• The homesman, Tommy Lee Jones, 2014

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    The homesman est un western qui s’inscrit dans une nouvelle lignée qui refuse aussi bien la glorification de l’Ouest que les conventions des films d’action. Il va mettre en scène des gens plus qu’ordinaires, frustres, vivant dans une difficulté permanebte et le danger omniprésent. C’est une tendance récente à laquelle on peut rattacher du reste True grit, le film des frères Coen, mais aussi Les fugitives dans lequel Tommy Lee Jones joue un personnage un peu similaire. C’est un film tristen pour ne pas dire sinistre.


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    La courageuse Mary Bee défriche son arpent de terre toute seule

     

    Mary Bee Cuddy est une femme seule, qui commence à prendre de l’âge, exploitant toute seule un lopin de terre, elle aimerait bien se marier, au moins pour avoir quelqu’un qui l’aiderait à sa tâche. Elle n’est pourtant pas très regardante. Mais elle a mauvais caractère. Probablement fait-elle peur. La petite communauté de pionniers à laquelle elle appartient va être frappé par des intempéries qui non seulement détruisent les cheptels et les récoltes, mais également rendent folles trois femmes. La communauté va décider de s’en séparer et donc de transférer ces femmes perdues vers une ville où elles seront accueillies par une femme de pasteur. Mais pour les emmener à la ville le chemin est long et dangereux. C’est Mary Bee qui s’y collera. Emportant ces folles dans un chariot fermé et garni de barreaux, elle va croiser la route d’un homme qui est menacé de pendaison et qu’elle va sauver. En échange elle demande à ce George Briggs de l’accompagner dans son périple et de l’aider.

    Ensemble ils vont affronter toute sorte de dangers. Quand ce ne sont pas les indiens, des Crow plutôt menaçants, ce sont des convoyeurs cupides et cruels. Et puis gérer les folles n’est pas une synécure, comme affronter les nuits glaciales. Mary va même se perdre et mettra deux jours à retrouver Briggs. A bout de nerfs, elle veut faire l’amour avec Briggs qui dans un premier temps refuse. Mais au matin elle s’est pendue. Finalement Briggs ramènera les trois folles chez la femme du pasteur et touchera l’argent qui lui a été promis, sauf que cet argent est de la monnaie de singe.


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    Briggs sera pendu si le cheval remue

      

    Si par son ton The homesman s’apparente à True grit et aux Disparues, la réalisation est tout à fait dans la lignée du premier film réalisé par Tommy Lee Jones, Trois enterrements. Comme dans ce film une place importante est donné à une nature à la fois attirante et inquiétante. Et le voyage est aussi une quête, uen épreuve qui transforme les protagonistes en faisant ressortir leur humanité. Le rythme est lent, probablement trop lent, parfois languissant. On peut parler pour cela d’un demi-succès. Sans doute est-ce aussi cela qui en explique le demi-échec. Si la critique s’est montrée enthousiaste, le public n’a pas vraiment suivi. On ne sait pas encore quel accueil lui réservera le public américain, il ne sortira qu’à la mi-novembre. Le film a été produit par Tommy Lee Jones lui-même sous la couverture de la firme de Luc Besson, un peu comme si ce film devait être réservé à un public européen.

    Mais le simple fait que la thématique de ce western soit très proche des films que j’ai cité plus haut, lui donne un côté un peu déjà vu. Il est en effet à la mode dans le néo-western de mettre en avant des caractères féminins déterminés et courageux. Du reste on retrouve dans un petit rôle l’héroïne de True Grit, Hally Steinfeld.


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    Sur les hauts plateaux règne le froid

     

    La distribution est dominée par hilary Swank qui joue de son physique plutôt atypique, Tommy Lee Jones jouant comme à son, ordinaire le vieil homme un peu bourru mais qui au fond possède un grand cœur. Il en fait d’ailleurs parfois un peu trop. Meryl Streep fait juste une apparition dans le rôle de la femme du pasteur qui accueille les femmes folles. Vieillie, elle est bien sûr très juste.

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    Briggs doit affronteer un convoyeur particulièrement vindicatif


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    L’hôtel n’ayant guère été accueillant, Briggs lui mettra le feu

     

    La mise en scène vise une certaine sobriété dans la mesure où elle se refuse à en rajouter dans les scènes dramatiques et dans scènes d’action. Mais il y a quelques bons moments de cinéma, notamment l’affrontement de Briggs avec le convoyeur qui veut s’emparer d’une des folles pour un usage personnel. Si la nature n’est pas magnifiée, si elle est filmée dans toute sa rudesse, il en émane tout de même une certaine poésie à laquelle on se laisse prendre. La dureté de la condition humaine dans l’Ouest profond, renvoie à la religion comme une nécessité qui permet de gérer les conflits de mettre de l’ordre au sein d’une communauté déboussolée par ses malheurs.


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    La femme du pasteur réconforte Briggs

     

     

    Le film se verra sans déplaisir, mais sans trop d’étonnement non plus. Il passera sans doute difficilement le cap des années.

    « Le parfum du diable, La citta’ gioca d’azzardo, Sergio Martino, 1975Le tueur s’est évadé, The killer is loose, Budd Boetticher, 1956 »
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