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    Kazan et Losey sont deux cinéastes qui ont compté au moins dans les années soixante et soixante-dix. Ils représentaient une cinématographie de qualité au propos profond, à l’esthétique soignée. Michel Ciment réunit ici deux ouvrages qu’il avait publiés séparément, Kazan par Kazan et Le livre de Losey, auxquels il a apporté quelques ajouts. Michel Ciment est aujourd’hui le directeur de la revue Positif. C’est donc un critique respecté qui enseigne aussi un peu à l’Université. C’est un garçon qui s’y connait, même si on a souvent des difficultés à le suivre dans son éclectisme. Plus récemment il a pris des positions plutôt réactionnaires – il vieillit bien entendu – sur le statut des intermittents, ou sur la question du téléchargement gratuit. Ce qui quelque part s’accommode bien de son admiration pour Clint Eastwood qu’il prend pour un cinéaste original.

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    Quoiqu’il en soit, l’ouvrage est passionnant parce qu’il fait parler directement les réalisateurs. Les réunir paraît pourtant une gageure parce que si Elia Kazan a vendu tout le monde publiquement et devant l’HUAC au moment de la chasse aux sorcières, se mettant à tourner des films anti-communistes plutôt primaires, Joseph Losey ne se renia pas et préféra l’exil. Mais ce sont deux cinéastes qui sont de la même génération, ils étaient nés en 1909, et ils ont en commun d’avoir été membre du Parti communiste américain, de s’être impliqué dans un théâtre très engagé socialement et d’avoir mis en scène des sujets à la forte connotation sociale. Egalement ce sont des réalisateurs qui non seulement ont connu beaucoup d’échecs commerciaux, mais qui ont aussi connu de nombreux échecs critiques. De la même manière tous les deux ont fait avancer la technique cinématographique dans cette façon de filmer proprement même ce qui est sauvage ou « sale ».  Les deux cinéastes ont aussi des films maudits, un peu cachés, des films qu’il est intéressant de redécouvrir à côté de leurs grands succès.

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    Dans la mesure où Kazan a bel et bien trahi ses amis, sa carrière est bien plus problématique au-delà d’ailleurs de cette question politique. En effet, après avoir livré des noms, comme on le lui demandait, il s’est cru obligé de tourner des films ouvertement anticommunistes. Le lamentable The man on the tight rope  ou encore le très réactionnaire On the water front. C’était un peu le prix à payer pour que Kazan reste dans le système. Il portera cette tare toute sa vie, se cherchant des excuses. Pendant un moment il évitera justement les sujets sensibles, mais il y reviendra un peu comme un regret vers la fin des années soixante, avec le mouvement de contestation qui se développe un peu partout dans le monde. Cette trahison le hantera toute sa vie et d’ailleurs il lui accorde une importance très grande dans ses entretiens avec Michel Ciment, renvoyant peu courageusement d’ailleurs la faute sur le Parti communiste américain qui était, il faut bien le dire, stalinien. Mais la question n’est pas de critiquer le Parti communiste américain, c’est plutôt que Kazan n’était pas obligé de vendre ses anciens amis. Il aurait pu simplement dire qu’il avait été membre du Parti, puis qu’ensuite il s’en était éloigné. Cela lui aurait coûté quelques mois de prison et peut-être sa carrière, comme pour Dashiell Hammett, mais pas son honneur. Cet honneur qu’il ne retrouvera jamais, Martin Scorsese s’était efforcé de le lui redonner en lui donnant un Oscar pour l’ensemble de sa carrière, mais la moitié de la salle avait refusé d’applaudir et était restée ostensiblement assise. 

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    Que retenir de la carrière de Kazan ? Lui-même semble assez perplexe sur ses propres qualités et préférer ses derniers films tournés sans gros budgets et sans succès d’ailleurs. Mais en dehors de ses errements moraux, un certain nombre de films de Kazan passent le douloureux cap des années. Personnellement je rejetterais les films avec Brando qui sont toujours autant de caricatures, même si le talent de Brando n’y est pour rien. Cependant Baby Doll est très bon, comme A l’Est d’Eden ou encore La fièvre dans le sang et Le fleuve sauvage. Est-ce que cela suffit à compenser les ratages comme Le dernier nabab ?

    Quoi qu’il en soit Kazan se présente comme d’abord un directeur d’acteur, un homme de théâtre qui accessoirement aurait fait du cinéma et qui se serait un peu perdu dans les méandres du système hollywoodien. On retiendra quelques pointes de méchanceté envers Orson Welles ou même Kirk Douglas sans qui pourtant il n’aurait pu faire L’arrangement. Mais dans l’ensemble, c’est le regret qui domine, et il a beau se justifier, il n’a toujours pas digéré le fait qu’il avait trahi.

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    Si Losey a eu une grande gloire dans les années soixante, il le doit d’abord à ses films anglais. Ce n’est que tardivement, et après un long sommeil, qu’on a réévalué sa carrière américaine notamment dans le film noir. On pourrait dire d’ailleurs qu’il y a trois moments dans la cinématographie de Losey, le moment américain, assez bref, le moment anglais, le plus important et le plus divers aussi et le moment français avec deux films importants appuyés par Alain Delon, et un troisième, La truite,  inspiré de Roger Vailland et qui est sans doute son film le plus méconnu.

    Les entretiens avec Michel Ciment sont très détaillés, Losey semble avoir une bonne mémoire. Il retrace ses origines dans la haute bourgeoisie américaine et lettré, puis la déconfiture de sa famille, son déclassement, et son orientation vers le théâtre puis le cinéma. Plus techniques que les entretiens avec Kazan, ils sont aussi plus intéressants. Probablement parce que Losey a eu bien plus de difficultés que Kazan et qu’il dut se battre pour sa survie. Par rapport à Kazan tout de même, il est évident que Losey a dû accepter énormément d’œuvres de commande. Il a eu bien moins le choix de ses sujets, c’est sans doute pour ça que sa filmographie a eu une allure aussi éclectique.

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    Losey revendique d’ailleurs cet éclectisme, refusant l’idée d’avoir été un cinéaste œuvrant dans un genre particulier. S’il partage ce point de vue avec Kazan, il est pourtant évident que le plus grand nombre de ses films l’apparente au film noir. Il y a bien une douzaine de ses œuvres qui sont de toute évidence des films noirs. Et c’est d’ailleurs peut être dans ce genre tourmenté qu’il a donné le meilleur de lui- même. Même Mr Klein peut être considéré comme un film noir. Michel Ciment quand il l’interroge, ne semble pas avoir conscience de l’importance du film noir, il parle, à propos des Losey anglais avec Stanley Baker de thriller, alors que ce sont bien des films noirs.

    Bien évidemment enfermer Losey dans le « film noir » serait une erreur. Il a développé tout au long de sa carrière des thématiques qui dépassent ce cadre. Bien que Losey se soit éloigné du Parti communiste, il ne s’est jamais renié, et toute sa vie il conservera une vision de la société à travers le prisme de la lutte des classes, même L’assassinat de Trotski apparait relever de cette logique. Et ce n’est pas un hasard s’il s’est à un moment rapproché de Roger Vailland et qu’un de ses derniers films sera la mise en scène de La truite.

    L’autre thème qu’on retrouve le plus souvent dans ses œuvres est celui d’une déchéance volontaire, une aspiration à la cruauté et à la débauche. Il y a d’ailleurs dans ses films une tension sexuelle à la limite du supportable, une évidente cruauté.

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    Losey avait des côtés assez snob, et il n’est pas sûr qu’on approuve son propre jugement sur ses films. Il aimait bien The assassination of Trotsky, moi aussi. Mais pour lui il s’agissait d’une œuvre qui cherchait à comprendre pourquoi lui-même avait été stalinien, et pourquoi entre autres choses, il avait rejeté Trotsky. En vérité quand on voit ce film on se rend compte que Losey a toujours gardé un certain mépris pour Trotsky. Il suffit de voir la complaisance avec laquelle Ramon Mercadet est filmé entrain de fracasser le crâne de Trotsky, et de rapproche ces plans de la façon méprisante et glacée avec laquelle Trotsky corrige les fautes de l’article que lui présente Mercader. Il est évident que Trotsky est identifié à la classe bourgeoise et Mercader au prolétaire, et inconsciemment Losey filme ce meurtre comme une juste punition de l’Histoire.

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    C’est donc un ouvrage passionnant et réunir deux cinéastes ennemis n’est pas aussi incongru que ça. Bien que d’origine très différente, ils appartiennent tous les deux à une époque où non seulement on croyait à un changement social positif vers plus de justice et d’égalité, mais où on pensait qu’une réflexion sur la culture et ses médias pouvait aussi y aider.

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    Positif est une revue intéressante et aussi irritante. Evidemment elle était bien meilleure quand elle n’était pas envahie par un jargon universitaire plus ou moins maîtrisé par de jeunes étudiants qui cherchent à faire carrière. Meilleure et plus enthousiasmante. D’ailleurs elle ressemble de plus en plus aux Cahiers du cinéma, c’est dire. Maintenant la revue est subventionnée, et on doit se farcir toutes les élucubrations réactionnaires de Michel Ciment comme quoi le téléchargement gratuit ruinerait la création.

    Cependant, si on met de côté les critiques de films récents – on ne sait jamais si le chroniqueur trouve le film intéressant ou non – qui débitent toujours un peu les mêmes lieux communs, et l’éditorial de Michel Ciment, cette revue est intéressante pour les cinéphiles.

     

    Films uniques

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    On y trouve souvent des dossiers originaux. Ce mois-ci le dossier est consacré à des films qui ont été les uniques productions pour leur réalisateur, La nuit du chasseur ou La vengeance aux deux visages. Souvent ce sont d’ailleurs des films tournés par des acteurs qui finalement trouveront ultérieurement plus facile et plus confortable de faire seulement l’acteur. Et bien sûr si ces films sont restés dans les mémoires, c’est aussi parce qu’ils avaient été portés par l’enthousiasme d’un acteur qui s’improvisa réalisateur pour voir achevé un projet qui leur tient à cœur. Les sujets sont divers, mais une dominante baroque semble régner. Tout se passe comme si l’extravagance du sujet avait vidé leur réalisateur de poursuivre plus loin l’aventure de la réalisation. En règle générale ce ne sont pas des sujets grand-public, et du reste ce sont des films, même s’ils sont devenus importants par la suite, qui n’ont guère eu de succès public.

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    L’économie du cinéma

     

    Le second intérêt de ce numéro de Positif est sans doute l’article de Steven Soderbergh sur le contexte matériel du cinéma américain. Même si on ne partage pas l’ensemble des analyses de ce réalisateur – situé en permanence entre la production de blockbusters et de films pour festivals – il y a incontestablement un changement : nous sommes à l’ère de la mondialisation, et le rendement des films américains est globalement plus fort à l’extérieur qu’à l’intérieur des Etats-Unis. Cela change tout, parce que maintenant les frais de lancement d’un film sont devenus tellement énormes – Soderbergh avance le chiffre moyen de 60 millions de dollars – qu’il est impossible de financer des films à faible budget. Donc pour ne pas perdre trop d’argent, il faut tourner des films consensuels, chercher le plus petit dénominateur commun qui ramènera le plus de monde dans les salles. Evidemment les conditions de production formatent les films eux-mêmes. Cependant Soderbergh ne va pas trop loin dans le questionnement, en effet, dans les années 40 et 50, le cinéma populaire qui rassemblait les foules étaient pourtant bien plus audacieux, bien plus pénétrant aussi. Comment se fait-il qu’aujourd’hui on s’extasie aussi facilement sur des faux auteurs comme Soderbergh justement ou comme Clint Eastwood ou Tarantino ? Plutôt que de gémir sur le piratage Soderbergh devrait reconnaître que le cinéma américain à l’âge de la mondialisation a perdu – à quelques exceptions près – non seulement une identité, mais aussi sa créativité. Et à force de céder inconsidérément aux sirènes du profit facile, il a vidé globalement le cinéma de son aspect artistique. A  la lecture de ce texte on se demande bien quel peut être l’avenir du cinéma, en tous les cas il ne semble plus passer par les formes habituelles de production et de distribution, et cela d’autant plus que la technologie moderne a abaissé radicalement les coûts de la production matérielle.

     

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    Le talent de John Garfield est immense et reconnu. Sa carrière au cinéma a été relativement brève, s’étendant de 1938 à 1952, date de son décès prématuré, il avait à peine 39 ans. S’il est un acteur emblématique du film noir, il est aussi un précurseur dans le jeu et par là, a eu une influence sur un grand nombre de ses collègues, à commencer par Humphrey Bogart dont le jeu va changer à partir du moment où justement Garfield devient une star au statut un peu particulier. Ce qui est frappant dans son jeu, c’est sa spontanéité, sa fraîcheur, cette capacité à laisser croire qu’il vit plus ses personnages qu’il ne les joue. Et pourtant, ainsi que le rappelle Robert Nott, Garfield est d’abord un acteur de théâtre. Gosse de la rue en rupture de ban, promis à la délinquance, il va trouver une famille et une raison de vivre dans le théâtre engagé et d’avant-garde.

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    A New York, il fréquente le théâtre d’extrême-gauche, presque tous ses collègues sont membres ou proches du parti communiste, le plus souvent juifs comme lui, juifs en voie d’émancipation si on peut dire. Bien qu’assez peu politisé, il est engagé, mais il ne sera jamais membre du parti communiste. Il faut dire que le principal de sa carrière se fera chez Warner Bros au moment du New Deal. A ce moment-là la très grande majorité du peuple d’Hollywood était à gauche. C’est sa femme qui lui servait de mentor en matière politique et qui, elle, se retrouva encartée. C’est un élève de Lee Strasberg, un adapte de la méthode comme après lui Marlon Brando, James Dean ou Robert De Niro. A New-York il travailla avec Kazan, avec Franchot Tone qui lui aussi devint un pilier du film noir. Garfield appartenait à cette catégorie particulière qui visait tout simplement à faire du théâtre et des films pour changer un monde qui ne leur plaisait pas. Entretenant de mauvaises relations avec son père, il fut aussi très marqué par la disparition dramatique de sa petite fille Katherine. Cette perte douloureuse le renforça dans une orientation de rôles plus sombres.

    Il eut comme on sait de très nombreuses relations extra-conjugales, ce qui n’est pas une exception à Hollywood. Mais il eut aussi quelques liaisons avec ses partenaires à l’écran. Parmi celles-ci on retiendra celle avec Gloria Dickson, la Peggy de Je suis un criminel, et surtout celle avec la sulfureuse Lana Turner au moment du tournage du Facteur sonne toujours deux fois. Shelley Winters prétend elle aussi avoir eu une relation sexuelle avec John Garfied sur le tournage de He ran all the way.

    D’origine juive, il était né Julius Garfinkle, mais il fit officialiser John Garfield comme son véritable patronyme, il avait été très sensible à l’antisémitisme et au racisme. Il se battra pour les droits des noirs – ce qui lui sera reproché par l’HUAC – et sera un des premiers à mettre en scène ces problèmes dans Body and Soul en 1947. 

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    Ici avec Edith Piaf lors de son séjour parisien pour le tournage de Under my skin en 1950

     

    C’était un acteur impliqué dans ses interprétations, un homme de passion, au point de se faire producteur pour porter des projets qui lui tenaient à cœur comme par exemple Body and Soul de Robert Rossen, ou le magnifique Force of Evil d’Abraham Polonsky. Deux films qui font partie du panthéon des films noirs. Plus généralement John Garfield a développé un personnage de looser magnifique qui remet en question l’optimisme béat véhiculé par l’American Way of Life – l’anti John Wayne si on veut. Dans la galaxie des stars hollywoodiennes, il est celui qui représente le mieux le doute. Il était très populaire, ses films furent de très grands succès, ce qui ne l’empêchait pas de rechercher des scénarios de qualité qui manifestaient aussi de son engagement.

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    Avec John Huston au Stork Club

     

    De la vie de John Garfield on connaissait évidemment déjà beaucoup de choses, ses engagements, son goût pour les femmes – ce qui n’est pas quelque chose de bien original à Hollywood – mais l’ouvrage de Nott apporte des détails très intéressants non seulement sur ses années d’apprentissage, mais aussi sur la fin de sa vie et sa confrontation avec les canailles de l’HUAC. Une large partie des auditions est retranscrite dans l’ouvrage. On y voit un John Garfield harcelé, tourmenté, essayant de conserver son honneur tout en évitant la déchéance de la prison. Le livre a eu semble-t-il l’imprimatur de la famille, notamment de la fille de John Garfield, Julie, ce qui n’empêche pas l’auteur d’être sans complaisance avec son sujet. 

     

    Il est bien dommage que ce livre ne soit pas traduit en français pour ceux qui auraient des difficultés avec la langue de Shakespeare. Robert Nott aime John Garfield et le décrit comme un personnage attachant qui au fond ressemblait fort à ses héros négatifs qu’il interprétait à l’écran.

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    Lino Ventura a été un acteur à la popularité immense et durable. Philippe Durant lui avait déjà consacré un livre en 1987 chez Favre. Cette nouvelle biographie est plus complète et corrigée sur de nombreux points. Dans les années cinquante Lino Ventura est d’abord un second rôle qui va réaliser une carrière sur sa présence physique. Mais bien sûr si déjà il se fait remarquer, c’est qu’aussi il a une manière bien à lui de jouer les durs. Dès ses premières apparitions aux côtés de Jean Gabin, les critiques ne s’y trompent pas. Il va atteindre la notoriété des premiers rôles avec Le gorille vous salue bien. Tourné en 1958, ce film d’espionnage plutôt léger connaitra un succès foudroyant. A partir de là Lino Ventura va gérer sa carrière avec une grande intelligence. Il refusera de se faire enfermer dans des rôles appartenant au registre des films d’action sans consistance. Voulant éviter de se perdre comme pu le faire Eddie Constantine, il refusera de réendosser le costume du Gorille pour tourner une suite. 

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    Classe tous risques de Claude Sautet

    C’est dans les années soixante que se construira le meilleur de sa carrière. Il avait déjà fait de nombreuses apparitions dans des films noirs, mais c’est sa rencontre avec José Giovanni qui va changer sa trajectoire. En 1960, c’est d’abord Classe tous risques de Claude Sautet. Le film a été monté à l’initiative de Lino Ventura. Après avoir lu le livre de José Giovanni, il imposera Claude Sautet comme réalisateur. C’est un film novateur sur le plan esthétique et Lino Ventura impose ce personnage tragique de l’homme seul, courant presque délibérément à sa perte. Philippe Durant donne des détails sur le tournage et la réception de ce film. Contrairement à une légende tenace le film eut un bon accueil à la fois de la part de la critique et du public et devint, à juste titre, une sorte de classique du film noir. Comme le personnage est plus ou moins démarqué du véritable Abel Danos, truand reconverti pendant l’Occupation dans la Carlingue, il y a un côté sulfureux qui rappelle le passé trouble de José Giovanni lui-même pendant la guerre et à la Libération. Claude Sautet a toujours prétendu ignorer au moment du tournage la vraie histoire d’Abel Danos. Cela semble pourtant assez difficile à croire. Mais en tous les cas, même si on peut s’étendre à l’infini sur cette question, le film reste terriblement humain.

    En 1961, le succès inattendu d’Un taxi pour Tobrouk fait de Lino Ventura une énorme vedette. Le début des années soixante va permettre à Lino Ventura d’élargir son public notamment en s’orientant vers la comédie parodique. Il tournera sans trop de conviction Les tontons flingueurs qui sera sa première collaboration avec Georges Lautner et qui triomphera au box-office, avant de devenir au début du XXIème siècle un film culte à cause des bons mots d’Audiard. 

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    Les grandes gueules de Robert Enrico 

    Mais cela ne fait guère avancer sa carrière du point de vue de la qualité. C’est José Giovanni qui va le ramener au drame noir avec Les grands gueules. Il adaptera son propre roman, Le haut fer, avec Robert Enrico. C’est d’ailleurs José Giovanni qui entretemps était devenu un scénariste connu et respecté, qui aura été cherché Robert Enrico dont il avait apprécié La rivière du hibou pour la réalisation. Le film sera un triomphe au box-office et sur le plan de la critique qui saluera ici le choix des grands espaces et le souffle de l’aventure. Sa carrière patinera quelque peu, c’est le demi-échec de La métamorphose des cloportes, ou encore le demi-succès de Ne nous fâchons pas. 

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    Le deuxième souffle  de Jean-Pierre Melville 

    C’est pourtant Jean-Pierre Melville qui va relancer la carrière de Lino Ventura en adaptant un autre ouvrage de José Giovanni, Le deuxième souffle. C’est encore l’histoire d’un truand vieillissant – inspiré de Gustave Méla – dont le seul intérêt pour la vie est de préserver encore un peu sa réputation. Cette fois les relations avec le réalisateur seront tendues, non seulement avec Lino Ventura, mais aussi avec José Giovanni qui aura du mal à supporter la façon dont Melville tirait la couverture à lui. Mais au final c’est un film noir, magnifique, un film qui fera le tour du monde. Le succès public sera au rendez-vous, la critiquer appréciera, et même José Giovanni pourtant très dur avec Melville reconnaitra la qualité du travail de Melville. Lino Ventura domine la distribution et porte le film sur ses larges épaules. 

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    Les aventuriers de Robert Enrico 

    Dans la foulée de ce succès Lino Ventura continuera sa collaboration avec José Giovanni. D’abord en s’associant avec Alain Delon pour partager l’affiche des Aventuriers. C’est un film qui oscille entre le film noir et le film d’aventure dont la fraîcheur de ton surprendra le public et la critique. Ce sera un nouveau succès bien entendu. C’est à cette époque que José Giovanni décida enfin à passer à la mise en scène. 

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    Le rapace de José Giovanni 

    José Giovanni fit ses armes avec un petit film fauché, La loi du survivant. Contrairement à ce que dit Philippe Durant, ce fut un succès public et critique. C’est d’ailleurs ce film qui révéla le talent de Michel Constantin. En tous les cas ce succès permis à José Giovanni de monter des projets plus ambitieux. C’est ainsi qu’il adapta Le rapace de John Carrick. C’est un roman étrange, une méditation désabusée sur la révolution et ses conséquences, à mi-chemin entre le film noir et le film d’aventure. Le tournage fut très difficile, mais le résultat fut très bon, tant du point de vue de la critique que du point de vue du public. Curieusement ce film étrange coïncide avec les événements de Mai 68, période où justement la question de la révolution était à l’ordre du jour un peu partout dans le monde. 

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    L’armée des ombres de Jean Pierre Melville 

    En 1968 Ventura connu un succès énorme en participant au film d’Henri Verneuil, Le clan des siciliens. Il n’y tenait qu’un rôle secondaire aux côtés de Delon et de Gabin. Adapté par José Giovanni d’un roman d’Auguste Le Breton que Philippe Durant semble détester, c’est un produit commercial assez peu consistant. Il faudra à Lino Ventura attendre L’armée des nombres et une nouvelle  collaboration avec Melville pour qu’il retrouve un rôle à la mesure de son talent. Là encore le tournage ne se passera pas bien. Melville et Ventura ne se parlant plus, il fallut l’intermédiaire d’un assistant pour que le réalisateur donne ses consignes à son acteur principal. Mais le résultat est excellent. Sans être un triomphe du box-office, le public fut au rendez-vous. La critique ne vit pas dans un premier temps l’intérêt de ce film. Il faut dire qu’à l’époque de sa sortie, l’étoile de la résistance et du général De Gaulle avait fortement pali. Cependant ce film a fini par s’imposer comme un classique du film de Résistance. Et Lino Ventura était extraordinaire dans le rôle de Gerbier, un solitaire obsédé par sa mission. 

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    Dernier domicile connu de José Giovanni 

    Dans la foulée, Lino Ventura va tourner une nouvelle fois avec José Giovanni. Ce sera une adaptation d’un ouvrage paru dans la Série noire, Dernier domicile connu de Joseph Harrington. Film noir en couleurs, le film emprunte au cinéma américain, cette notion d’errance dans la ville. Leonetti est un commissaire déclassé pour avoir causé des ennuis à un fils de famille. Consciencieux, il doit retrouver l’adresse d’un témoin qui pourrait être capital dans le procès d’un truand. Associé avec une jeune inspectrice qui apprend le métier, ils vont avancer pas à pas. Si le tournage a été un peu pénible, notamment parce que Lino Ventura ne supportait pas Marlène Jobert, gloire montante du cinéma français qui avait triomphé dans Le passager de la pluie, le résultat fut excellent à la fois sur le plan commercial et sur le plan de la critique.

    Ce film termine une époque pour Lino Ventura. Il va diversifier de plus en plus sa carrière. Il connaitra du reste le succès avec des comédies comme L’aventure c’est l’aventure, ou La bonne année de Claude Lelouch, mais sa carrière ne présentera plus la même homogénéité. Les succès alterneront avec les échecs. Et il triomphera une nouvelle fois avec José Giovanni dans un film pourtant sans grand intérêt, Le ruffian.

    Si l’ouvrage de Philippe Durant s’attache comme il se doit surtout à la carrière cinématographique de Lino Ventura, il donne aussi des informations sur sa vie privée. Il détaille par exemple sa longue relation avec Yanou Collart, une actrice de second rang rencontrée sur le tournage de L’aventure c’est l’aventure pour laquelle il refusera de divorcer, étant attaché à certaines traditions familiales. 

    L’ouvrage est intéressant et plutôt bien écrit, si ce n’est les nombreuses coquilles qui émaillent l’ouvrage. On peut reprocher tout de même à Philippe Durant son amour immodéré pour les bons mots de Michel Audiard à qui par ailleurs il a consacré un autre ouvrage. On y rencontre quelques lacunes, comme celle que j’ai relevée à propos du film de José Giovanni La loi du survivant. Mais dans l’ensemble c’est très bien documenté. C'est un bel hommage à un homme qui a défendu certaines valeurs viriles au cinéma, l'amitié, le respect de la parole donnée et le sens de l'honneur.

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  •       Marilyn 1

    D’Anthony Summers, j’ai parlé il y a quelques semaines de l’excellent ouvrage qu’il a écrit sur J. Edgar Hoover pour en dire tout le bien que j’en pensais. Son ouvrage sur Marilyn Monroe est tout autant intéressant, sauf que le personnage de Marilyn est bien sympathique que celui d’Hoover, ce qui n’est pas difficile. Sauf aussi qu’il est un peu plus connu. De sa vie tumultueuse à sa mort mystérieuse, le grand public connait beaucoup de choses. Les scandales sexuels, ses mariages, ses tentatives de suicide sont autant d’aspects de sa personnalité qu’Hollywood vendait comme une manière de promotion de ses films.

    La question qui pose à la lecture de cet ouvrage est la suivant : Marilyn a-t-elle existé, autrement que comme un fantasme sexuel ? Volontiers exhibitionniste, elle représentait la femme fatale et innocente à la fois, s’étalant dans les journaux sur son enfance malheureuse, sur ses difficultés d’aimer.

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    Un physique quelconque 

    Jeune elle avait pourtant un physique des plus quelconques. Mais elle sut le transformer sciemment en une bombe sexuelle admirée par les Américains, et aussi un peu partout dans le monde. Cependant, il serait assez limité de ne regarder que du côté du travail de Marilyn en ce sens. Si elle est capable de prendre de l’importance, tout en tournant avec des réalisateurs de première qualité, c’est aussi parce que ce qu’elle exprime correspond à l’évolution radicale de la société américaine. Elle sera de celles qui vont affirmer une sexualité libre et spontanée dans une Amérique guindée en proie aux démons de la lutte anti-communiste.

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    Avec Groucho dans Love happy, 1949

          Avec Marilyn Monroe, il n’y a pas de coupure entre le personnage public et les rôles qu’elle incarne. En dehors des studios, elle met en scène le personnage de Marilyn Monroe, comme s’il ne lui appartenait pas, comme si elle ne l’habitait pas. Beaucoup dénonceront cette attitude un peu schizophrène. Quoiqu’il en soit, elle se montre à la fois très pugnace pour obtenir de l’avancement, mais aussi très fine pour gérer les moyens de se faire de la publicité. Evidemment elle n’hésite pas à payer de sa personne, et ses amants sont aussi bien le résultat d’un désir, que la nécessité d’obtenir ce qu’elle veut dans le système.

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    Asphalt jungle, John Huston,  1950

     Sa vie était marquée d’un déséquilibre conséquent, elle venait d’un milieu très pauvre, sans père reconnu, et sa mère avait été internée à plusieurs reprises. Mais malgré cela elle n’avait rien d’une imbécile. Bien au contraire, non seulement elle se cultivait beaucoup, s’intéressant à la littérature, aux arts en général, mais elle affichait aussi des idées politiques de gauche, à une époque où cela aurait pu être dangereux. Le FBI possédait déjà sur elle des dossiers, bien avant qu’elle ne fréquente les frères Kennedy. Certainement que son positionnement progressiste explique aussi son attraction pour Arthur Miller désigné comme membre du parti communiste américain et qui sera convoqué par l’HUAC, il ne donnera d’ailleurs aucun nom.

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    Clash by night, Fritz Lang, 1952 

    Tous ceux qui l’ont connue lui accordent de l’intelligence et de l’instinct, une volonté de se cultiver. Il est d’ailleurs remarquable que dès qu’elle fut devenue une tête d’affiche, elle ne tourna qu’avec de grands réalisateurs, leur donnant aussi l’occasion de renouveler leur thématique, voire leur façon de filmer.

    Tous les témoignages avancent qu’elle était une actrice très difficile pour les metteurs en scène, toujours en retard, ayant un trac terrible avant de tourner, elle était pourtant aussi à l’aise dans le drame que dans la comédie. C’est d’ailleurs son rôle de psychopathe dans Troublez moi ce soir qui la fit remarquer comme une actrice de talent. Comme dans Niagara où elle interprète une femme adultère compliquée et qui court à sa propre perte.

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    Troublez-moi ce soir, Roy Ward baker, 1952 

    Elle ne développa pas seulement des personnages égocentriques et pervers, elle incarna aussi une forme de naïveté attachée à ce qu’on pense être l’innocence des Américaines de basse extraction qui vivent entre les difficultés d’une vie quotidienne un peu misérable et les rêves d’une vie meilleure et confortable. C’est cette image qu’elle présentera dans Bus stop, dans La rivière sans retour, ou encore dans Les misfists.

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          Niagara, Henry Hathaway , 1953

    Il semble pourtant que ce soient ses rôles dans des comédies qui lui aient donné son statut de très grande star. Il y a les comédies légères comme Comment épouser un millionnaire, ou Les hommes préfèrent les blondes, mais aussi les comédies plus grinçantes notamment celles de Billy Wilder, Sept ans de réflexion, et ensuite le triomphe de Certains l’aiment chaud. C’est d’ailleurs ce dernier registre qui est le mieux connu aujourd’hui.

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    La rivière sans retour, Otto Preminger, 1954

          A partir de 1955, elle va diminuer ses apparitions à l’écran. Elle ne se produira plus que dans un film par an, sans qu’on sache très bien s’il s’agit d’une volonté de se faire rare et désirée auprès de son public, ou au contraire si cela vient du fait qu’elle avait de plus en plus de mal à gérer sa carrière et sa vie privée en même temps. Au fur et à mesure que le temps passera, elle aura de plus en plus de difficultés à tenir son rôle d’actrice, et son dernier film sous la direction de George Cukor devra être abandonné, inachevé. Entre temps elle avait multiplié les scandales, comme par exemple sa liaison avec Yves Montand qui défraya la chronique, aussi bien en France qu’aux Etats-Unis.

     Marilyn 9

    Sept ans de réflexion, Billy Wilder, 1955 

    C’est qu’en même temps qu’elle devient un symbole sexuel dans le monde entier, symbole dont elle a renouvelé presque toute seule les canons, sa vie privée devient de plus en plus dissolue. Et c’est là que la vie de Marilyn Monroe va prendre les aspects d’un roman noir. Passons sur les frasques de Marilyn avec Joe DiMaggio ou durant son mariage avec Arthur Miller. Après tout, c’est un peu extravagant, mais c’est toujours dans la logique d’Hollywood, mise en scène comprise. Mais elle va commencer à fréquenter à la fois la mafia, Frank Sinatra et surtout les frères Kennedy. Cela devient de plus en plus dangereux et la mènera à sa perte.

     Marilyn 10

    Bus stop, Joshua Logan, 1956 

    Elle a eu une liaison plutôt torride avec John Kennedy, avant et après qu’il ne soit président. Et elle eut même la prétention semble-t-il d’exercer un chantage sur lui, chantage visant à le faire divorcer d’avec Jacqueline et à l’épouser par la suite. On peut mettre cette extravagance sur le compte d’un caractère de plus en plus déséquilibré. Elle avait à cette époque fait plusieurs tentatives de suicides aux médicaments, et puis elle buvait beaucoup. C’est dans ce contexte d’épuisement physique et moral que la mort de Marilyn intervient. Officiellement c’est une overdose de médicaments qui serait à l’origine de son décès. Mais les détails regroupés et analysés par Andrew Summers, laissent entendre qu’elle a été assassinée. Le dossier judiciaire fut rouvert plusieurs fois, mais de nombreuses pièces à conviction ayant disparu, cela n’aboutit pas.

     Marilyn 11

    Certains l’aiment chaud, Billy Wilder, 1959 

    Quelles pourraient bien être les raisons d’un tel assassinat ? La première idée est justement qu’elle exerçait une pression très forte sur les frères Kennedy. Et s’il semble bien qu’elle ait été amoureuse de John Kennedy, ce n’était sans doute pas réciproque. Rejetée par John, elle jeta son dévolu sur Robert, alors ministre de la justice. On prêtait à celui-ci un avenir tout aussi glorieux que celui de son frère. Quoiqu’il en soit de nombreux éléments viennent pour épaissir le mystère : quel a été le rôle du FBI et de Hoover pour détourner l’enquête vers un simple suicide ? Jusqu’à quel niveau la mafia était impliquée dans son assassinat ? Cela reste encore à démontrer. Il est vrai qu’en tant que femme et actrice, elle semblait au bout du rouleau, elle perdait la tête, ne semblait plus motivée par sa carrière cinématographique. Ce qui allait finalement assez bien avec l’idée d’un suicide. Mais si le suicide était tout à fait plausible, le problème est qu’il y a trop d’éléments louches dans le déroulement de l’enquête et un simple recoupement des faits permet de contester cette idée.

     Marilyn 12

    Le milliardaire, Georges Cukor, 1960 

    Ce n’est pas tant la preuve qu’elle aurait été assassinée qui importe, mais le fait qu’elle était au centre d’une vaste conspiration contre les frères Kennedy qui étaient ses amants. Non seulement elle était sur écoute en permanence de la part du FBI, de Jimmy Hoffa et de la Mafia, toutes personnes qui voulaient la peau des Kennedy, mais en outre elle faisait l’objet d’un suivi de la part du FBI pour ses convictions de gauche. C’est le passage le plus hallucinant du livre qui montre combien la politique pouvait rendre fou à peu près n’importe qui. Elle fut donc utilisée, aussi bien par la Mafia, par l’intermédiaire de Frank Sinatra, que par les frères Kennedy qui se la repassaient, comme « un morceau de viande » selon la propre formule de Marilyn. La fin de sa vie est un calvaire, perdant la tête, complètement sous l’emprise des médicaments, elle vivait une solitude extrême. A noter aussi le portrait très émouvant de Joe DiMaggio qui lui sera assez fidèle et qui n’hésitera jamais à lui porter secours dans les moments les plus difficiles. En tous les cas il est clair que si elle conquit Hollywood puis le monde, le prix à payer fut élevé, Hollywood la détruisit complètement, tant sur le plan physique que sur le plan moral. Et si elle n’est pas la seule enfant perdue dévorée par le cinéma, c’est probablement celle qui a le plus souffert.

     Marilyn 13

    The misfists, John Huston, 1961 

    La mort de Marilyn Monroe plongea le monde entier dans la stupéfaction, alimentant les rumeurs les plus diverses quant à un possible assassinat. Mais curieusement, un demi-siècle plus tard elle reste terriblement présente dans notre paysage culturel. Et si on l’apprécie toujours autant pour son sex appeal, ses films sont maintenant considérés comme des classiques du cinéma hollywoodien et on redécouvre aussi la profondeur de son jeu, bien au-delà de l’image d’écervelée qu’elle aimait à donner aux journalistes. 

    Marilyn 14

    Something's Got to Give, George Cukor, 1962 

    Marylin Monroe est un personnage de roman noir, à la fois touchant et horripilant. C’était plutôt une actrice de comédies, mais elle a aussi joué dans des films noirs de première qualité. Quand la ville dort de John Huston, et Clash by night de Fritz Lang. Mais dans ces deux films elle n’avait que des petits rôles. Puis ensuite elle se révéla enfin une grande actrice dans Troublez-moi ce soir de Roy Ward Baker, film un peu méconnu dans lequel elle joue le rôle d’une femme déséquilibrée, envahie de pulsions meurtrières. Elle y est à ses débuts et pourtant étonnante. Ensuite il y aura l’excellent Niagara d’Henry Hathaway.

     Marilyn 15 

    Marilyn ici avec Robert et John Kennedy 

    Sa vie fut brève, elle passa comme une étoile filante dans le cœur des hommes. Mais on se souvient d’elle.

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