• Fauda, saison 4, janvier 2023

     Fauda, saison 4, janvier 2023

    Je ne regarde pas beaucoup de séries, même si certaines sont excellentes, The Wire[1], The Shield[2], The Sopranos[3], c’est très bien. Se visionner des saisons de douze épisodes, ça vous prend beaucoup de temps. J’avais dit cependant tout le bien que je pensais de Fauda[4]. Cependant comme la quatrième saison était produite par Netflix, je me méfiais énormément, vu la médiocrité générale des productions de cette plateforme. J’avais tort. Cette quatrième saison est excellente, et ses créateurs l’ont faite évoluer dans un sens très intéressant. On connaît le principe, une équipe des services spéciaux israéliens traquent des terroristes, préviennent des attentats en utilisant des techniques à la fois très modernes, drones, truquage des téléphones, interception des messages, et des techniques plus traditionnelles, infiltration, mensonge et manipulation. La toile de fond est le conflit israélo-palestinien. Mais on aurait tort de croire que c’est là le sujet, c’est seulement la toile de fond. Il est impossible en voyant cette série d’avoir un avis politique sur cette question. Bien que ce soit une série israélienne, il n’y a pas de position pro-israélienne et encore moins si je puis dire pro-palestinienne. Evidemment avec le regain de violence en Israël en ce moment, la quatrième saison prend un relief tout à fait particulier. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023 

    A Molenbeek, l’équipe d’Eli va chercher à récupérer Gabi 

    Un braquage à Jénine tourne mal, mais il va mettre Dana sur la piste d’une cellule du Hezbollah qui prépare une grosse opération depuis Molenbeek dans la banlieue de Bruxelles. Gabi escorté de Doron se rend sur place pensant rencontrer Omar un informateur dont le père avait déjà travaillé avec lui par le passé. Mais la protection par le Mossad est mal assurée et l’affaire tourne à la catastrophe. Plusieurs agents israéliens sont tués et Gabi est enlevé. Dana envoie alors Eli et son équipe pour rejoindre Doron à Bruxelles et tenter de retrouver Gabi. Ayant appris qu’Omar avait joué un rôle important dans l’enlèvement de Gabi, sa sœur Maya qui travaille dans la police et qui est mariée à un policier juif, va être démise de ses fonctions. Cependant Gabi se fait torturer par les gens du Hezbollah afin qu’il parle et livre des noms des taupes infiltrées. Ce qui permet au Hezbollah d’éliminer des sources de renseignement importantes pour les services israéliens. L’équipe d’Eli va cependant retrouver la piste de Gabi qui est retenu dans une cité de type HLM. L’intervention au cœur de la cité, épaulé par la police belge, met les hommes du Hezbollah en fuite, mais ils arrivent a emmené avec eux Gabi qui, consécutivement à ses tortures, est très mal en point. Dana ayant appris qu’Omar travaille pour son cousin Adel, va traquer celui-ci en retournant un de ses hommes qui travaillaient avec l’Autorité palestinienne. Maya quant à elle commence à recevoir des messages plus ou moins codés de son frère Omar. Raphael va envoyer Doron auprès de Maya en espérant que celle-ci les guidera vers Omar et vers Adel. Omar est maintenant au Liban où Gabi est séquestré. Doron se fait passer pour un envoyé d’Omar et demande à Mayan de lui amener des faux passeports pour qu’ils puissent passer en Espagne. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023 

    Nurit s’était mariée avec Sagi avant de partir en mission 

    Doron et Maya vont faire ensemble un long voyage, ils passent en Syrie puis vont revenir sur le Liban par le Nord. Pendant ce temps Adel prépare des missiles de fortune pour déclencher une nouvelle guerre avec Israël en espérant que les Palestiniens se mobiliseront pour soutenir le Hezbollah. Mais les choses se compliquent car Doron et Maya sont repérés. Les supérieurs d’Omar commencent à se méfier de lui. Mais Doron est arrivé au Liban et l’équipe d’Eli, adossée à un commando israélien va passer à l’attaque. Avant que le Hezbollah ne mette la main sur Omar qui est maintenant considéré comme un traitre, Doron va le retourner. Grâce à lui ils vont repérer l’endroit où est détenu Gabi. Ils arrivent à délivrer Gabi, mais dans la confusion celui-ci abat Omar. Tout l le monde revient en Israël. Maya et sa famille vont organiser les funérailles d’Omar. Gabi voit là une possibilité pour faire sortir Adel de son trou. L’équipe d’Eli se déguise en soldats du Hamas et enlève le corps d’Omar. Adel qui veut que le Hezbollah considère Omar comme un héros et un martyre va intervenir, mais il a le temps de faire tirer ses missiles de fortune. Lors des funérailles, les choses s’enveniment sérieusement. Maya comprend que les hommes du Hamas sont des Israéliens camouflés. Elle les dénonce. Le chaos s’ensuit, l’équipe d’Eli poursuit Adel, mais elle va se trouver coincée dans une sorte de nasse où les tireurs d’élite du Hezbollah vont descendre Doron et ses collègues un après l’autre. Adel sera aussi tué. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023

    Maya va être convoquée par le Shin‘bet et démise de ses fonctions

    Ce rapide résumé ne suffit pas à rendre la densité de la saison 4 et ne dispense pas de la regarder. Il met seulement en avant les axes de la double intrigue. La recherche de Gabi qui a été enlevé et la traque d’Adel qui a des projets meurtriers pour la sécurité d’Israël. Il y a donc une double enquête policière, avec des filatures, des interrogatoires, des fausses pistes aussi. Mais comme nous sommes dans une situation très conflictuelle sur le plan militaire, même si le Hezbollah n’a pas les moyens de déclencher une offensive militaire de grande ampleur, les services secrets utilisent des moyens pas toujours orthodoxes. Ils exercent le chantage sur plusieurs de leurs cibles, mais ils les manipulent aussi, comme le fera Doron avec Maya. C’est un univers glauque où tout le monde ment, le Hezbollah comme les Israéliens. Gabi est choqué d’apprendre qu’Omar l’a trahi, il ne le supporte pas, mais n’a-t-il pas fait la même chose avec son père ? Ces formes particulières de lutte ne ressortent pourtant pas de la morale, mais de la nécessité. Ce qui est le plus frappant dans cette saison, c’est qu’on comprend le point de vue de chacun par cette nécessité de survie. Maya, la sœur d’Omar, est à priori une policière israélienne arabe. Elle joue le jeu de l’intégration, comme son père l’avait fait. Mais elle va se trouver rapidement face à ses contradictions. D’abord il y a son frère dont elle n’approuve pas la conduite et qui la conduit à enfreindre la loi pour l’aider. Ensuite le manque de confiance que lui accordent les services de sécurité israéliens la choque et la fait voir à son insu comme rejetée par la société. Elle aura une scène avec son mari qui a un moment donné laissera échapper au-delà de la compassion qu’il éprouve pour sa femme, une exaspération qui en dit long sur cette société divisée. La quasi-totalité des protagonistes se trouvent dans une situation ambiguë. C’est ainsi que Doron qui ment comme il respire pour manipuler Maya, se trouve manifestement très attiré par elle, avec comme une envie de la protéger. Il ne lui avouera que tardivement qui il est vraiment. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023 

    Gabi est méchamment torturé par le Hezbollah 

    Cependant, les Israéliens ne sont pas les seuls à pratiquer le chantage et le mensonge. Les hommes du Hezbollah qui se méfient même de leurs ombres, ne font confiance à personne, et sous des manifestations d’amitié et de grandes claques dans le dos, ne disent jamais la vérité. Car le camp palestinien est extrêmement divisé, d’un côté l’Autorité palestinienne qui joue plus ou moins le jeu d’une coopération avec Israël en matière de sécurité, mais qui est infiltré et travaillée par le Hezbollah. Ce dernier se place en situation d’ennemi des Palestiniens qui ne veulent pas passer sous le joug de l’Iran chiite. Mais il y a encore le Hamas qui semble tenir Gaza. Cette division explique pourquoi ils se font la guerre entre eux, avec des assassinats et autres rackets. Chacun cherche à conserver sa place en espérant qu’un jour ils représenteront une forme d’Etat légitime, même si cet Etat est nain et se trouve en exil à Molenbeek. Mais si la série met l’accent sur ces divisions, si elle montre qu’elles servent finalement les services israéliens, elle n’insiste pas sur leur caractère « naturel » ou perpétuel. Car ces divisions n’existent que d’une manière conjoncturelle, et si on fait tout pour les amplifier et pour les utiliser, on ne parie pas non plus sur leur caractère pérenne. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023

    Une taupe israélienne auprès de l’Autorité palestinienne est abattue 

    Au fond, le chantage, le mensonge, voir les meurtres sont les aspects « humains » de cette histoire bien ancrée dans une réalité politique criante. Mais si les Israéliens dominent dans le combat contre le Hezbollah, le Hamas en perte de vitesse et même le Fatah, c’est aussi à cause de leur avance technologique. On l’a déjà vue dans Téhéran, cette avance permet de gagner de nombreuses batailles[5]. Cependant, dans la saison 4 de Fauda, ce n'est pas présenté seulement comme un avantage. C’est aussi une forme deshumanisation dans la lutte. Ceux qui gèrent l’usage de cette technologie, sont aussi des bureaucrates, engoncés dans leurs règles, ne tenant pas compte de la densité des personnes qui se trouvent manipulées et en difficultés. Si Raphael apparait comme celui qui ne veut pas s’écarter du protocole, Dana est plus tourmentée par cette ambiguïté. Il est vrai qu’elle se confronte souvent, en tête à tête, à des terroristes et donc qu’elle les connaît aussi du point de vue de leurs faiblesses. Si elle en joue, elle se rend aussi tout à fait compte de leur misère, et partant on voit bien qu’elle doute, non pas de sa mission, mais des manières de la mener. Le doute habite d’ailleurs presque tous les protagonistes de l’histoire. On verra d’abord Omar regretter les tortures qu’on inflige à Gabi qu’il a connu alors qu’il n’était qu’un enfant. Gabi doute de lui-même, car sous l’effet de la torture, il a parlé, Doron doute de son rapport avec Maya. Mais même le sinistre Adel va montrer des signes de lassitude et hésiter à lancer son attaque avec des missiles de fortune sur des cibles israéliennes, mais il est coincé par son statut et ses postures antérieures, il ne peut plus reculer, ne serait-ce que parce qu’il est devenu aux yeux de certains jeunes une sorte de héros. On verra du reste les membres du Hezbollah s’interroger sans le dire sur l’appui que le gouvernement iranien leur accorde. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023

    L’équipe d’Eli tente de retrouver Gabi à Molenbeek 

    Cette histoire de missiles bricolés est décisive. D’abord parce qu’elle montre que la société israélienne pour avancée qu’elle soit sur le plan technologique, n’est pas à l’abri de l’inventivité des combattants du Hezbollah. Ensuite parce qu’elle fait apparaître les combattants du Hezbollah comme déterminés par autre chose qu’une folie furieuse. Ils sont d’ailleurs toujours présentés comme des êtres humains avec leurs contradictions, mais comme des être humains. On verra par exemple la femme d’Adel encourager son mari à continuer son combat contre Israël certainement parce que cela lui donne un prestige de héros dont elle est fière. La fatalité, c’est-à-dire l’explosion de la voiture provoquée par les membres de l’équipe d’Eli et qui manque de tuer son fils la ramènera un peu à la raison. On verra curieusement une forme de solidarité féminine se dessiner entre les femmes qu’elles soient palestiniennes ou israéliennes ou arabes. Comme si quelque part elles comprenaient la vanité de toutes ces luttes.

     

    Fauda, saison 4, janvier 2023 

    Le pharmacien homosexuel doit livrer la cachette de son amant qui travaille pour le Hezbollah 

    Pour dessiner la complexité de ce conflit, il y a toute une série de portraits plus ou moins contradictoires. Gabi qui fait le dur, mais qui parlera sous la torture, les homosexuels arabes qui sont dans l’impossibilité d’assumer leur homosexualité. Les membres de l’équipe d’Eli qui à tour de rôle voudraient retrouver une vie normale. Doron lui n’a pas d’illusion sur ce point, il vit seul et l’assume parce qu’il sait très bien qu’il ne pourra jamais retourner à une vie normale. Mais tous retourneront sous le feu. Le cruel Adel aussi veut lâcher la lutte, on verra aussi des Arabes de Jénine manifester ouvertement une haine du Hezbollah parce que celui-ci lui prend son fils – le boulanger – ou parce qu’ils se sont installés dans un champ qui risque de pousser l’armée israélienne à détruire sa maison. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023

    Adel débarque chez le boulanger qui vient de perdre son fils 

    La réalisation est excellente, elle est due à Omri Givon, un réalisateur de séries télévisées. C’est d’autant plus remarquable qu’il s’est appuyé les douze épisodes dans un temps record, le tournage ayant commencé en novembre 2021 et la diffusion devait commencer un an après en Israël. A l’origine il était même prévu de tourner un épisode en Ukraine ! Evidemment la guerre a modifié les plans. Également au départ il ne devait y avoir que dix épisodes, puis on a été jusqu’à douze. Certes parfois ça tire un peu à la ligne. Mais l’ensemble est vivant et enlevé. C’est très soigné, il est vrai que le budget est élevé. Mais enfin tout cela ne compte pas. Les premières qualités de la réalisation sont portées par le choix des décors. C’est ce qui fait tout l’intérêt du long voyage de Maya et Doron à travers la Syrie et le Liban, deux pays ravagés par les guerres. Gabi rappellera à Omar la prospérité du Liban, du temps que ce pays n’était pas tombé sous la coupe du Liban et de la Syrie. La guerre, la corruption, les périls sont nombreux, même si le Hezbollah s’y meut comme un poisson dans l’eau. Maya et Doron vont partager un moment les misères des réfugiés qui fuient la guerre en Syrie qui oppose les forces légitimistes de Bachar el-Assad aux débris de l’Etat islamiste. Ils trouveront un abri de fortune dans une maison fracassée dont les évidements sont comme des lieux de passage pour échapper aux douloureuses nécessitées de l’heure. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023 

    En Syrie, Doron et Maya doivent trouver un abri de fortune 

    Les scènes d’action sont remarquablement filmées. Il semble d’ailleurs que la manière dont est filmée l’investigation de la cité HLM de Molenbeek doive énormément à Bac Nord de Cédric Jimenez. Du reste Omri Givon utilise les mêmes formes de communication entre les appartements et les immeubles, comme les dealers de Marseille ! Si la longue scène finale de l’affrontement entre l’équipe d’Eli et celle d’Adel est remarquable à bien des égards, elle passe au fil de son déroulement d’une enquête policière un peu musclée, à une scène de guerre dure, comme si c’était là un avertissement pour Israël. Dans les scènes dialoguées, il y a d’ailleurs de nombreuses allusions au fait que de se lancer bêtement dans la répression militaire n’est pas forcément la meilleure des défenses contre le terrorisme. La scène du mariage de Nurit avec Sagi, même si elle est typique de la société israélienne, renvoie aux mêmes types de scènes qu’on trouve dans The Godfather ou dans Deer Hunter. C’est-à-dire qu’elle rapporte ce mariage non seulement à la communauté dans lequel elle s’insère, mais aussi dans l’opposition à la guerre larvée entre Israël et le Hezbollah. Comme les enfants le mariage est une improbable ouverture vers l’espérance, espérance devant laquelle se refuse à s’incliner Doron qui va se disputer ce jour-là avec Pinto et s’éloigner de la cérémonie. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023

    Le passage de la frontière entre la Syrie et le Liban est compliqué 

    Les acteurs sont presque tous remarquables, je dis presque sans doute parce qu’il y a Laura Smet qui semble égarée dans le petit rôle de la policière belge, si elle a manifestement tiré de son père pour la pauvreté de son jeu, elle peut toutefois se revendiquer de ses origines belges. Lior Raz qui est le créateur de la série, incarne toujours Doron de belle manière, mais par rapport aux saisons antérieures il est manifestement en retrait. Sans doute parce que la quatrième saison a un aspect plus choral que les précédentes. Les femmes sont particulièrement bien choisies et bien filmées ! Dans le rôle de Dana, on retrouve Meirav Shirom. De petite taille, elle incarne la force et la pugnacité nécessaire à la coordination des services qui sont sous sa direction. Elle est excellente. Plus inattendue est sans doute Lucy Ayoub. Cette jeune femme qui vient de la télévision israélienne incarne Maya, la policière israélienne arabe. C’est une grande femme qui sait montrer à la fois sa détermination, ses doutes et ses émotions. La série aime les grandes femmes, Nurit est incarnée par Rona Lee Shi’mon. Toujours très juste, notamment dans les scènes d’action, elle est moins présente que dans les saisons précédentes puisque blessée dans l’investigation de Molenbeek, elle part à l’hôpital. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023 

    Adel continue à fabriquer ses missiles et repère ses cibles 

    La partie arabe est très soignée du point de vue de l’interprétation. Amir Boutros, acteur de nationalité britannique, incarne Omar, le frère de Maya. Très présent, il montre ses faiblesses et ses hésitations. Adel, son cousin terroriste, est interprété par un autre très bon acteur, mais israélien, Loai Nofi. La rudesse des acteurs qui incarnent le Hezbollah est aussi tout à fait effrayante. Les acteurs habituels sont encore là, et on aime à les revoir. Yaacov Zada-Daniel est très bon dans le rôle d’Eli.   

    Fauda, saison 4, janvier 2023 

    Maya va donner les passeports à la femme de son frère 

    Reste évidemment l’énigme de la dernière séquence du dernier épisode qui laisse entendre que l’ensemble de l’équipe, main dans la main, va mourir sous les balles des tireurs du Hezbollah. Cette fin n’est pas très heureuse, et le message qu’elle veut faire passer en montrant toute l’équipe unie, se tenant par la main est plutôt lourd. Comme il n’y a pas pour l’instant de saison 5 de programmer, on peut penser qu’il n’y aura pas de suite. Il est vrai que cette quatrième saison a mis trois ans à être développée. Cependant, on peut imaginer que certains des membres de l’équipe soient décédés et qu’on assure la continuité avec quelques survivants, dont Doron. Cela permettrait de renouveler le thème. Les Israéliens aiment Doron et n’apprécieraient pas de le voir disparaître, d’autant que les essais de Lior Raz dans d’autres séries, notamment Hit and Run, n’ont pas été très concluant. Mais ce ne sont que des hypothèses. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023

    Doron va retourner Omar pour retrouver Gabi 

    Evidemment les farouches opposants d’Israël, les militants de la cause palestinienne seront très hostiles à cette série. Un journaliste de Marianne prétend que ce nouvel épisode critique les méchants islamistes et pas assez l’Etat d’Israël[6]. Cette critique est hâtive et ne correspond pas à la réalité, Israël est critiqué non seulement pour la lourdeur de sa bureaucratie, mais aussi pour les actions qui ont été menées sans doute précipitamment pour satisfaire l’opinion publique dans la bande de gaza. Le malheureux Benoît Franquebalme ne semble pas avoir bien suivi tous les épisodes. De même il reproche à la série de ne pas montrer les raisons de la guerre. Mais s’étendre plus que la série ne le fait serait verser bêtement dans la sociologie et ne rien comprendre au cinéma. Au contraire je trouve que la question de la diversité des Israéliens, ou encore la pauvreté des Palestiniens est suffisamment explicite. On dit que pour contrebalancer le succès des séries israéliennes, le Hamas a produit une série La main des hommes libres. On doute qu’il réussisse à séduire un public large, essentiellement parce que ce groupe islamiste est en perte de vitesse au sein de la population palestinienne. Et puis à mon sens faire comme Franquebalme une équivalence entre le Hamas et Israël sous prétexte de neutralité c’est un rien effronté. La dernière scène montre que si le commando israélien extermine bien le groupe terroriste, il disparaît lui aussi. Autrement dit, le message pourrait être finalement que la guerre absurde qui est menée ne mène à rien et qu’il faudrait peut-être trouver une autre voie. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023

    Un commando israélien débarque au Liban 

    Mais laissons là ces querelles, avant de disserter sur les soubassements politiques d’une série qui n’a aucune raison de s’aligner sur la bien-pensance européiste, c’est un formidable film noir avec beaucoup de rebondissements et d’émotion. Peut-être est-ce la meilleure saison, même si ici et là on trouvera quelques longueurs. 

    Fauda, saison 4, janvier 2023

    Doron a récupéré Gabi qui se remet mal de sa captivité 

    Fauda, saison 4, janvier 2023 

    L’équipe d’Eli s’est faite piégée par Adel 



    [1] http://alexandreclement.eklablog.com/sur-ecoute-the-wire-serie-creee-par-david-simon-2002-2008-a166214520

    [2] http://alexandreclement.eklablog.com/the-shield-serie-creee-par-shawn-ryan-2002-2008-a166214352

    [3] http://alexandreclement.eklablog.com/the-sopranos-david-chase-1999-2007-a211144266

    [4] http://alexandreclement.eklablog.com/fauda-saison-1-2015-a146715744

    [5] http://alexandreclement.eklablog.com/teheran-daniel-syrkin-2020-a212236331

    [6] https://www.marianne.net/culture/cultures-pop/quand-la-saison-4-de-la-serie-fauda-exporte-la-lutte-israelienne-contre-le-hezbollah-en-belgique

    « Accused of murder, Joe Kane, 1956Perversion story, Una sull’altra, Lucio Fulci, 1969 »
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