• The strange affair of uncle Harry, Robert Siodmak, 1945

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    The strange affair of uncle Harry est un film très mineur dans la filmographie de Robert Siodmak. Il est tourné en 1945, juste après The suspect, et avant les chef-d'œuvre du film noir qu'il tournera par la suite. Il est également très inférieur au précédent, The suspect. Le principal problème est qu'il s'agit d'une adaptation d'une pièce de théâtre et que ça se voit. Les coups de théâtre sont téléphonés, et les dialogues un rien lourdauds.

     

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    Harry tombe rapidement sous le charme de Deborah

     Harry est un vieux garçon qui est issu d'une vieille famille dont les ancêtres ont fait la ville de Corinth, mais qui a été ruinée par la Grande crise des années trente. Pour survivre, il est obligé de travailler dans l'ancienne usine de son père qui a été rachetée et qui l'emploie à dessiner des modèles de tissus colorés. il a l'habitude d'une vie étroite et provinciale, et le seul vestige de son prestige passé est la maison familiale où il vit avec ses deux sœurs qui passent leur temps à se disputer d'une manière un peu rude. Tout cela ne viendrait pas déranger la routine tranquille dans laquelle baigne Harry, si la belle Deborah qui arrive de New York n'avait pas la curieuse idée de tomber amoureuse du tristounet Harry. et à partir de ce moment là les ennuis vont commencer à pleuvoir. En effet, Lettie est très jalouse, elle veut garder son frère pour elle seule, et va tout faire pour empêcher le mariage de Harry et de Deborah. Du reste elle va y arriver, et Deborah partira avec un autre de ses prétendants pour l'épouser. Lettie qui joue les malades imaginaires retrouve tout soudain une santé éclatante. Harry comprend qu'il a été le jouet des manigances mesquines de sa sœur et décide de l'empoisonner. Mais malencontreusement, c'est l'autre sœur de Harry qui meurt. Reste que Lettie va être accusée du meurtre de sa sœur, et qu'Harry aura fait d'une pièce deux coups en se débarrassant de ses deux encombrantes sœurs. Pris de remord, il tentera pourtant de passer aux aveux et de sauver Lettie de la pendaison, mais celle-ci refuse la dénonciation d'Harry et lui fait cet ultime cadeau de mourir à sa place.

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    Harry présente Déborah à la possessive Lettie

    Ainsi qu'on le voit, l'intrigue ne casse pas trois pattes à un canard, c'est presqu'aussi mauvais que du Hitchcock, ce n'est pas un film noir, juste une sorte de jeu. Rien n'est vraisemblable dans cette histoire, tant sur le plan policier que sur le plan de la psychologie des personnages. Et le retournement final n'arrange pas les choses, bien au contraire, cela frise le ridicule.

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    Lettie est heureuse de voir Déborah quitter Harry

     

    Y'a-t-il quelque chose à sauver dans ce film ? En effet la mise en scène de Siodmak ne se remarque pas particulièrement, guère de plans qui nous rappelle qu'il est un maître du clair obscur et des angles tarabiscotés. Seuls les acteurs et les actrices donnent un peu de vie à cette histoire. D'abord George Sanders qui est oncle Harry, un vieux garçon qui va se réveiller au contact d'une jeune femme délurée et entreprenante. Ensuite Geraldine Fitzgerald qui passe par toutes les facettes d'une femme à la fois malade, roublarde et profondément malheureuse. Egalement Ella Raines est très bien, quoique le scénario ne lui ménage pas une bien grande place. Donc ça se regarde assez bien parce que les acteurs sont bons. Si on voulait trouver quelque indulgence à ce film on dirait que c'est une histoire d'inceste, en avance sur son temps puisqu'elle dévoile des pulsions secrètes que la morale bourgeoise a enfoui, ou encore que les femmes martyrisent beaucoup ce pauvre Harry. Mais ce freudisme bien léger ne suffit guère à élever le niveau général de l'œuvre. Cependant comme ça ne dure qu'une heure et vingt minutes, finalement on s'en tire bien et on a amélioré notre connaissance de l'œuvre de Siodmak, ce qui n'est pas rien tout de même !

     

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    Lettie préfère mourir et qu'Harry ait des remords

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    On nous signale qu'il ne faut pas dévoiler la fin ultime, mais c'est juste une manière de publicité

     

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    Geraldine Fitzgerald, Robert Siodmak et George Sanders sur le tournage de The strange affair of Uncle Harry

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