• Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

     Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Ce film est plus connu que les précédents de J. Lee Thompson que j’ai commentés, sans doute à cause des deux vedettes qui s’y affrontent. Mais curieusement il a été redécouvert tardivement, à cause du remake qu’en a fait Martin Scorsese. En vérité ce n’est pas un projet personnel de J. Lee Thompson, mais de Gregory Peck qui avait créé une petite société de production dans laquelle il avait directement investi son propre argent, ce qui ne se fait plus trop aujourd’hui. On se souvient que Burt Lancaster avait fait de même pour Sweet Smell of Success et qu’il y avait laissé sa chemise[1], et bien ce sera la même chose pour Gregory Peck ! Les grands acteurs de cette époque d’Hollywood s’investissaient vraiment dans des projets importants et auxquels ils croyaient. Le roman de John MacDonald est solide, et les deux vedettes qui s’affrontent dans le film sont des poids lourds d’Hollywood, même si Mitchum est un peu boudé par les grosses productions pour sa conduite extravagante dans la vie de tous les jours. À sa sortie, ce film a été un échec complet, le public a boudé, et la critique a été peu enthousiaste. Pourtant c’est au fil du temps un des films de J. Lee Thompson qui est considéré comme un chef d’œuvre du genre. L’œuvre de John MacDonald est assez inégale. Il a créé un héros récurrent, un détective privé, Travis McGee, plutôt léger, donnant dans l’action avec une pointe d’humour, et à côté de cela il a écrit quelques romans noirs de très grande qualité, dont ce fameux Cape Fear, des romans d’une grande violence où il n’est pas très simple de distinguer les bons et les méchants. Il y avait dans ces textes une violence crue pas encore tout à fait habituelle dans le roman noir. Comme The Guns of Navarone avait été un succès planétaire, J. Lee Thompson n’avait rien à refuser à Gregory Peck. Ce n’est pas dévaloriser le travail de J. Lee Thompson de rappeler que ce n’était un projet personnel, après tout, les meilleurs films de Scorsese sont des projets amenés par Robert De Niro. Cependant connaissant le passé de J. Lee Thompson dans le film noir britannique, il est tout à fait dans la continuité de ce qu’il a fait de mieux. On va retrouver l’innocence de la jeunesse dans toute son ambiguïté, mais opposée à la perversité d’un monde d’adultes un peu décomposé. 

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963 

    Max Cady vient d’être libéré après avoir passé huit ans en prison. Il tente de retrouver Sam Bowden qui l’a fait condamner grâce à son témoignage pour une agression à caractère sexuel. Ce dernier est avocat et habite une petite ville du Sud-Est de la Géorgie. Il le retrouve en effet et se fait connaître de lui. Sans rien faire de précis, il menace Bowden le suit au Bowling, lui signale qu’il va lui faire payer les huit ans qu’il a passé en prison, notamment en s’en prenant à sa famille. Bowden qui a des relations dans la police tente de le faire expulser de la ville. Mais il n’a enfreint aucune loi, on vérifie ses sources de revenus, il a hérité de sa famille. Pire encore, Cady engage un avocat et menace de porter plainte contre la police pour harcèlement. Entre temps Bowden le soupçonne d’avoir empoisonné leur chienne. Bowden engage un détective qui prend Cady en filature, mais ça ne donne rien. Cady a une liaison avec une prostituée, Diane Taylor à qui il va donner une raclée terrible, mais celle-ci refuse de témoigner, elle a peur des représailles, alors que la police aurait pu le coffrer pour coups et blessures au moins pour quelques mois. Le détective Sievers conseille alors à Bowden d’engager des gros bras qui flanqueront une raclée à Cady et le forceront à partir. Mais Bowden a de la défense, il frappe ses agresseurs et l’un d’eux finit par parler à la police, ce qui donne l’occasion à l’avocat de Cady de le faire rayer du barreau. Cady a gagné la première manche en lui faisant perdre son statut.   

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963 

    Au tribunal Max Cady cherche Sam Bowden 

    Dès lors Bowden n’a plus le choix, il va renverser la situation et monter un piège pour se débarrasser de Cady. Il fait semblant de partir pour Atlanta, et de cacher sa femme et sa fille à Cape fear. L’idée est d’attirer Cady et de le détruire. Et en effet Cady croyant la voie ouverte, va suivre le détective Shievers qui apporte plusieurs valises, dont un phonographe à la femme et à la fille de Bowden. Celui-ci est revenu et s’embusque pour prévenir l’attaque de Cady. Celui-ci est très méfiant, il arrive cependant à déjouer le piège tendu par Bowden et assassine le policier Kersek qui accompagnait Bowden dans cette surveillance. Cady arrive ainsi jusqu’à la femme de Bowden et menace de la violer. Puis il s’en va chercher leur fille pour lui faire les derniers outrages. Mais Bowden qui a découvert le cadavre de Kersek, arrive une bataille féroce a lieu, et Bowden qui hésite à tuer Cady, le blesse et préfère l’envoyer en prison où probablement il sera condamné à la perpétuité. La famille retrouve sa sérénité.  

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963 

    Au bowling Cady espionne la famille de Bowden 

    Le scénario a été écrit par James R. Webb, un scénariste qui a beaucoup travaillé dans le genre western, notamment pour Aldrich sur Vera Cruz et Apache, ou encore pour John Ford, Cheyenne Autumn. Juste avant de faire ce film, il avait fait le scénario de Porc Chop Hill, film sur la Guerre de Corée avec Gregory Peck. C’est une histoire de peur et de malaise, Cady est d’autant plus menaçant qu’il ne fait rien. Il est l’élément perturbateur, celui amène le désordre. Il intervient dans une petite ville d’apparence tranquille, mais au fur et à mesure que l’histoire avance, on va se rendre compte que cette ville est bien moins tranquille qu’il n’y parait. Cady sait trouver les lieux mal famés de la ville, et son passeport dans cette société interlope c’est justement son potentiel de violence qu’il trimballe avec lui. Pourquoi Diane Taylor est-elle attirée par cet individu ? Face à lui la société a bien du mal à se défendre. C’est tellement vrai que le très sage Bowden va engager des voyous pour tenter d’écarter le danger qui pèse sur lui et sa famille. Mais ceux-là ne sont pas assez féroces pour tenir Cady en lisière et lui faire entendre raison, ce sont eux qui cèdent. Cady est rusé, intelligent et obstiné. Il tisse sa toile patiemment pour piéger ceux à qui il veut du mal. Il sait comment il faut faire pour neutraliser la loi, il est même capable de la tourner à son profit. Il se retrouve donc des deux côtés de la loi. Et c’est ce que mettra longtemps à comprendre Bowden qui veut rester dans les clous. Ce dernier va devenir sournois et violent, venant donc sur le terrain sur lequel Bowden l’a volontairement entraîné. Cady est un provocateur avant tout, il veut que Bowden et sa famille perdent leurs nerfs et se livrent à lui. Cependant dès que Bowden change de tactique et adopte celle des criminels, c’est Cady qui se retrouve pris au piège.    

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Bowden tente avec l’aide de la police de faire partir Cady de la ville 

    Deux caractères s’affrontent. Bowden est un homme riche et instruit, il a une belle femme, une gentille fille, une belle maison et un chien ! Il a des amis dans la police, au tribunal. Cady sort de taule, c’est un être frustre, amer et rancunier. Il est seul. Ces oppositions sont presque des oppositions de classes. En vérité on ne trouve pas vraiment Bowden beaucoup plus sympathique que Cady. C’est un homme protégé qui porte sa bonne conscience en bandoulière. Il respecte les règles, c’est un peu lui qui les fait. On a donc un face à face entre un vrai méchant assumé et un faux gentil qui de temps à autre rappelle qu’il hait Cady, comme Cady le hait. On le voit lors de la première rencontre entre les deux hommes quand il manifeste beaucoup de contentement à avoir envoyé Cady au trou. Manifestement il n’a aucune compassion pour un homme qui a passé huit ans au trou. C’est un homme arrogant, mais c’est cette arrogance que Cady envie et déteste. Il est manifestement attiré par l’avocat comme par un aimant. Ce n’est pas un hasard si Cady se présente à lui à moitié nu, bombant le torse comme pour le séduire. L’ambiguïté sexuelle de Cady est révélée d’abord par sa conduite violente envers les femmes, mais ensuite par cette manière constante de se dénuder devant Bowden. C’est bien à Bowden qu’il veut plaire, et pour cela il n’hésitera pas à s’en prendre à sa femme et à sa fille, quel que soit le coût pour lui-même. Manifestement cette attitude de séduction n’est pas comprise par Bowden qui s’en tient à des classifications simples : Cady doit payer parce qu’il a franchi les limites.

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Le chien des Bowden a été empoisonné 

    Bowden est bien moins intelligent que Cady. Il ne comprend pas ce que c’est que le mal. Il ne veut pas le savoir, il va cependant y être entraîner contre sa volonté. Se reprenant seulement à la fin quand il a la possibilité de tuer Cady sans risque d’être condamner, et là il se retient, non pas par respect pour la loi, mais pour que Cady souffre pendant de longues années d’emprisonnement et expie ses méfaits. Si c’est là un moyen évident d’assumer sa vengeance, c’est aussi une possibilité pour l’avocat de garder Cady sous sa tutelle. C’est lui qui détient les clés de la vie et de la mort de Cady. C’est pourquoi, même si son rôle est en apparence plus effacé et moins nuancé, ce sont les ambiguïtés de Bowden, homme de bien, qui sont plus intéressantes que celles de Cady. Celui-ci est plus direct dans sa manière de procéder et d’afficher sa préférence pour le mal, face à la réussite matérielle satisfaite de Bowden. L’avocat lui ne vit que par l’intermédiaire des objets qu’il accumule, pour le reste, il n’est pas libre comme Cady, et il doit composer en permanence avec sa femme et les autorités. 

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    L’avocat de Cady menace la police de porter plainte pour harcèlement 

    Il vient donc que le film s’oriente directement vers une critique du mode de vie américain, la maison, la famille et même le chien et le bateau qui ne sont que des objets décoratifs destinés à faire croire que Bowden est vivant. Cette réussite matérielle qu’il ne veut pas remettre en cause, sont autant de liens qui l’emprisonnent dans une vie sans saveur. Cady devient alors une opportunité pour démontrer que l’avocat jusque-là assoupi est encore vivant. La méchanceté de Bowden n’est plus qu’un prétexte pour motiver son engagement. Sortant de la routine il va démontrer qu’il peut être aussi mauvais et sournois que son ennemi préféré. Par contraste la famille de Bowden apparait comme triste et sans saveur, deux horribles personnes creuses et sans avenir. Fuir en se livrant au mal est encore une solution possible. 

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Cady s’apprête à donner une raclée à Diane Taylor 

    Cette dissertation sur le mal devient alors aussi une dissertation sur la liberté individuelle. Bowden s’émancipe des formes sociales trop sophistiquées qui l’empêchent d’exister en tant qu’homme, manifestant sa virilité. Naturellement il vient un discours sur la différence entre les sexes : la passivité, la conformité à la loi, ce sont les femmes et les caractères féminins, les impuissants. L’action, l’absence de conformisme c’est l’homme, même s’il devient un prédateur. Au fond c’est ce que Bowden admire chez Cady : le prédateur qui affronte les convenances sociales. Même s’il comprend que cette attitude dans le monde moderne n’a pas d’avenir. Tant que Bowden suit les conseils de sa femme, qu’il renonce à sa virilité, il ne peut pas s’en sortir. Les choses évoluent en sa faveur quand il prend des risques en même temps qu’un révolver ! Les femmes admirent cette virilité, que ce soit Diane Taylor qui sait très bien à qui elle a à faire et ce qu’elle risque, ou que ce soit Peggy Bowden qui se fait violer et même Nancy, la petite fille sage. Dans la scène où elle se croit poursuivie par Cady, elle semble jouir de sa propre peur qu’elle nourrit en fuyant d’une manière désordonnée. Cette attraction que Cady exerce sur la fille de Bowden sera beaucoup plus explicitée chez Scorsese qui mettra en image un flirt assez poussé entre la jeune fille et le criminel. Mais J. Le Thompson – peut-être à cause de la censure de l’époque – sera beaucoup plus discret et c’est tant mieux. 

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Bowden tente d’acheter Cady 

    La mise en scène est excellente. D’abord parce qu’elle s’appuie sur des extérieurs particulièrement bien choisis : l’opposition entre la ville qui est représentée par le palais de justice, et celle qui gîte dans les redents des mauvais quartiers, là où se vautre et rampe presque Cady. Cette opposition est élargie avec les bayous : on a beau posséder un beau bateau, très cher, ils restent dangereux, humides, plein d’ombreux. J. Lee Thompson utilise le grand écran au mieux, en saisissant le plus souvent la profondeur de champ pour donner de la densité à l’action. La photographie est très bonne, elle est due à Sam Leavitt qui a travaillé avec des réalisateurs aussi prestigieux qu’Otto Preminger, Sam Peckinpah, Don Siegel ou encore Samuel Fuller. Le choix du noir et blanc renforce le côté vénéneux du décor des bayous. Les scènes d’action sont volontairement filmées sobrement – contrairement à ce que fera plus tard Scorsese – c’est pour appuyer le côté psychologique de la peur, la menace étant plus forte que sa réalisation. 

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Cady va défaire les hommes de main envoyés par Sievers 

    Bien entendu à l’époque il était impossible de filmer explicitement une scène de viol. C’est pourtant ce qui est suggéré avec l’intrusion de Cady sur la péniche où se trouve la femme de Bowden. Cette suggestion est tellement forte qu’on passe directement des attouchements visqueux de Bowden à sa visite chez Nancy. J. Lee Thompson ne montre pas la résistance de Peggy Bowden. Cette ellipse est sans doute plus forte qu’une description complaisante de l’acte lui-même. Mais elle est aussi la conclusion des dissensions larvées dans le couple. Peggy paye son manque d’engagement au côté de son mari. De même on ne verra pas Cady fracasser Diane Taylor, on le suggérera, et même les marques sur son corps semblent peu apparentes, cela pour démontrer que le mal que lui a infligé Cady est bien plus psychologique de physique : il avouera lui-même que sa force réside dans la manière qu’il a de dissuader ses victimes de porter plainte contre lui. Les confrontations avec Cady sous la lumière d’une lampe surplombant la scène sont sans doute un peu répétitives. 

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Cady regarde Sievers s’en aller dans les bayous 

    L’interprétation est tout de même le clou de la mise en scène. Deux grands acteurs s’affrontent. Robert Mitchum, habitué aux rôles de mauvais, psychologiquement Cady est proche du Harry Powell de Night of the Hunter. Il affiche ici une violence contenue derrière une fausse nonchalance qui le rend incroyablement terrifiant. Robert Mitchum ne voulait pas le faire, et il a exigé de Gregory Peck un salaire énorme. Puis il l’a fait, convaincu par le salaire que Gregory Peck lui proposait et la caisse de bourbon qu’il lui avait envoyée ! Et c’est sans doute un de ses meilleurs rôles. À la différence d’Harry Powell, Max Cady rampe ! Il est sans doute plus facile de jouer le mauvais que de jouer le bon. Encore qu’on voie mal comment Gregory Peck aurait pu endosser les habits et le panama de Cady ! Gregory Peck doit jouer tout en finesse. Il est lui aussi excellent, justement parce qu’il est convaincant dans la manière qu’il a de s’ensauvager. S’il a le plus souvent joué des rôles de gentils, il a été aussi le sulfureux McCanles dans Duel in the Sun de King Vidor, ou encore la capitaine Achab à la jambe de bois dans le Moby Dick de John Huston. Mitchum qui dut l’affronter physiquement pour les besoins de Cape Fear disait de lui qu’il possédait une force physique peu commune. 

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Cady va tuer Kersek 

    Les autres acteurs sont secondaires. Martin Balsam dans le rôle du policier Dutton est très bon, mais il est toujours très bon, limité sur le plan de son physique dans les rôles auxquels il pouvait prétendre, les Italiens lui donneront un joli coup de pouce en en faisant une vedette du poliziottesco. On reconnaitra ensuite Terry Savalas dans le rôle du détective Sievers. Il tient sa place sans plus. Il avait été envisagé un moment pour tenir le rôle que prendra Mitchum, il avait encore des cheveux à cette époque. Les femmes ne sont pas terribles. Passons sur Polly Bergen qui incarne Peggy Bowden. Elle est des plus effacée, un peu aigre sur les bords. Il y a aussi Lori Martin qui incarne Nacy Bowden. Elle a un physique assez curieux, un corps de petite fille sous un visage de femme avec de grands yeux clairs. Scorsese tirera un meilleur parti de ce personnage en engageant Juliette Lewis. Barrie Chase dans le rôle de Diane Taylor la prostituée, tient sa place mais ne se fait spécialement pas remarquer. 

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Cady agresse sexuellement la femme de Bowden 

    C’est donc un très grand film noir, devenu culte, sur IMDB il possède même une note globale supérieure au remake de Scorsese. Il n’eut pas de mauvaises critiques à sa sortie, mais le public n’est pas venu, sans doute la mode n’était plus au film noir. Gregory Peck y laissera des plumes sur le plan financier. Scorsese avec De Niro dans le rôle du mauvais Cady par contre en fera un gros succès commercial. Comme je l’ai dit les deux versions sont bonnes, peut être celle de Scorsese est-elle plus clinquante et travaille plus sur l’effet. Cependant grâce au succès de Scorsese, le numérique s’est emparé depuis longtemps du film de Thompson pour lui donner une nouvelle jeunesse et on en trouve de très bonnes versions, notamment dans le format Blu ray. 

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Il veut maintenant violer la petite Nancy 

    Les nerfs à vif, Cape Fear, J. Lee Thompson, 1963

    Une lutte à mort s’engage entre Cady et Bowden

       



    [1] http://alexandreclement.eklablog.com/le-grand-chantage-the-sweet-smell-of-success-alexander-mackendrick-195-a213626075

    « Les yeux du témoin, Tiger Bay, J. Lee Thompson, 1959Killers of the Flower Moon, Martin Scorsese, 2023 »
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