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Le blog d'Alexandre Clément

Qui veut la peau du cinéma ? L’Académie des Oscars !

 Qui veut la peau du cinéma ? L’Académie des Oscars !

La crise du COVID-19 et le développement de Netflix ont déjà a moitié tué le cinéma. Il n’y a plus personne dans les salles, et les seuls films qui marchent un peu sont les daubes du type Tenet. J’ai dénoncé ici et plusieurs fois l’assèchement de le création cinématographique, en France, comme aux Etats-Unis. Parmi les raisons de cet assèchement, il y a les nouvelles normes que l’on cherche à imposer en matière de politiquement correct. Evidemment quand on commence à en être à dire en amont de la production comment un film doit être produit, on est mûr pour le fascisme, le vrai. Chaque fois qu’on s’est préoccupé de définir des normes pour ce qui devait être un film, la création cinématographique l’a payé très cher. En 1934 cela a été le Code Hays qui fait qu’aujourd’hui encore on distingue les films pré-code de ce qui s’est fait ensuite. En 1934 il s’agit de protéger la morale des spectateurs en ne leur montrant pas des scènes de nudité, des baisers osés, des criminels récompensés ou des blasphèmes envers Jésus ! On appelle ça le code Hays du nom d’un politicien corrompu jusqu’à l’os William Hays qui présida la MPPDA, il suffisait en effet de lui graisser un peu la patte pour que ses oukases soient assouplis. Ensuite il y eut comme forme de censure indirecte la chasse aux sorcières menée par l’HUAC. Là encore il s’agissait de protéger le spectateur de l’influence des idées communistes qui allaient le détruire et détruire l’Amérique et son mode de vie si spécial. Ayn Rand, celle qui fut le gourou de ce crétin de Ronal Reagan demandait à ce qu’on aille encore plus loin et qu’on dise clairement ce qui était défendu. Voilà son code à elle, alors que par ailleurs elle se déclarait libérale, mais en réalité elle était une délatrice invétérée[1]. 

Qui veut la peau du cinéma ? L’Académie des Oscars ! 

Comme on le voit il s’agit encore de contrôler en amont les représentations collectives que met en avant le cinéma. On doit produire des films qui ne parlent pas explicitement de sexe, qui ne remettent pas en question les religions, qui ne dénigrent pas la richesse et son accumulation. Quel que soit l’angle d’attaque, le but est d’imposer ses idées aux autres. Ça va au-delà de l’idée de défendre sa propre vision du monde : c’est interdire de produire une critique sur le monde dans lequel nous vivons. Il y a deux aspects dans ce débat récurrent sur la censure et sur l’autocensure réclamée. Le premier est philosophique, il s’agit d’imposer l’idée que le monde tel qu’il est ne saurait être meilleur ou amélioré. Il n’est peut-être pas parfait, mais il progresse. Il progresse en accumulant de la richesse pour le bien de tous ou en travaillant pour inclure des minorités dans son système de représentation. En général cette manière de dire que le monde ne peut pas s’améliorer est le signe d’une crise profonde. Aux débuts des années trente, le monde se défaisait sous la pression d’une crise économique sans précédent. Après la mort de Franklin D. Roosevelt et sous le prétexte de contenir l’avancée des communistes dans le monde – prétexte abstrait s’il en est – il s’agissait de défendre la contre-révolution qui visait à détruire les avancées sociales du New Deal. Ce fut le triomphe de John Wayne et de Walt Disney, de l’extrême droite si on veut. Mais cette période était poreuse, la critique de l’American Way of Life revenait par la bande, la production des films noirs de série B, et les réalisateurs qui étouffaient dans ce système de production d’une niaiserie industrialisée, minaient peu à peu les règles. A partir de 1960 et de la réhabilitation de Dalton Trumbo grâce à Kirk Douglas et Otto Preminger[2], le système s’est assoupli et à la fin des années soixante et dans les années soixante-dix, le cinéma a recommencé à avoir de l’allure et de l’intérêt. C’est avec les années quatre-vingts qu’on a recommencé à voir une réaction à cette négativité. Cette réaction s’est d’abord manifestée avec le développement de films ouvertement réactionnaires qui mettaient en scène des « gars » musclés, comme Sylvester Stallone ou Arnold Scharzenegger qui rétablissaient l’ordre politiquement, mais aussi dans les cerveaux des spectateurs. 

Qui veut la peau du cinéma ? L’Académie des Oscars ! 

Le deuxième aspect de ce combat est qu’il existe toujours un groupe de personnes, des bureaucrates, des critiques, des journalistes ou des politiciens, pour prendre les spectateurs pour des imbéciles ou des enfants – pour eux c’est la même chose. Et donc qu’il faut les guider pour ne pas qu’ils soient pollués et qu’ils gardent leur fraîcheur de jeune fille ! C’est la théorie de l’avant-garde en quelque sorte : il y a ceux qui savent ce qui est bon pour eux, pour la société et pour les autres, et ceux qui ne savent pas et qu’il faut prendre par la main et guider afin qu’ils ne s’égarent pas. Ils se posent en éducateurs de la masse, donc ils se présentent comme ceux qui savent par rapport à la masse inerte des consommateurs. Éducateurs donc, mais à l’ancienne manière, à la manière de ces enseignants guère bienveillants des écoles coraniques : si les leçons sont mal apprises, il y aura des sanctions, ils se transforment ainsi en policiers et menacent ceux qui transgresseraient leurs oukases. Mais comme nous sommes dans une soi-disant démocratie, on ne menace pas de prison, le scandale Me Too a déjà eu son lot de victimes exemplaires  propres à satisfaire cet appétit de bien-pensance de cette caste sans imagination ni talent mais qui veut consolider son pouvoir de castration sur celle-ci. Dans le temps les films qui ne plaisaient pas à l’Eglise catholique étaient boycottés, c’est-à-dire qu’on envoyait la National Legion of Decency manifester devant les cinémas où on projetait les films des contrevenants. C’était parfois même violent, et ce fut longtemps dissuasif. On a commencé à s’affranchir de cette ignoble pression quand Otto Preminger, encore lui, ignora les demandes de la censure catholique et sortit The Moon is Blue en 1953 comme il l’entendait. L’Eglise catholique voulait jouer un rôle majeur dans cette croisade contre l’industrie du film, comme si elle jugeait que les studios pratiquaient une autocensure très insuffisante pour être efficace pour des raisons mercantiles[3]. 

Qui veut la peau du cinéma ? L’Académie des Oscars ! 

La censure c’est un éternel recommencement, elle a toujours une bonne raison pour s’exercer et c’est une manière d’exister pour des groupes de pression minoritaires, mais aussi une façon de se rassurer sur la solidité de son pouvoir de nuisance. La censure cinématographique cependant change de forme et s’adapte. Il n’est plus question d’interdire formellement tel ou tel sujet, mais d’imposer la forme même du cinéma. L’Académie des Oscars vient donc d’édicter de nouvelles règles[4]. Ne seront éligibles à l’Oscar du meilleur film que les œuvres qui respectent cette nouvelle loi. Gare aux contrevenants qui seront exclus de cette compétition ! Voilà la règle édictée par ce nouveau fascisme qui ne dit pas son nom :

« For the 94th and 95th Oscars ceremonies, scheduled for 2022 and 2023, a film will submit a confidential Academy Inclusion Standards form to be considered for best picture. Beginning in 2024, for the 96th Oscars, a film submitting for best picture will need to meet the inclusion thresholds by meeting two of the four standards. » D’obscurs bureaucrates sont à la manoeuvre : Le président actuel de l’Académie, David Rubin, et la directrice générale Dawn Hudson, ont déclaré dans une déclaration commune : « L’ouverture doit s’élargir pour refléter la diversité de notre population mondiale, tant dans la création de films que dans le public qui les regarde. L’Académie s’est engagée à jouer un rôle essentiel pour aider à faire de cet objectif une réalité »[5]. 

Qui veut la peau du cinéma ? L’Académie des Oscars ! 

C’est d’une censure hypocrite et à rebours dont il s’agit. Les critères mis en avant par l’Académie des Oscars reposent sur des quotas, il faut que les acteurs soient représentatifs des minorités ethniques, sexuelles ou qu’ils soient handicapés ! On demande qu’ils soient 30% de la distribution ! Même en Russie soviétique on n’aurait pas imaginé une telle débilité ! Bien évidemment dans les équipes de réalisation et de conception du film ces règles doivent être respectées. Donc si tu veux mettre toutes les chances de ton côté pour l’Oscar il faut que tu trouves un acteur nain, un peu bossu, un peu noir aussi, et que tu fasses tourner l’ensemble par une lesbienne aveugle. Là tu remplis toutes les cases. Les crétins qui ont édictés ces règles ont invoqué clairement la mondialisation pour justifier leur ignominie. Pour l’instant très peu de personnes à Hollywood ont réagi négativement à cette imbécillité américaine.

Plusieurs remarques doivent être faites :

- d’abord l’Académie des Oscars dans sa grande tolérance nous dit que ces critères ne fonctionneront pleinement au’en 2024. A cette date les films devront remplir au moins deux des quatres critères retenus, mais il est évident qu’on sera d’abord attentif à l’histoire et aux acteurs. Je ne vais pas faire la liste des films qui seraient exclus par ces critères, après tout dans Citizen Kane je crois me souvenir qu’il n’y a pas de minorité visible ni à l’écran, ni dans l’équipe de réalisation ;

- ensuite cette nouvelle définition des règles du jeu favorisera d’abord les blockbusters qui ont déjà devancé ce mouvement, le film Tenet de Christopher Nolan en est la démonstration, mais on peut citer aussi les films de Tarantino comme Django unchained et The Hateful eight deux films qui concentrent sur eux-mêmes la médiocrité du respect des nouvelles normes. On pourra donc aussi faire un film de superhéros qui coopèrent pour restaurer l’ordre mondial contre des extra-terrestres avec un chinois, un noir, une lesbienne par exemple. Il suffira de les doter de super-pouvoirs ;

- il est évident que ce qui va préoccuper de plus en plus les producteurs c’est le marché mondial et non l’idée de faire une œuvre d’art. Tout glamour au cinéma sera exclu bien entendu. Vous me direz que sur ce dernier point le but est déjà atteint, mais là ce sera officiel. 

Qui veut la peau du cinéma ? L’Académie des Oscars !

Parasite de Bong-Joon Ho

Cette année c’est le film Parasite de Bong-Joon Ho qui a ramassé l’Oscar du meilleur film, un film coréen donc, avec des acteurs coréens. Les producteurs de ce film ne se sont pas préoccupé d’intégrer de la diversité dans cette histoire. Il n’y a pas de lesbienne, pas de noir, pas d’handicapé. Mais les Coréens ont le droit de tourner des films qui reflètent leur culture nationale, pas les Occidentaux. En outre, ce film démontre qu’on n’avait pas besoin d’introduire des normes et des quotas pour couronner un film produit, réalisé et joué par des « Asiatiques » considérés par l’ignoble Académie des Oscars comme représentants de la diversité et des minorités visibles et non pas comme des Coréens. J’ai souvent dit que le cinéma occidental, particulièrement l’américain et le français, était en train de crever sur pied à cause de sa niaiserie. Cette niaiserie est déjà renforcée par les modes de distribution comme Netflix qui vont être attentives à ce que leurs produits soient conformes à ces règles de diffusion mondiale. On a vu ce que cela a donné avec le médiocre film de Martin Scorsese The irishman[6]. Cette campagne idiote de l’Académie des Oscars est tout à fait dans l’air du temps, c’est le complément du déboulonnage des statues, de BLM et des nouveaux titres pour les ouvrages d’Agatha Christie. Mais il y a pire parce que l’Académie des Oscars avait courronné en 1940 Gone with the wind, film aujourd’hui mis à l’index par les nouvelles ligues de vertu qui réclame qu’on ne projette ce film qu’en prévenant le spectateur sur ce qu’il doit en penser. En introduisant des normes pour les firmes à venir, l’Académie des Oscars procède à ce que dans le temps on appelait « son autocritique ». Ce négationnisme sournois montre que nous sommes à un tournant de l’histoire, ce moment où Big Brother nous dit non seulement ce qu’on doit penser, mais aussi comment et avec qui le produire. C’est le résultat d’un mouvement de fond, d’une révolution culturelle qu’on appelle Cancel Culture, et qui est certainement aussi importante que la Révolution culturelle façon Mao Zedong. On sait que cette révolution s’est achevée dans le sang et que ceux qui l’avaient initiée pour des raisons stratégiques et tactiques ont très mal fini. 

Qui veut la peau du cinéma ? L’Académie des Oscars ! 

Hollywood et le cinéma en général ont subi plusieurs chocs, le mouvement #Metoo, le COVID-19, et maintenant le souffle de la Cancel Culture qui passe par les oukases imbéciles de l’Académie des Oscars. Et encore je ne parle pas de l’émergence des plateformes de vidéo. Déjà que les salles allaient mal, beaucoup vont sûrement fermer, mais surtout la créativité des cinéastes – il en reste tout de même d’intéressants – risque d’en prendre un vieux coup ! Bien sûr il restera des salles, mais seulement deux catégories : celles qui accueillent les mangeurs de pop corn, à qui on montrera des blockbusters insipides et niais, et puis les salles subventionnées, les médiathèques où on pourra voir dans des bonnes conditions les classiques de cet art en voie d’effacement. Mais il semble que le lien entre un art cinématographique et un public populaire soit définitivement rompu. C’est pourtant cette relation étroite qui avait fait l’originalité de ce seul art qu’aura créé la civilisation industrielle. Mais surtout n’oubliez pas que cette destruction du cinéma a des visées d’abord politiques, obtenir le pouvoir tout en restant minoritaire. La question est que probablement le peuple restera comme d’habitude sur son quant à soi, désapprouvant en silence ce genre de pantomime ridicule.

 

Annexe les nouvelles normes :

 

STANDARD A:  ON-SCREEN REPRESENTATION, THEMES AND NARRATIVES
To achieve Standard A, the film must meet ONE of the following criteria:

A1. Lead or significant supporting actors 

At least one of the lead actors or significant supporting actors is from an underrepresented racial or ethnic group.

Asian
• Hispanic/Latinx

• Black/African American

• Indigenous/Native American/Alaskan Native

• Middle Eastern/North African

• Native Hawaiian or other Pacific Islander

• Other underrepresented race or ethnicity

A2. General ensemble cast 

At least 30% of all actors in secondary and more minor roles are from at least two of the following underrepresented groups:

Women
• Racial or ethnic group

• LGBTQ+

• People with cognitive or physical disabilities, or who are deaf or hard of hearing

A3. Main storyline/subject matter 

The main storyline(s), theme or narrative of the film is centered on an underrepresented group(s).

Women
• Racial or ethnic group

• LGBTQ+

• People with cognitive or physical disabilities, or who are deaf or hard of hearing

STANDARD B: CREATIVE LEADERSHIP AND PROJECT TEAM

To achieve Standard B, the film must meet ONE of the criteria below:

B1. Creative leadership and department heads  

At least two of the following creative leadership positions and department heads—Casting Director, Cinematographer, Composer, Costume Designer, Director, Editor, Hairstylist, Makeup Artist, Producer, Production Designer, Set Decorator, Sound, VFX Supervisor, Writer—are from the following underrepresented groups:

Women
• Racial or ethnic group

• LGBTQ+

• People with cognitive or physical disabilities, or who are deaf or hard of hearing

At least one of those positions must belong to the following underrepresented racial or ethnic group:

Asian
• Hispanic/Latinx

• Black/African American

• Indigenous/Native American/Alaskan Native

• Middle Eastern/North African

• Native Hawaiian or other Pacific Islander

• Other underrepresented race or ethnicity

B2. Other key roles 

At least six other crew/team and technical positions (excluding Production Assistants) are from an underrepresented racial or ethnic group. These positions include but are not limited to First AD, Gaffer, Script Supervisor, etc.

B3. Overall crew composition 

At least 30% of the film’s crew is from the following underrepresented groups:

Women
• Racial or ethnic group

• LGBTQ+

• People with cognitive or physical disabilities, or who are deaf or hard of hearing

STANDARD C:  INDUSTRY ACCESS AND OPPORTUNITIES

To achieve Standard C, the film must meet BOTH criteria below:

C1. Paid apprenticeship and internship opportunities 

The film’s distribution or financing company has paid apprenticeships or internships that are from the following underrepresented groups and satisfy the criteria below:

Women
• Racial or ethnic group

• LGBTQ+

• People with cognitive or physical disabilities, or who are deaf or hard of hearing

The major studios/distributors are required to have substantive, ongoing paid apprenticeships/internships inclusive of underrepresented groups (must also include racial or ethnic groups) in most of the following departments: production/development, physical production, post-production, music, VFX, acquisitions, business affairs, distribution, marketing and publicity.

The mini-major or independent studios/distributors must have a minimum of two apprentices/interns from the above underrepresented groups (at least one from an underrepresented racial or ethnic group) in at least one of the following departments: production/development, physical production, post-production, music, VFX, acquisitions, business affairs, distribution, marketing and publicity.

C2. Training opportunities and skills development (crew)  

The film’s production, distribution and/or financing company offers training and/or work opportunities for below-the-line skill development to people from the following underrepresented groups:

Women
• Racial or ethnic group

• LGBTQ+

• People with cognitive or physical disabilities, or who are deaf or hard of hearing

STANDARD D: AUDIENCE DEVELOPMENT

To achieve Standard D, the film must meet the criterion below:

D1. Representation in marketing, publicity, and distribution 

The studio and/or film company has multiple in-house senior executives from among the following underrepresented groups (must include individuals from underrepresented racial or ethnic groups) on their marketing, publicity, and/or distribution teams.

Women
• Racial or ethnic group:

Asian

Hispanic/Latinx

Black/African American

Indigenous/Native American/Alaskan Native

Middle Eastern/North African

Native Hawaiian or other Pacific Islander

Other underrepresented race or ethnicity

LGBTQ+
• People with cognitive or physical disabilities, or who are deaf or hard of hearing



[1] On peut se procurer le texte complet de cette débilité à l’adresse suivante : https://archive.lib.msu.edu/DMC/AmRad/screenguideamericans.pdf

[2] Kirk Douglas, I am Spartacus, Capricci, 2013.

[3] Gregory D. Black, The catholic crusade against the movies, 1945-1975, Cambridge University Press, 2008.

[4] https://variety.com/2020/film/news/oscars-inclusion-standards-best-picture-diversity-1234762727/

[5] https://www.huffingtonpost.fr/entry/les-oscars-changent-leurs-criteres-de-selection-pour-etre-plus-inclusifs_fr_5f589104c5b67602f5fe475b?ncid=fcbklnkfrhpmg00000001&fbclid=IwAR3vFqAyugadLdbfibM9iWOfgm7b_9ZUcH-uekpvc7hNBQ0GL4npbOUCVm0

[6] http://alexandreclement.eklablog.com/the-irishman-martin-scorsese-2019-a177715326

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