pas croire que pour autant l’Ange noir ne possède plus aucun sens moral, on le verra rendre également la justice aussi bien à l’encontre d’hommes d’affaires véreux que de gangsters qui ont manqué à leur parole.

    C’est de la littérature populaire des années cinquante, époque où la télévision n’était pas encore répandue, et où la lecture était un loisir presqu’aussi important que le cinéma. Quand on lit aujourd’hui des polars prétentieux et épais comme des bibles, on se demande si le genre y a vraiment gagné quelque chose. En tous les cas l’Ange noir, malgré les faibles tirages des éditions originales contribuait lui aussi à l’apprentissage de la lecture par les masses ouvrières.



    [1] http://alexandreclement.eklablog.com/frederic-dard-et-marcel-e-grancher-a114844984

    [2] Frédéric Dard et les spectres du roman noir français, Editions Universitaires de Dijon, à paraître en 2017 Voir aussi l’interview de Dominique Jeannerod dans Le Monde de San-Antonio, n° 81, été 2017.

     

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  • Tueurs de flics, The Onion Field, Harold Becker, 1980

    Malgré les efforts des éditeurs, et de Robert Pépin en particulier, Joseph Wambaugh, n’est pas reconnu en France à sa juste valeur. C’est certainement un des plus grands auteurs de romans noirs, bien plus juste et bien plus sincère que le tapageur Ellroy par exemple. Ancien flic du LAPD, il parle très bien de ce qu’il connaît, et avec le langage si particulier des flics, ce qui donne une écriture très dynamique et très ironique aussi. Il y a deux Wambaugh, l’un qui invente des histoires qui mettent en scène la vie quotidienne des flics, et l’autre qui reconstitue des crimes bien réels, avec un souci documentaire sans concession. Il a bien sûr été adapté à l’écran, mais pas toujours avec bonheur. Si The new centurions de Richard Fleischer avec George C. Scott est excellent on ne peut pas en dire autant de The choirboys de Robert Aldrich. The onion field est basé sur une histoire réelle qui aux Etats-Unis défraya la chronique dans les années soixante, mais qui ne se conclue à cause des multiples procès qu’elle engendra au début des années soixante-dix.  

    Tueurs de flics, The Onion Field, Harold Becker, 1980

    Gregory Powell et Jimmy Smith sont des délinquants de petite envergure et sans trop de cervelle. Errant de prison en prison, ils commettent des petits larcins, mais au cours d’une de leurs expéditions, ils finissent un jour par assassiner un policier Ian Campbell devant son coéquipier Karl Hettinger. En vérité c’est Gregory Powell qui a tué Ian Campbell. Ils vont être rapidement pris par la police. Gergory qui est un homme sans foi ni loi, tente dans un premier temps de charger son complice. En attendant le procès, Karl doit faire face à d’autres problèmes. Du fait qu’il ait cru devoir donner son flingue pour tenter de sauver la vie de Ian, il est en quelque sorte mis à l’index par sa hiérarchie et il va culpabiliser, sombrant peu à peu dans une dépression qui menace de faire sombrer son couple. Il en viendra même à devenir un voleur à la          tire dans les grands magasins qu’il est chargé de surveiller. Il va donc devoir démissionner de la police et va retrouver après bien des difficultés un nouveau travail d’architecte paysagiste. Gregory et Jimmy sont pendant ce temps condamnés à mort. Mais Gregory qui se passionne pour le droit va faire trainer les choses en longueur et finalement obtenir un nouveau procès qui leur permettra de sauver leur tête. 

    Tueurs de flics, The Onion Field, Harold Becker, 1980 

    Karl et Ian forment une équipe très soudée 

    Pour l’écriture de son livre, Wambaugh non seulement s’est appuyé sur une documentation solide, mais il a lui procédé à des interviews très détaillées des protagonistes, allant jusqu’à passer de longues heures en prison en compagnie de Gregory et Jimmy. C’est lui-même qui a écrit le scénario. Evidemment le film ne reflète pas tout à fait la richesse et la diversité du livre qui relate par le menu toute la saga sanglante des deux criminels. L’aspect misérable des assassins est gommée, or dans le livre il est fait état aussi bien de leur misère matérielle que de leurs tares psychiques. Ce sont d’abord des rejetés de l’Amérique. Leurs origines familiales montrent qu’ils ont toujours été maltraités, manquant d’argent, de confort et de tendresse, ils ont tous les deux été livrés à eux-mêmes et sans ressources. Le film est divisé en deux parties presqu’égales : d’abord la description des protagonistes qui sont voués à se rencontrer et l’issue fatale, ensuite le procès proprement dit et l’issue pour Karl comme pour Gregory et Jimmy de cette affaire. Cette seconde partie évite cependant assez bien les lourdeurs du film de procédure. Mais il y a une autre opposition, d’un côté les policiers qui forment une équipe, voire une sorte de famille, et de l’autre les délinquants qui forment eux aussi une équipe – assez peu loyale il est vrai – et un substitut de famille. Gregory insistera sur l’importance de la famille comme élément de stabilité de la société, et pour cause, il en a été privé.   

    Tueurs de flics, The Onion Field, Harold Becker, 1980 

    Gregory a adopté Jimmy comme membre de la famille 

    Harold Becker a toujours été un réalisateur un peu besogneux. La mise en scène est assez pauvre, sans doute par un manque de moyens financiers. Les décors naturels, les quartiers pauvres de Los Angeles, ne sont pas très bien utilisés. Les cadrages sont toujours très étroits, il y a un manque de lumière assez étonnant, peu de profondeur de champ et le rythme lui-même est assez lourd. Regarder Ian Campbell jouer de la cornemuse n’est pas forcément très intéressant. Et pourtant on finit par s’attacher aux personnages, surtout dans la deuxième partie quand on voit que la misère morale des deux criminels est le miroir de la détresse de Karl Hettinger. Il y a donc tout de même quelque chose qui se passe, sans doute parce que le parti pris n’est pas de juger, mais de montrer sans concession ce que sont ces monstrueuses créaturres qui appartiennent aussi pourtant et malgré elles au genre humain. 

    Tueurs de flics, The Onion Field, Harold Becker, 1980 

    Jimmy et Gregory partent en expédition nocturne 

    La représentation de cette affaire est plutôt crue, surtout pour l’époque, mais cela l’est moins à l’écran qu’à l’intérieur de l’ouvrage. La relation homosexuelle entre Gregory et Jimmy est clairement exprimée comme une relation de domination plutôt que comme une orientation sexuelle particulière. La violence de la prison est aussi clairement dépeinte. On remarque aussi que les deux criminels s’habituent à vivre en prison et y trouvent facilement leurs marques, comme si leur caractère s’en accommodait. Rien est épargné au spectateur de la fourberie des deux criminels qui passent leur temps à se trahir l’un l’autre, car si Gregory n’hésite pas à charger Jimmy, ce dernier le trompe allégrement avec sa femme enceinte. Mais ce portrait de la dégénérescence de ces deux hommes renvoie aussi à la dégénérescence de la société à travers la confusion et le déroulement du procès. Car si cette affaire a passionné en son temps l’Amérique et Wambaugh, ce n’est pas à cause de crimes hors norme, après tout Smith n’a sans doute pas tiré, et Gregory n’était pas un tueur en série, mais plutôt à cause de ses multiples renvois et de la confusion que la loi américaine permit d’introduire dans une affaire pourtant simple. Par la suite les Américains franchiront un palier nouveau avec l’affaire O.J. Simpson qui avait été impliqué dans le meurtre de sa femme et de son amant  qui n’avait pu être condamné au pénal, mais qui avait été reconnu coupable au civil ! 

    Tueurs de flics, The Onion Field, Harold Becker, 1980 

    Karl ne maitrise plus la situation, son coéquipier est à la merci de Gregory 

    Il était important que l’interprétation soit adéquate au propos. Avant tout il y a le casting qui repère les acteurs en fonction d’un rôle qu’ils auront à assumer. Comme il s’agit de personnages bien réels, le physique est très important. Le choix est ici judicieux, non seulement parce que les acteurs ressemblent assez bien aux protagonistes de cette saga judiciaire, mais aussi parce que ce sont des acteurs solides. James Woods qui est un habitué des rôles de criminels tordus, est excellent dans le rôle de Greg Powell, un alliage de dureté et de tendresse, un mélange de veulerie et de détresse. C’est lui qui est le plus visible. Mais son alter ego Jimmy Smith est aussi parfaitement interprété par Franklin Seales, un acteur qui a fait une très courte carrière et qui est décédé du SIDA en 1990. La ressemblance physique est étonnante entre Seales et Smith. John Savage dans le rôle de Karl Hettinger est plutôt bon, c’est un habitué des rôles très tourmentés. Ici il descend la pente fatale de la dépression nerveuse, il devient voleur, frappe à l’occasion son petit bébé qui l’agace et montre une figure très inquiétante derrière un visage poupin. 

    Tueurs de flics, The Onion Field, Harold Becker, 1980 

    Les troubles psychiques de Karl sont de plus en plus fréquents 

    L’Amérique se voudrait rationnelle, mais elle n’y arrive guère. Non seulement parce qu’elle reste dominée par la religion et la culpabilité, mais aussi parce qu’elle passe son temps à s’interroger sur les raisons qui en font dans le monde développé la société la plus criminogène. The onion field s’inscrit ainsi dans ce genre semi documentaire qui a été initié par le film de Richard Brooks, In cold blood, en 1967 et qui a fait sortir le crime de sa représentation ordinaire spectaculaire et manichéenne pour s’intéresser à l’aspect humain si on peut dire des protagonistes du crime. Dans cette lignée on peut citer parmi les réussites de ce sous-genre du film noir, The honeymoon killers en 1960[1], ou Natural born killers d’Oliver Stone en 1994. Il semble qu’une des pistes qui explique cette attirance morbide de personnages de faible envergure pour le crime puisse trouver quelque début d’explication dans cette soif illusoire de réussite qui est mise en avant dans la culture américaine, l’idée de compétitivité si on veut. C’est ce que semble vouloir dire Powell à travers ses discours fumeux, et c’est ce qui le motive quand il affronte l’institution judiciaire pour son propre compte. 

    Tueurs de flics, The Onion Field, Harold Becker, 1980 

    La reconstitution a lieu dans un champ d’oignons 

    Ce film nous laisse des sentiments mitigés. Semi-réussite ou semi-échec, il conserve tout de même un intérêt bien réel pour qui s’intéresse au crime et à ses représentations. Ce sont cependant ses lacunes dans la mise en scène qui l’ont empêché d’atteindre à la notoriété et à rester gravé dans les mémoires. 

    Tueurs de flics, The Onion Field, Harold Becker, 1980 

    En prison un condamné à mort s’ouvre les veines 

    Tueurs de flics, The Onion Field, Harold Becker, 1980 

    Les vrais Jimmy Smith et Gregory Powell au moment de leur arrestation 

    Jimmy Smith est mort en 2007 en prison à l’âge de 76 ans, il était resté plus de 50 ans enfermé après le crime de Ian Campbell. Gregory Powell est lui aussi décédé en prison à l’âge de 79 ans, en 2012, soit après presque 60 ans d’enfermement. Si on rajoute les temps qu’ils avaient effectués avant le meurtre de Ian Campbell, ils auront passé le plus clair de leur temps derrière les barreaux.

     

     


    [1] http://alexandreclement.eklablog.com/les-tueurs-de-la-lune-de-miel-honeymoon-killers-leonard-kastle-1969-a127045164

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  •  Les flics ne dorment pas la nuit, The new centurions, Richard Fleischer, 1973

    C’est adapté du premier roman de Joseph Wambaugh, paru aux Etats-Unis en 1971 et qui fut un best-seller, on dit qu’il se serait vendu à plus de sept millions d’exemplaires. Wambaugh était un flic du LAPD, sa carrière dans la police ne fut pas très longue, mais il s’en servit fort bien pour alimenter ses œuvres de fiction. The new  centurions est sans doute le roman qui est le plus proche de son expérience personnelle de policier, il l’aurait écrit alors qu’il était en encore membre du LAPD. On y trouvera des thèmes qui vont devenir récurrent par la suite dans son œuvre : l’interrogation permanente de flics ordinaires sur leur mission difficile quand ils sont confrontés au pourrissement continu de cette ville tentaculaire, l’amitié entre les flics, les clans qui se forment dans cette étrange profession, les problèmes avec la hiérarchie, et aussi l’humour très singulier qu’ils pratiquent et qui les aident à vivre. Le métier n’est pas facile, mais la plupart des flics du LAPD aiment pourtant faire la rue. 

    Les flics ne dorment pas la nuit, The new centurions, Richard Fleischer, 1973

    Roy intègre le LAPD et va être en quelque sorte formé par Andy, un vieux routier qui doit partir dans quelques mois à la retraite. Rapidement une amitié se noue entre les deux hommes, et peu à peu le métier de policier va prendre Roy. Si au début sa femme semble le soutenir dans son nouvel emploi, elle va rapidement s’aigrir de ne plus l’avoir à sa disposition. Les choses empirent quand lorsqu’Andy et Roy ont repéré des braqueurs. Roy va prendre une décharge de fusil dans le ventre et se retrouver à l’hôpital. Pendant quelques semaines il se fait soigner, mais bientôt il reprend son travail dans la rue. Les relations avec sa femme se tendent et celle-ci finit par le quitter, comme  la femme d’Andy l’avait quitté. Roy est amer, mais Andy va partir à la retraite : tout le monde le regrette. Mais il ne supporte pas cette mise à l’écart et se suicide. La mort d’Andy et ses déboires familiaux entraînent de plus en plus Roy sur la pente de l’alcoolisme. Pourtant, alors qu’il doit constater le cambriolage chez Lorrie, il va retrouver le goût de vivre. Celle-ci est en effet une des infirmières qui l’avait soigné lorsqu’il avait été durement blessé. Mais au départ elle ne tient pas à avoir une relation avec lui. Cependant, alors qu’il s’est laissé entraîné imprudement dans une arrestation dangereuse, il va se tourner vers elle. Ils vont avoir une relation apaisée et peu à peu il va se détacher de son métier si prenant. Mais à la suite d’une opération de police ordinaire, Roy va être mortellement blessé, alors qu’il faisait des projets de remariage. 

    Les flics ne dorment pas la nuit, The new centurions, Richard Fleischer, 1973 

    Une vieille femme dénonce un voleur à la chemise rouge 

    L’ouvrage de Wambaugh est plus choral que le film, mais plus touffu aussi. C’est un gros volume qu’il fallait élaguer pour le porter à l’écran. Il aurait pu donc être à l’origine d’une série télévisée. Il fallait pour le grand écran faire de choix et réorganiser le récit autour d’un moins grand nombre de personnages. Mais l’esprit demeure. Cette histoire est émaillée de la vie turbulente au quotidien des policiers du LAPD qui affrontent toutes les turpitudes de la ville, mais aussi leurs propres démons. Parfois drôle, souvent dramatique, la vie ordinaire des policiers n’est pas de tout repos.  Elle est ici saisie de manière quasi documentaire à travers des petites scènes qui rythment la transformation des caractères de Roy et Andy. Cependant, le film est porteur d’une sorte de philosophie particulière. The new centurions renvoie aux centurions de l’Empire Romain qui tentaient de protéger l’intégrité de la civilisation, du moins d’en retarder l’effondrement. Los Angeles est en quelque sorte la pointe avancée de l’Occident, et c’est là que se manifeste la barbarie ordinaire qui mine et détruit ce que les hommes tentent de construire. Mais le message n’est pas réactionnaire, en ce sens que la délinquance qui s’étend et corrompt les quartiers est le résultat de la pauvreté et de l’abandon des populations par les édiles de la ville. Le film montre par exemple de l’empathie pour ces misérables prostituées qu’Andy comprend si bien et refuse de harceler trop. Ou encore on verra un marchand de sommeil qui abuse de sa position dominante face à des immigrés mexicains qui sont en situation irrégulière, ce qui mettre Andy dans une colère noire. Les policiers sont des sortes de prolétaires eux-mêmes et tentent de faire le travail le plus souvent – malgré les bavures – avec intelligence et humanité. 

    Les flics ne dorment pas la nuit, The new centurions, Richard Fleischer, 1973 

    Ils ramassent des prostituées 

    Filmé en Panavision, en utilisant des décors bien réels et bien tourmentés, c’est un film qu’on pourrait dire semi documentaire. On ne verra pratiquement rien de Los Angeles côté riches. Bien qu’il y ait des scènes d’action assez nombreuses, Richard Fleischer évite volontairement le côté spectaculaire ou héroïque de l’action de la police. Ce gommage est accentué par le fait que la photo ne cherche pas à briller, à lisser les visages ou à contraster trop fortement les couleurs pour leur donner un côté glamour. Au contraire le côté terne des lieux traversés et des visages fatigués est rendu au plus près dans une sorte de néo-réalisme revisité. C’est filmé au ras de la vie ordinaire, des magasins qui tombent en morceaux, des routes défoncées, des appartements pauvres et mal meublés. Tous les personnages qu’on voit à l’écran ont la vie dure : que ce soit les flics, les petits délinquants ou encore la femme de Roy, une petite secrétaire, et Lorrie qui est infirmière. Même au LAPD il y a une hiérarchie des services et les Mœurs sont plutôt déconsidérées qui qui se livrent à des besognes peu passionnantes, voire ridicules quand il s’agit de traquer les homosexuels. 

    Les flics ne dorment pas la nuit, The new centurions, Richard Fleischer, 1973 

    Gus cherche un agresseur armé 

    L’interprétation est excellente. On retrouve George C. Scott dans le rôle du flic vieillissant et solitaire. Stacy Keach est Roy. C’est un excellent acteur au physique étrange sans doute à cause de son bec de lièvre. Dans le début des années soixante-dix qui furent de très grandes années pour le cinéma américain il enchainait les très bons rôles : La ballade du bourreau, le superbe Fat city qui est sans doute un des meilleurs films de John Huston, ou encore Juge et hors la loi. Les femmes aussi sont très bien que ce soit Jane Alexander dans le rôle de Dorothy ou Rosalind Cash dans le rôle de Lorrie. Evidemment les flics sont particulièrement bien choisis pour leur physique désabusé et usé sans doute par tout ce qu’ils ont pu rencontrer comme échantillon la misère humaine. 

    Les flics ne dorment pas la nuit, The new centurions, Richard Fleischer, 1973 

    Andy et Roy arrêtent un petit délinquant qui a grillé un feu rouge 

    C’était il y a 44 ans. Le pessimisme de ce film pouvait encore surprendre. Il annonçait le déclin de l’Amérique après la bouffée d’euphorie de la fin des années soixante, et depuis rien ne l’a démenti, bien au contraire ce déclin s’est approfondi. Le film a été jugé très violent à sa sortie, mais c’est l’ordinaire du LAPD. Depuis on nous a habitué à bien pire : le trafic de drogue s’est amplifié, et les gangs latinos ne se battent plus à coups de batte de base ball, mais directement à l’arme automatique. Le film avait connu un petit succès aux Etats-Unis, mais en France il était quasiment passé inaperçu. C’est qu’à cette époque on préférait les films romantiques sur les voyous plutôt que les films réalistes sur les misères de la vie policière. Il faut dire qu’en France nous étions encore un peu épargnés par la montée en puissance de la violence. Au fil des ans The new centurions apparaît comme un jalon important du néo-noir, on a revu sa réputation à la hausse, mais on a aussi réévalué la carrière de Richard Fleischer qui était considéré plutôt comme un réalisateur commercial sans caractère. Notez que ce film a son pendant en Italie avec les poliziotteschi qui ont commencé à la même époque à filmer la vie des policiers ordinaires en l’insérant dans un contexte social singulier, encore qu’en Italie on torde un peu plus les réalisations vers le côté spectaculaire de l’action. 

    Les flics ne dorment pas la nuit, The new centurions, Richard Fleischer, 1973 

    Sur le parking les flics traquent de dangereux malfaiteurs 

    Les flics ne dorment pas la nuit, The new centurions, Richard Fleischer, 1973 

    Roy semble s’apaiser avec Lorrie

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  • La veuve noire, Black widow, Bob Rafelson, 1987 

    Il y a plusieurs manières de traiter le thème de la veuve noire, par exemple comme dans Blonde Ice, mettre l’accent sur les ressorts psychologiques qui ont conduit la criminelle à se comporter de cette façon[1]. Ici c’est plutôt les jeux de miroir entre la criminelle et l’enquêtrice qui sont mis en avant à travers la relation qui va nécessairement se créer entre l’enquêtrice et la criminelle qui la pourchasse. 

    La veuve noire, Black widow, Bob Rafelson, 1987 

    Alexandra est obsédée par deux morts étranges de milliardaires 

    Alexandra Barnes est enquêtrice pour le FBI. Elle est cependant plutôt une analyste qu’une femme de terrain. Dans le fil de ses recherches, elle va s’intéresser à deux milliardaires plutôt âgés qui sont morts de la même façon après avoir épousé une belle jeune femme qui disparait. Bien que ses collègues la dissuadent de s’obstiner, elle persiste et va finir par amener son chef à la laisser enquêter. Pendant ce temps, Catherine qui change d’identité comme de chemise continuer sa chasse au milliardaire et va attirer dans ses filets William McCrory. Alexandra est sur sa piste, mais si elle commence à mettre un visage sur cette mystérieuse veuve noire, elle va arriver trop tard, McCrory est mort lui aussi. Et une nouvelle fois sa veuve a disparu après avoir fait virer des sommes importantes en Suisse. Cependant Catherine s’est aperçu qu’une jeune femme enquête sur son compte et commence à s’inquiéter. Alexandra va cependant retrouver sa piste à Hawaï et être autorisée par son patron à poursuivre l’enquête. Ici Catherine se fait appeler Rennie et s’est mis dans la tête de se faire épouser par Paul Nuytten, un riche play boy dont le principal du temps est consacré à séduire des jeunes femmes. Pour approcher Catherine, Alexandra va changer de nom et se faire appeler Jessica. Elle va finir par copiner avec la criminelle. Elles semblent alors inséparables et très liées par une amitié vraie. C’est même Rennie qui va lui sauver la vie au cours d’une plongée sous-marine. Le jeu devient particulièrement trouble quand Rennie pousse Jessica dans les bras de Paul dont elle tombe amoureuse. Dès lors la question est de savoir laquelle des deux femmes finira par avoir le dessus dans cette lutte à mort. 

    La veuve noire, Black widow, Bob Rafelson, 1987 

    Rennie utilise le poison 

    Le scénario est solide, il est dû à Ronald Bass qui à la fin des années quatre-vingts et au début des années quatre-vingt-dix alignait les succès, on lui doit Rain man ou encore l’excellent Gardens of stone. On peut évidemment toujours chipoter sur les derniers retournements de situation, mais dans l’ensemble c’est plutôt cohérent. La grande force du film est de mettre en scène la fascination d’une femme policière pour une criminelle qui évolue dans un monde riche et très fermé. Il y a donc un rapprochement qui se fait tout de suite entre la richesse et le crime, comme si l’un ne pouvait pas aller sans l’autre. Ensuite évidemment c’est le jeu sur les identités qui retient notre attention. D’abord parce qu’on ne saura jamais qui est vraiment Catherine, ou Rennie, ou Marielle. Puis parce que Alexandra elle aussi va changer d’identité, devenant Jessica, pour se rapprocher de la logique de Catherine. Elle va aussi prendre sa place dans la relation avec Paul dont elle tombe amoureuse, ce qui n’ira pas sans raviver certaines plaies. Mais dans ces jeux de miroir, Alexandra est autant chasseuse que chassée, et à son tour Rennie va prendre l’initiative de démasquer et de faire tomber Alexandra, comme si les rôles étaient finalement interchangeables. Evidemment il reste que Alexandra est encadrée et structurée par une institution qui empêche les débordements et de sombrer dans la folie.

    La veuve noire, Black widow, Bob Rafelson, 1987 

    Jessica piste Rennie sur tout le territoire américain 

    On remarque évidemment, au-delà du fait que ces deux jeunes femmes sont semblables, qu’elles sont toutes les deux des femmes fortes qui prennent le pouvoir sur leur entourage parce qu’elles ont surtout appris à cacher leurs sentiments. Rennie aura beau faire des discours sur le fait qu’elle a aimé tous les hommes qu’elle a assassiné, on n’est pas obligé de la croire au-delà d’un certain point. Alexandre-Jessica fera semblant de ne pas être affectée par le dédain à peine masqué de Paul et le fait que sa romance tourne en eau de boudin. L’action la structure suffisamment pour qu’elle passe outre. Elles sont aussi fortes physiquement, sportives, n’ayant peur de rien. La seule chose qui les distingue, c’est une différence d’origine sociale. Jessica ne peut pas se défaire de son côté laborieux, presque prolétaire, tandis que Rennie est toujours très sophistiquée, portant la toilette en toutes circonstances, en imposant par son calme et son sang froid.

    La veuve noire, Black widow, Bob Rafelson, 1987  

    Enfin Jessica arrive à créer un lien avec Rennie 

    La réalisation est plutôt sophistiquée puisqu’en effet tout cela se passe dans un milieu très riche. On aura donc droit à des images glacées et assez convenues de tout ce que peut permettre une richesse sans limite. Les riches s’ennuient, mais ils ne savent rien faire d’autre. La preuve ? Rennie qui est déjà très riche ne peut pas s’empêcher que de tuer pour devenir plus riche encore. Bob Rafelson n’est pas un très grand réalisateur, on se souvient de la désastreuse adaptation de Le facteur sonne toujours deux fois en 1980. Il n’a d’ailleurs que peu tourné. Mais ici sa réalisation est maîtrisée, s’appuyant sur un découpage serré. C’est propre et bien léché, avec une très bonne photo de Conrad L. Hall. Il y a une très bonne capacité à saisir la profondeur de champ et donc à donner de la densité à l’histoire. Il y a des scènes qui sont un peu trop appuyées, comme lorsque Jessica offre à Rennie un bijou qui représente une veuve noire et où on nous explique comment se comporte la veuve noire avec son amant. La dernière confrontation est également filmé un peu platement, champ-contre-champ, sans trop d’imagination, sans doute de peur que le spectateur perde le fil de l’histoire. 

    La veuve noire, Black widow, Bob Rafelson, 1987 

    Dans le cadre idyllique d’Hawaï, Jessica tombe amoureuse de Paul 

    La réussite du film repose pour beaucoup sur l’interprétation. Debra Winger et Theresa Russell forme un couple étonnant. Elles sont toutes les deux excellentes, bien que Debra Winger dans le rôle d’Alexandra-Jessica affiche plus d’abatage que sa partenaire, beaucoup plus froide et mystérieuse. Si toute la distribution est bonne, Dennis Hopper assurant un petit rôle de milliardaire destiné à disparaitre rapidement, il faut souligner la présence de Sami Frey dans le rôle de Paul Nuytten. Il est très bon aussi, jouant sur plusieurs registres : le séducteur de pacotille qui croit en lui-même, alors qu’il est tour à tour manipulé par deux femmes qui jouent un jeu dont il est exclu. C’est d’ailleurs ce qui expliquera sa colère quand il apprendra que les deux femmes se sont moqué de lui et l’ont utilisé comme un pion sur l’échiquier. Notez que Sami Frey qui à l’époque tournait dans des productions américaines – comme l’excellent La petite fille au tambour, tenez déjà un rôle similaire dans Mortelle randonnée où il sera encore victime d’une veuve noire d’une autre trempe. 

    La veuve noire, Black widow, Bob Rafelson, 1987 

    Le jour de ses noces, Rennie reçoit un cadeau de Jessica 

    Le film a été assez bien reçu à sa sortie, même si la critique lui a reproché de tuer un peu le suspense en dévoilant trop tôt l’identité de Catherine. C’est un film qui n’a pas trop vieilli et qui se revoit avec plaisir. C’est donc une excellente variation sur le thème de la veuve noire. Son parti pris de ne pas verser dans la psychologie le prive cependant de toute la noirceur souhaitable. 

    La veuve noire, Black widow, Bob Rafelson, 1987 

    Paul apprend que sa jeune épouse est une criminelle 

    La veuve noire, Black widow, Bob Rafelson, 1987 

    L’explication finale aura lieu en prison


     

     

     


    [1] http://alexandreclement.eklablog.com/blonde-ice-jack-bernhard-1948-a130172734

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