27 Février 2015
Hier au soir Alain Delon était à Cannes pour monter les marches avec à son bras la ministre de la culture Aurélie Fillipetti. En vérité et contrairement à ce que des journalistes idiots ont raconté, il s’agissait surtout de rendre hommage à René Clément et à son film Plein soleil qui lança la carrière d’Alain Delon et fut aussi en 1960 un succès mondial, notamment au Japon. Cette hommage est plus que justifié car non seulement le film de René Clément n’a pas pris une ride, mais l’ensemble de l’œuvre de celui-ci peut être vue et revue sans lassitude.
Alain Delon est donc passé au journal de TF1 pour parler avec Claire Chazal de cet événement. Comme la plupart des journalistes sont des canailles ou des menteurs, ils ont pris un morceau de phrase qu’Alain Delon a prononcé pour essayer de montrer qu’il avait toujours une aussi grosse tête. La phrase incriminée était « Je suis un Dieu vivant au Japon ». Or si on regarde d’un peu près cette interview, elle est au contraire d’une très grande modestie. Non seulement Alain Delon répétait que l’hommage s’adressait à René Clément et non pas à sa personne, mais en outre il racontait tout ce qu’il lui devait pour le reste de sa carrière. René Clément aurait eu cent ans cette année. Et en rappelant que Plein soleil avait connu un succès énorme au Japon Delon raconta qu’il y était devenu un Dieu vivant. C’est ce bout de phrase que les jorunalistes ont bien voulu retenir. Pour le reste il s’évertua à rappeler, avec beaucoup d’émotion dans la voix que c’est grâce à Plein soleil que Visconti le découvrit et lui proposa le rôle magnifique de Rocco et ses frères.
Tout le monde connait l’histoire de Plein soleil. On sait aussi que Delon insista pour obtenir le rôle de Ripley, alors que Clément voulait lui confier seulement celui de Greenleaf. Et bien sûr Delon avait raison comme le souligna René Clément plus tard. On sait moins cependant que les deux hommes eurent une très bonne entente et on peut le dire une admiration mutuelle. Ils tournèrent quatre films ensemble, Plein soleil, Quelle joie de vivre, Les félins et Paris brûle-t-il ? Ce sont d’excellents films et Alain Delon aime particulièrement Quelle joie de vivre, film méconnu et l’une des rares comédies dans lesquelles il a tourné.
Quand Alain Delon se lança dans la mise en scène il dédia Le battant « A mon maître René Clément »
Alain Delon et René Clément en 1961