• Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959

      Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959

    On va retrouver J. Lee Thompson encore du côté d’un criminel, sans souci de l’excuser, seulement avec la volonté de le comprendre. Cette fois il va s’appuyer sur une nouvelle de Noël Calef, Rodolphe et le revolver, nouvelle dont je n’ai trouvé la trace nulle part. Calef avait eu le prix du Quai des Orfèvres pour Échec au porteur qui avait été porté à l’écran par Gilles Grangier d’excellente manière[1]. Puis il avait donné en 1956 Ascenseur pour l’échafaud qui pour des raisons obscures – notamment à cause de la musique superbe de Miles Davis – allait devenir un film emblématique[2]. C’était donc un auteur qui « marchait » très bien, traduit à l’étranger également. Puis, il a progressivement disparu des radars, écrivant très peu, vivant de ses rentes probablement. Dans la nouvelle on nous dit que la structure de l’histoire seulement la relation entre le marin polonais et l’enfant se passe entre un homme et une petite fille. C’était l’intention initiale du scénario. Ce film fait penser à d’autres productions britanniques, d’abord Hunted de Charles Crichton, tourné en 1952, ou s’établissait une relation d’amitié entre un jeune garçon issu d’une famille tyrannique et un autre marin qui a tué son patron. Il est tout à fait possible que ce film ait inspiré Noël Calef. Le héros est interprété par Dirk Bogarde dont le physique a quelque parenté avec celui de Horst Buchholz. Et puis il y a aussi une parenté évidente avec l’excellent It’s Always Rains on Sunday qui date de 1947[3] dans cette manière qu’a la femme de protéger un criminel en fuite, envers et contre tout. Vieux thème du film noir, cette manière qui voit l’innocence pactiser avec le crime. L’autre aspect du film, c’est qu’il s’agit d’un film de marin. Il faut croire que Horst Buchholz prendra goût à ces histoires de marins puisque la même année il tournera dans une adaptation allemande – très moyenne – du très bon roman de B. Traven, Le vaisseau des morts.  

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Bronislav revient chez lui après de longs mois passés en mer 

    Après de longs mois passé en mer, le marin Bronislav Korchinsky rentre chez lui à Cardiff, dans le quartier de Tiger Bay. Il a gagné pas mal d’argent et se languit de retrouver Anya sa fiancée. Mais arrivé à destination, il constate qu’Anya est parti. Il se renseigne et retrouve sa piste. En chemin il croise Gillie qui justement habite elle aussi à l’adresse indiquée. Ils sympathisent, puis ils se séparent, Gillie rentre chez sa tante. Arrivé chez Anya Bronislav comprend qu’elle a quelqu’un. Une violente dispute éclate, Anya sort un révolver, mais c’est le marin qui la tue. Gillie a vu toute la scène. Bronislav sort, elle se cache, et lui dissimule le révolver. Pensant que personne ne l’a vu, le marin s’en va. Gillie va se saisir du révolver et le cacher. Mais elle va voir un homme nommé Barclay qui est l’amant d’Anya pénétrer dans le logement et voir qu’Anya est morte. Mais il ne dit rien et s’en va. Puis Gillie s’en va à l’église où elle doit chanter pour un mariage. Là elle va se flatter auprès d’un petit garçon d’avoir un révolver et des balles. Elle échange d’ailleurs une balle avec ce petit garçon. La police enquête. Elle découvre que le petit garçon possède la balle et donc celui-ci raconte comment il l’a eu. Gillie parle avec la police. Elle raconte qu’elle a vu le tueur, mais elle ne donne pas la description de Bronislav. L’inspecteur Graham va cependant découvrir la photo de ce dernier. Gillie retourne chercher son révolver, mais elle est surprise par le marin. Après une âpre discussion, ils pactisent.  

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

      Gillie aide Bronislav a trouver son chemin 

    Bronislav prétende emmener Gillie avec lui sur le bateau. Il va chercher à s’embarquer. Avec elle il s’éloigne de la ville. Mais la police continue à enquêter. Elle finit par tomber sur Barclay, et celui-ci avoue avoir vu le cadavre d’Anya. Gillie et Bronislav se sont réfugier dans une ruine éloigner de la ville. Le marin dit à Gillie qu’il va aller chercher un bateau pour embarquer et qu’elle doit l’attendre en restant cachée car elle est maintenant recherchée par la police. Tandis que Bronislav trouve un bateau, le Poloma, Gillie se fait attraper par une sorte de cadres d’une colonie de vacances confrontée à l’inspecteur Graham, elle dédouane Bronislav et au contraire charge Barclay. Cependant la police a trouvé le sac de Bronislav, elle interroge la voisine, Christine, celle-ci dit que c’est bien le sac du marin. Puis elle rentre chez elle. Bronislav arrive pour récupérer son sac, mais il n’y est plus. Il demande à Christine ce que sont devenues ses affaires. Elle lui dit que les policiers les ont embarquées. Sur ces entrefaites la police débarque, mais Christine cache Bronislav. Il peu repartir vers son bateau. Il embarque, mais Graham reste persuadé que c’est Bronislav le coupable. Avec ses hommes et Gillie, il tente de rattraper le bateau. Mais celui-ci est maintenant sorti des eaux territoriales, et le capitaine du cargo demande à la police de partir. Gillie tente de rester sur le bateau. Une poursuite s’engage, elle tombe à l’eau, Bronislav plonge pour la sauver, mais la police les récupère tous les deux, et le marin polonais finira sans doute en prison.  

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Le logeur lui explique qu’Anya est partie 

    C’est encore une histoire de crime passionnel, un dérapage. Le cœur de cette histoire c’est l’amitié entre deux innocents, le marin et l’enfant. Et pourtant Bronislav est bien un meurtrier, et Gillie est une menteuse pathologique ! Ces deux personnages nouent une relation improbable sur la base d’une confiance spontanée et d’une grande loyauté. C’est une apologie de la nécessité de ne pas trahir. Gillie qui n’est qu’une enfant protège ce martin descendu d’un Bateau comme une mère protège son petit ! C’est comme un cadeau tombé du ciel pour elle. En contrepartie Bronislav va perdre la possibilité qu’il a de fuir la justice anglaise. Également Christine qui est peut-être une putain, si elle porte le sac de Bronislav à la police, elle le protégera et évitera de le dénoncer, elle le cachera. On le comprend la police n’a pas le beau rôle. Au contraire la hargne du policier Graham apparaît comme malsaine. Il fait de la recherche du coupable une affaire personnelle, et plus encore il pourchasse Bronislav plutôt que Barclay parce que c’est un étranger ! On remarque aussi que les marins manifestent une forme de solidarité entre eux, le capitaine de la Poloma va chasser les policiers dès lors qu’il est entré dans les eaux internationales. Graham se fait remarquer par la cruauté inhabituelle avec laquelle il interroge l’enfant, la forçant à se contredire. C’est à la limite de la maltraitance, avec le concours de la loi qui lui permet ce harcèlement. On voit bien qu’ici il n’y a pas de respect pour les institutions, elles sont enjambées si je puis dire par les forces du destin.  

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Bronislav a compris que Gillie l’a vu 

    Le titre du film en anglais, Tiger Bay, renvoie au nom d’un quartier pauvre de Cardiff, un quartier ouvrant directement sur la mer. Ce n’est pas un lieu décoratif choisi au hasard. Le peuplement est hétéroclite, des Polonais, des noirs, beaucoup de noirs, et c’est d’ailleurs le mariage d’un couple de noirs que Gillie accompagne en chantant. Dès lors la police, voire l’Église, apparaît comme l’intrus, une pièce rapportée qui vient déranger les pauvres dans leur misère. Cet aspect fait se rapprocher Tiger Bay de It’s Always Rains on Sunday. C’est la même ambiance prolétarienne dans laquelle baigne les deux films. On y verra les logements plutôt misérables, l’importance des pubs et des loisirs qui vont de pair, notamment la boisson. Il y a une vérité quasi documentaire dans cette description des classes pauvres, avec le parasite Barclay qui manifestement exploite la solitude d’Anya pour s’imposer à la place de Bronislav. Dans le même genre, on a un portrait de ces classes pauvres qui se trimballent une marmaille surabondante, comme c’était le cas dans les années qui suivirent directement la fin de la Seconde Guerre mondiale, ça court de partout, livrés à eux-mêmes, ils apparaissent tout compte fait plus raisonnables que les adultes enfermés dans leurs problèmes matériels. En vérité ça l’était déjà beaucoup moins en 1959 après la croissance économique rapide des années cinquante. 

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    La logeuse se demande ce qui est arrivé à Anya 

    Ce parti pris de vérité, J. Lee Thompson va le poursuivre en filmant beaucoup d’extérieur. C’est tourné à Tiger Bay même et rien n’est laissé dans l’ombre de ces décors à la fois misérables, mais poétiques, ils ne sont pas encore aseptisés par le modernisme envahissant de l’architecture moderne qui utilise plus qu’il ne faut le béton. Il y a aussi une minutie bienvenue dans les habits que portent les pauvres. Ils portent des vêtements usés, mais propres et avec dignité, contrairement aux policiers qui appartiennent justement à une autre classe sociale, celle qui sert directement la bourgeoisie et dont ils copient les vêtements et la fausse élégance. Remarquez que Gillie est très blondes, J. Lee Thompson insiste même sur ses cils blonds. Or dans son quartier, ce blond est en opposition avec les noirs et les bruns qui représentent l’essence de ces délaissés. Le bateau aussi prend son importance, il est l’image de la fuite et de la démission, de la dérive des sentiments. 

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Le policier Graham enquête 

    Cependant le film est centré sur Gillie, c’est le portrait d’une menteuse qui ne ment pas par nécessité, mais qui s’invente des vies rêvées, elle habite un monde parallèle auquel les adultes n’ont pas accès, seul Bronislav semble y parvenir pour un moment, c’est sa part d’enfance, l’innocence qui lui est restée. Néanmoins, c’est bien Gillie qui reste le personnage central de l’histoire, le pivot autour duquel tout s’organise et se révèle. Son innocence la pousse sans doute à mentir à tout le monde, mais elle se refuse à juger. C’est sans doute cela qui fait le charme du film sans tomber dans la niaiserie. La petite fille est le révélateur de la laideur du monde des adultes, et la possibilité d’autre chose, peut être mal défini, mais qui existe bel et bien. Ses mensonges ne sont pas moins vrais finalement que les « vérités » assénées par les adultes et leurs institutions branlantes, aveugles et sans cœur. 

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Bronislav retrouve Gillie et le revolver 

    Si le film noir est avant tout focalisé sur l’ambigüité, alors Tiger Bay est un très bon film noir. En effet il retourne les comportements, l’assassin est sympathique, la menteuse aussi, et le représentant de la loi est antipathique au plus haut point,  comme Barclay, ce faux innocent qui n’a pas tué Anya, mais qui l’a achetée pour l’éloigner de Bronislav. Plus curieux encore l’assassin ne manifeste jamais de regrets, même s’il n’a pas eu vraiment l’intention de tuer Anya. Non seulement il songe à prendre un bateau au plus vite pour éviter de rendre compte à la justice, mais il semble avoir rapidement oublié sa fiancée, alors qu’il avait une photo d’elle dans son portefeuille. De même on se pose des questions sur la belle séquence des boys scouts qui courent après Gillie pour la rattraper parce que les journaux l’ont désignée à la vindicte publique. Pourquoi le font-ils ? Pour la sauver ? Pour la livrer comme une bête à la police ? Pour la faire rentrer dans le rang des comportements convenus ? Ce sont les questions que le spectateur se pose car celui-ci est depuis le début du côté des fuyards. 

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Bronislav a promis à Gillie de l’emmener avec lui sur le bateau 

    On le comprend, dans la mise en image, les extérieurs vont être fortement sollicités pour donner du corps, de la densité à l’ensemble. J. Lee Thompson utilise la réalité du port pour donner un éclairage sur le travail, notamment celui des marins, souvent en le surplombant. Bien entendu ce n’est pas un documentaire, il n’insiste pas, même si les détails de cette activité ne sont pas ignorés, il suggère plutôt, bien qu’on voie des machines, des treuils que les marins et les dockers activent. C’est l’image d’un peuple besogneux, et ce sont difficultés matérielles qui expliquent aussi pourquoi les hommes tentent de s’embarquer pour ramener un peut d’argent. La mer est un décor qui joue un rôle décisif, puisqu’elle permet de comprendre l’ambiguïté : elle est à la fois une manière de fuir une réalité déplaisante et aussi l’espérance de découvrir quelque chose d’autre. 

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Barclay finit par avouer qu’il a vu Anya le jour de son décès 

    Le réalisateur utilise plutôt bien la profondeur de champ pour souligner les contradictions, ainsi on verra dans le même plan un scribouillard en train de rechercher le nom de Korchinsky et par la fenêtre le bateau qui s’en va !  Il y a une fluidité bienvenue dans la succession des gros plans et des plans d’ensemble. Les gros plans sont utilisés pour faire ressortir la méchanceté intrinsèque de Graham ou sa sournoiserie, c’est du niveau du sentiment qui doit passer. Le rythme est soutenu, et le montage est serré, c’est particulièrement prégnant dans les dernières séquences, quand on se demande si Gillie va résister face au harcèlement de Graham pour la faire parler, le suspense est remarquablement bien mené. La photographie est bonne, surtout dans les scènes de nuit. La séquence à la campagne représente aussi une sorte d’élévation spirituelle et pour un instant les deux fuyards – Gillie et Bronislav – vont atteindre une forme de sérénité parmi les ruines. Pour arriver jusque-là, il faut marcher, s’élever difficilement. 

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Les policiers rencontrent Christine qui ne parlera pas 

    L’interprétation c’est d’abord Hayley Mills dans le rôle de Gillie. C’est une expression que je n’aime pas, mais elle vole la vedette aux adultes. C’est la fille de John Mills qui, lui, joue le rôle du policier Graham. Comme je l’ai dit, au départ le rôle devait revenir à un petit garçon, mais finalement John Mills a amené sa fille et à convaincu qu’elle pouvait très bien faire l’affaire. Et c’est un choix judicieux. C’est un garçon manqué comme on dit, et son naturel fait merveille. Curieusement après cette prestation unanimement saluée, elle ne trouvera plus à s’employer que chez Walt Disney. Elle avait une obstination têtue qui lui permettait de transmettre beaucoup de sentiments dramatiques. Il faut la voir tenir tête à Graham incarné par son propre père ! Je pense que J. Lee Thompson était un bon directeur d’acteurs. Horst Buchholz était encore au début de sa carrière, il allait devenir très célèbre avec son rôle dans The Magnificent Seven de John Sturges. Mais les studios anglais voulaient une vedette allemande pour tenter de percer sur ce marché. Il est parfois un peu niais, surtout au début quand il joue le contentement de rentrer chez lui. Ensuite sa va mieux, notamment quand il se fait menaçant envers Gillie. 

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Gillie va se faire prendre 

    John Mills est l’inspecteur Graham. Il a quelques scènes fortes, notamment quand il harcèle vers la fin du film Gillie. Pour le reste il est assez terne, mais c’est aussi un peu le rôle qui le veut puisque Graham est un faux calme qui sous l’image de la respectabilité, cache une grande cruauté. Il passe ainsi du policier scrupuleux et patelin, à la figure de l’harceleur ! Deux seconds rôles me semblent intéressant, D’abord Yvonne Mitchell qui est Anya. On se souvient qu’elle était déjà de l’aventure de Yield to the Night. Évidemment ici elle a un rôle assez bref puisqu’elle est tuée par Bronislav. Mais elle développe une dispute teigneuse, pleine de rancœur qui est pleine de vitalité. On reconnaitra aussi Anthony Dawson qui tient le rôle du grand antipathique du film, le sinistre Barclay. Habitué aux rôles de mauvais, Il sera Blofeld dans le seul James Bond Regardable, From Russia with Love. Il passe ici de l’arrogance satisfaite à la trouille noire quand il comprend qu’il risque d’endosser un crime qu’il n’a pas commis. Il est vrai que cet Ecossais avait un physique qui le portait naturellement à endosser les rôles de fourbes et de véreux.

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Bronislav va tenter de s’embarquer pour l’Amérique du Sud 

    Le film a été un très bon succès critique et commercial. Moins en France toutefois. Et c’est un très bon film noir. On en trouve une édition qui date de 2005 en DVD, bradée pour moins de 2 euros ! Cependant il est assez évident que du fait des qualités de la photo, le film mériterait une édition en Blu ray. 

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Pendant que l’on recherche sur quel navire Bronislav a embarqué, le Poloma prend le large 

    Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959 

    Graham tente de faire avouer à Gillie que c’est bien Bronislav le tueur


    [1] http://alexandreclement.eklablog.com/echec-au-porteur-gilles-grangier-1957-a160109348

    [2] http://alexandreclement.eklablog.com/ascenseur-pour-l-echafaud-louis-malle-1957-a125271940

    [3] http://alexandreclement.eklablog.com/il-pleut-toujours-le-dimanche-it-s-allway-rains-on-sunday-robert-hamer-a114844854

     

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