Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog d'Alexandre Clément

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

 Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

Le giallo existait certainement avant ce film, on l’a vu déjà avec La ragazza che sapeva troppo, mais c’est bien celui-ci qui va structurer le genre et le faire émerger comme une spécialité italienne. Avant d’aller plus loin, disons un mot de ce qui fait émerger un genre identifiable. C’est évidemment qu’un principe va être repris abondamment, voir retravaillé et étendu. C’est parce qu’on va voir des films du même genre que Sei donne per l’assassino qu’on va les reconnaître comme appartenant au même groupe. On les reconnaît comme un ensemble qui répète des formes et des thématiques et qui donne un sens un peu similaire aux produits qui en dérivent. Bien évidemment, quand Bava crée Sei donne per l’assassino il ne sait pas que ce film va être considéré comme fondateur. Il ne le fait pas pour cela. Le film a été souvent identifié comme ayant été influencé par Hitchcock. Mais ce n’est pas tout à fait juste pour plusieurs raisons, d’abord parce que Bava n’a pas le goût pour les blagues de garçon de bain dont Hitchcock émaille toujours ses récits. Ensuite parce que Bava franchit un palier dans la déshumanisation de ses personnages qui disparaissent derrière les objets et les couleurs. Mais en vérité l’influence directe sur ce film doit être plutôt recherchée du côté de la Suède et de Mannekäng i rött d’Arne Mattsson, sorti en 1958. Bien que ce film ne soit pas très bon, il est capital pour plusieurs raisons, d’abord il se passe exactement dans le même milieu de la haute couture que le film de Bava, avec des malheureuses femmes qui y travaillent qui se font assassiner. Mais ensuite, le traitement de la couleur dans le film d’Arne Mattsson est similaire à celui de Bava, dans l’utilisation des rouges et de ses dérivés – le rose notamment – et de l’opposition de ces couleurs violentes aux couleurs plus tendres des beiges et des bleutés. Il y a une controverse sur ce point. Tim Lucas que nous avons cité plusieurs fois a fait comme moi le rapprochement entre les deux films. Ça m’avait sauté aux yeux lorsque j’ai vu Mannekäng i rött. Mais Roberto Curti nous dit qu’il est impossible que Mario Bava quand il tourne son film en 1964 ait eu connaissance de celui d’Arne Mattsson[1]. En vérité c’est moins le scénario que la manière de le mettre en forme qui rapproche les deux films, et il y avait probablement des moyens pour Bava de connaître ce film, festivals, critiques journalistiques, la Suède n’étant pas un territoire éloigné du monde, et surtout qu’à cette époque les cinéastes suédois avaient une grosse réputation, même s’ils ne faisaient pas de grosses recettes. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

Marco passe un coup de fil en douce pour avertir de la perte du journal intime d’Isabella 

Une jeune femme, un mannequin, qui travaille pour la maison de haute couture de Cristina Cuomo, est assassinée par un homme masqué. Tandis que la police enquête sur ce meurtre, Franco fait pression sur une autre femme le mannequin Nicole pour obtenir de la cocaïne. Les filles se préparent dans la hâte à une présentation des modèles de Cristina. Mais Isabella avait laissé un journal intime. Peggy le récupère, prétendant l’apporter à la police. Nicole va chez Franco, après avoir emprunté la voiture de Peggy, pour lui donner de la drogue. se rendant chez Franco, elle est assassinée par le tueur masqué. Celui-ci s’enfuit avec la voiture de Peggy. Cette dernière rentre chez elle. La police lui dit que sa voiture a été retrouvée. Et que Nicole est morte, donc l’inspecteur Silvestri va venir la voir. En attendant elle examine le journal intime, puis en déchire quelques pages avant de le brûler. Elle est dérangée dans son activité par le tueur au visage masqué. Celui-ci lui demande par écrit où elle a mis le journal. Mais elle dit qu’elle l’a brûlé. Le tueur l’assassine avec un gant à pointes de fer. Dérangé par la police qui arrive, le tueur l’emmène avec lui. Il l’enferme dans la cave, puis la torture pour savoir où est le journal d’Isabella. Peggy ne le sachant pas va se faire bruler le visage et va mourir. Devant le développement de l’affaire, l’inspecteur Silvestri va convoquer tous les suspects. Pendant ce temps, Greta découvre le corps de Peggy dans le coffre de sa voiture. Mais elle n’appelle pas la police, et cache le cadavre dans la maison. Mais le tueur l’attend et l’étouffe avec un oreiller. Ces événements obligent l’inspecteur à relâcher les suspects. On découvre alors que les meurtriers sont deux : Cristina et son amant Morlacchi. Le premier meurtre vient du fait qu’Isabella faisait chanter Cristina qui avait tué son mari. Donc il fallait l’éliminer. Les autres meurtres sont la conséquence de celui-ci. Le meurtre de Greta était un leurre pour faire relâcher Morlacchi. Celui-ci a alors l’idée d’un dernier meurtre, celui de Tao-Li, en faisant passer celle-ci pour le véritable assassin des autres femmes et son meurtre pour un suicide. Avec réticence Cristina va le réaliser, elle noie Tao-li puis lui ouvre les veines dans sa baignoire. Mais à ce moment-là elle entend taper à la porte, croyant à l’arrivée de la police, elle s’enfuit par le balcon, mais elle tombe. Morlacchi croyant être débarrassé d’elle met la main sur ses bijoux, mais à ce moment-là Cristina, blessée, arrive, ils ont une grande explication. Morlacchi tente de se justifier, on apprend qu’ils se sont mariés secrètement, et donc Cristina en déduit que depuis le début Morlacchi vise à mettre la main sur la fortune de sa maîtresse et puis de s’en débarrasser. Il essaie d’amadouer Cristina qui a un revolver dans la main, et elle semble céder, visiblement elle l’aime. Mais quand ils s’embrassent pour un long baiser finale elle le tue. Elle appelle la police, sans succès, et pendant que le téléphone pend, elle s’allonge sur le cadavre Morlacchi, sans doute pour mourir avec lui. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

Les soucis de la comtesse s’accumulent 

Le film s’ouvre sur un orage qui engendre une panne d’électricité. C’est presqu’une autocitation de La ragazza che sapeva troppo. Cette ouverture annonce le chaos, comme la fin d’un monde et le début d’un autre, un monde fait de convulsions.  Bien entendu, l’histoire est invraisemblable, mais elle contient de nombreux éléments, surtout à la fin qui montrent qu’elle n’est pas dénuée de psychologie. En effet cette fin révèle un amour passionnel entre Cristina et Morlacchi, un amour qui s’élève au-dessus du commun, dans le crime. C’est un élément assez fréquent d’un certain sadisme qu’on trouve dans le film noir, y compris sous sa forme classique. L’ensemble des personnages de cette histoire, sont finalement assez peu recommandables, ils sont menteurs, manipulateurs, cocaïnomanes, voire criminels. Les uns sont masqués, les autres cachent des cadavres ou volent, détruisent des preuves. Ce qui est curieux dans le scénario, c’est que le couple Cristina-Morlacchini apparaisse si tardivement. Ce qui veut dire que les deux tiers du film sont un dérivatif par rapport à ce qui est important, c’est-à-dire un couple criminel. Cette asymétrie inhabituelle, non seulement va déconcerter le spectateur, mais elle va induire une mise en scène particulière. On pourrait dire qu’il y a deux parties très différentes, d’abord une sorte de théâtre d’ombres, il y a de longs plans ou le travelling avant va à la rencontre de rideaux pourpres qui s’ouvrent, comme si chaque fois on recommençait la même histoire, avec une fille différente qui sera évidemment menacée. Mais cette jeune femme, surprise souvent dans une attitude trouble, est désignée comme une proie parmi des objets, des choses mortes, comme ces mannequins rouges qui parsèment le déplacement de la caméra dans la maison de couture. Ensuite il y a une seconde partie très courte et moins travaillée au niveau des couleurs et du sens, qui s‘attarde sur le portrait d’un couple criminel. Il y a là manifestement une inversion dans les conventions habituelles du film noir. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

Peggy veut retrouver Franco 

Plus attendu, la police enquête sans succès, elle est totalement passive et ne comprend rien du tout à ce qui se passe.  Donc l’inspecteur Silveri, une sorte d’inspecteur Derrick en plus jeune, va d’une fausse piste à une autre fausse piste, conscient qu’il est toujours dans l’erreur, il n’est pas idiot, mais parfaitement inefficace. Il est dépassé par la fourberie des criminels. Il va d’un suspect à un autre, d’un cadavre à un autre, révélant à chaque fois les turpitudes qui se cachent derrière les masques. Mais, il a toujours un temps de retard. Plus encore en avertissant Nicole qu’il va arriver pour l’interroger sur la voiture égarée, il va provoquer indirectement sa mort puisque, attendant l’inspecteur, elle ouvre sa porte sans méfiance à l’assassin qui va la tuer. Cependant le scénario montre aussi autre chose, d’abord le fait que les femmes sont des victimes naturelles. Elles sont toutes manipulées par les hommes, les uns pour obtenir des faveurs, les autres pour obtenir de la drogue. Mais le pire est qu’elles se mettent en danger parce qu’elles manquent de solidarité entre elles. Dans ce scénario, chaque femme sera tuée d’une manière différente, l’une est étranglée, l’autre noyée, l’autre brulée. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

Peggy avait la clé du magasin de Franco 

Alice Laguarda dans son excellent livre sur le giallo[2] nous dit que ce film est canonique en ce qu’il traite des fondements esthétiques du giallo qui finalement se distingue fortement du film suédois que nous venons de citer. Dire que Mannekäng i rött d’Arne Mattsson a influencé Bava, ne veut pas dire qu’il ait eu les mêmes intentions. On a vu que dans ses précédents films, il avait déjà travaillé beaucoup sur la couleur, mais le film suédois va lui permettre d’approfondir sa recherche d’une manière beaucoup plus précise. Si en apparence la psychologie des personnages va s’effacer derrière les formes développées, elle ne disparaît pas pour autant. Le discours est remplacé ici par les images, c’est-à-dire par sa représentation.  Et les images c’est d’abord la couleur de ce rouge profond. Que signifie-t-il ? certainement plusieurs choses en même temps. Ci-dessus j’ai parlé de la couleur des rideaux des théâtres classiques ou de l’opéra qui sont eux-aussi d’un rouge profond. Mais le rouge est aussi la couleur de l’amour, de la passion et encore du sang des femmes. Ici le rouge va être décliné en plusieurs tendances, Bava oppose le rouge profond au rose pâle, voire au fuchsia, de que faisait déjà Arne Mattsson. Cette déclinaison va très loin, avec les mannequins recouverts d’un tissu rouge, ou encore avec le téléphone rouge qui est toujours le véhicule des mauvaises nouvelles. Le rouge est également opposé au beige ou au bleu tendre. Il est toujours la couleur de la violence, y compris sur les lèvres des femmes !  

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

L’assassin cherche le journal intime d’Isabella 

Alice Laguarda développe cet usage des couleurs dans ce film précisément en faisant un rapprochement judicieux avec le maniérisme pictural italien.  En effet l’utilisation singulière des couleurs permet de déformer sans le dire les volumes des décors. En projetant la lumière sur telle ou telle couleur, on en accentue l’irréalité et le sens. C’est cette démarche qu’on trouvait déjà dans les films noirs de la période classique qui peignaient avec la lumière, insistant sur tel aspect de l’image ou tel autre, parfois le laissant dans l’ombre pour mieux excitait l’attention du spectateur. Ici on franchit un palier en remplaçant la lumière par la couleur. Ce qui ne veut pas dire que l’éclairage des scènes n’aient pas de signification, mais seulement qu’il accompagne et met en valeur le jeu sur les couleurs qui est le cœur de la mise en scène. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

La police réunit les suspects 

A ce jeu de couleurs s’ajoute des éléments plus traditionnels. D’abord cette manière spécifique de Bava de promener sa caméra parmi les objets, c’est-à-dire de privilégier ces choses inertes au détriment des personnages humains. La caméra contourne les personnages pour bien montrer à quel point ils sont dépendants des objets. Il y a aussi l’usage des travellings, a quand l’ambulance emporte le corps d’Isabelle, Mario Bava utilise un travelling arrière tandis que la civière avance et pénètre sans le véhicule, travelling avant cette fois quand on pénètre à la suite de Peggy dans l’appartement de Franco et qu’on la suite au fur et à mesure que de nouvelles portes s’ouvre comme dans un effet de miroir. Ce même type de scène se répète quand Cristina tente de s’échapper du piège de l’appartement de Tao-li. On retrouve ces effets de tunnel qui en passant d’une pièce à l’autre, traversant des portes, symbolisent le passage d’un état dans un autre, un changement de monde. Les scènes d’action, de meurtre plutôt, sont filmées avec beaucoup de violence, avec un découpage serré qui permet d’accélérer le rythme et donner un sentiment d’oppression. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964 

Cristina apprend un nouveau crime 

Comme à son habitude Bava a soigné les décors avec une précision maniaque pour saisir non seulement les volumes des villas et des immeubles qui nous font sentir qu’on est bien à Rome, mais aussi en utilisant les hauteurs de plafond pour renforcer ce sentiment de vide. Il est curieux qu’on n’ait pas fait le rapprochement avec le film de Michelangelo Antonioni, Deserto rosso qui sortira la même année que le film de Bava. Or bien sûr non seulement on retrouve dans les deux films l’importance de la couleur rouge, mais aussi un vide angoissant où les personnages sont remplacés par les objets. Ce vide est aussi représenté par un homme sans visage et sans yeux, une sorte d’homme invisible qui disparait dans une sorte d’hommage à James Whale et à Universal. Cet anonymat est en même temps un effacement de l’identité qui renforce ce thème qui parcourt l’œuvre de Bava, la déshumanisation ou la disparition du sujet. Thème à la mode dans ces années-là chez les structuralistes français. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964 

Dans la villa vide 

La distribution est toujours aussi étrange chez Bava qui choisit toujours ses acteurs avec soin. Les deux têtes d’affiche, Cameron Mitchell et Eva Bartok ne commencent à s’animer que dans le dernier tiers du film, ce qui donne à l’ensemble un caractère choral. Cameron Mitchell avait déjà tourné avec Mario Bava dans Gli invasori et il tournera encore avec lui dans un autre film de viking, I colmtelli del vendicatore. Dans ces deux films il avait un rôle plus important. Tout le monde dit qu’ilé tait un bon acteur. Mais doté d’un physique assez peu glamour, il n’atteindra jamais la notoriété des grandes stars. Au fond ça arrange bien Bava qui n’a que faire de stars trop photogéniques qui donnent trop de personnalité à ses personnages. Mais les témoignages disent que le réalisateur et son premier rôle se sont très bien entendu. Cameron Mitchell est le louche Massio Morlacchi. Eva Bartok, c’est différent, elle a tourné de partout en Europe, en Allemagne, en Italie où elle a eu ses meilleurs rôles, mais c’était une femme complexe qui avait eu un passé difficile pendant la guerre. Sur le plateau elle emmerdait un peu tout le monde. Mais elle a finalement tenu son rôle tant bien que mal, d’autant qu’elle n’est pas présente tout au long du film. Elle est la comtesse Cristina, elle s’anime à la fin quand elle dévoile au-delà de sa dureté son dévouement pour Massimo. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964 

Tao-Li se retrouve seule dans la villa 

On retrouve également des acteurs récurrents de la filmographie de Bava. Harriet Medin dans son rôle habituel de gouvernante qui va échouer à reconnaître l’homme qui a pris la voiture de Peggy pour s’en aller tuer Nicole. Il y a encore le taciturne Luciano Pigozzi qui ici joue le rôle d’un styliste qui pourrait être un assassin… mais qui ne l’est pas. On le surnommait le Peter Lore italien, à cause d’une vague ressemblance avec celui-ci. Il y a encore Dante di Paolo qui est très bien dans le rôle de Franco le drogué qui manipule les femmes et qui passe de l’une à l’autre en fonction de ses intérêts, on le retrouvera encore un peu plus tard chez Bava. Comme c’est une coproduction avec des capitaux allemands, on a engagé Thomas Reiner pour tenir le rôle de l’inspecteur Silveri. Il est fade à souhait, très germanique, très inspecteur Derrick. Et puis il y a Lea Krüger, une cousine d’Hardy Krüger qui tient le rôle de Greta. Présentée un temps comme la nouvelle Greta Garbo, elle n’impressionne guère, et du reste elle n’obtiendra jamais que des petits rôles. Et puis il y a l’anglaise Mary Arden choisie justement pour son physique d’anglaise ! Elle interprète Peggy brillamment, et enfin Arianna Gorini qui est excellente avec beaucoup de distinction dans le rôle de Nicole. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964 

Massimo ne comprend pas où le corps de Peggy a disparu 

La photo est signée Mario Bava, elle est réalisée avec le vieux complice de Bava, Ubaldo Terzano. La musique de Carlo Rustichelli est ici bien meilleure que dans La frusta e il corpo. Elle est même excellente. Le film n’eut qu’un succès limité à sa sortie, il couvrit ses frais en Italie, mais il devint bénéficiaire avec les marchés extérieurs. La critique fut plutôt bonne, mais le film fut de plus en plus apprécié au fil du temps pour son originalité, au point qu’il eut une influence forte sur des réalisateurs italiens comme Dario Argento ou Elio Petri. Jusqu’à Alfred Hitchcock qui s’en inspira pour Frenzy. Parmi les influences qui sont assumées par Mario Bava, il y en a de nombreuses, mais une très importante le semble-t-il est celle de George Franju, aussi bien de Plein feux sur l’assassin que de Judex. C’est un film très important, peut-être le plus important dans l’œuvre de Mario Bava. Notez que Mario Bava devait réaliser un autre film du même genre, Nude… si muore, mais pour des raisons obscures, il en travailla le scénario, puis il laissa sa place pour la réalisation à Antonio Margheriti son ennemi juré dans le cinéma de genre. Le film est quasiment introuvable dans une édition propre. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

Tao-Li est assassinée à son tour dans sa baignoire 

Les films de Mario Bava sont indispensables en Blu ray, parce que la qualité de l’image participe à l’esthétique particulière du réalisateur, sans doute encore plus que pour les autres réalisateurs. Studio Canal a sorti un Blu ray il y a quelques années. Ce film est sorti dans la collection de Jean-Paul Thoret, Make my Day. Les bonus sont fort intéressants, Jean-Paul Thoret étant un très bon connaisseur de cinéma italien dans le genre giallo et poliziottesco, et ses commentaires sont toujours très pertinents. Il y a aussi une intervention judicieuse du réalisateur Christophe Gans, grand admirateur de Mario Bava. Cependant cette édition est totalement ratée en ce sens que le rendu de l’image c’est du 16/9, alors que le format d’origine c’est du 1,85 :1, ce qui veut dire qu’il s’agit d’une trahison à moins qu’on considère que de traficoter le format voulu par le réalisateur n’ait pas d’importance. Il vient qu’une réédition de ce film dans son format d’origine s’impose, en espérant qu’il n’y ait pas de question de droits, et elle s’impose d’autant plus que l’édition Studio Canel semble épuisée et se vend au prix de l’or dans sa version combo. 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

La comtesse tente de s’échapper de l’appartement 

Six femmes pour l’assassin, Sei donne per l’assassino, Mario Bava, 1964

Elle a tué Massimo 



[1] Roberto Curti, Devil's Advocates: Blood and Black Lace, Auteur Publishing, 2019.

[2] L’ultima maniera, le giallo, un cinéma des passions, Rouge profond, 2021. J’en avais parlé longuement au moment de sa sortie http://alexandreclement.eklablog.com/alice-laguarda-l-ultime-maniera-le-giallo-un-cinema-des-passions-rouge-a210362642 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article