• Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021

    Il y a quelques années, j’avais commenté Nightmare alley dans sa version de 1947, avec Tyrone Power sous la direction d’Edmund Goulding[1]. Je considérais ce film comme ce qu’on a fait de mieux dans le film noir, en gros le dessus du panier. Pour cette raison je craignais le pire de la version présentée à grands coups de millions de dollars par Guillermo del Toro. Le film qui a connu un démarrage des plus tièdes en France, a coûté 60 millions de dollars, et c’est d’ores et déjà malgré un casting exceptionnel un échec au box-office, il n’a rapporté que le tiers de ce qu’il a coûté. Mais ma réticence ne venait pas de cet échec commercial, après tout la première version n’avait pas eu non plus beaucoup de grand succès à sa sortie, et ne devint un film culte que très tardivement. Outre l’idée de faire un remake d’un chef-d’œuvre, mon appréhension venait plutôt du réalisateur et de ses prétentions. Guillermo del Toro est un metteur en scène très inconstant, il est capable de faire de superbes films comme El laberinto del fauno (2006) ou des films d’un ennui terrible à supporter comme The Shape of Water (2017) qui sont des films non seulement conventionnels mais très prétentieux dans leur forme. Quand il s’est décidé à réaliser ce remake, on lui a demandé les raisons de cette volonté. Il a avancé qu’il avait la volonté de se rapprocher plus du roman que du film d’Edmund Goulding qui lui aurait été donné par Ron Perlman dans les années quatre-vingt-dix. Le roman de William Lindsay Gresham est assez peu connu, bien qu’il ait été plusieurs fois réédité dans la Série noire[2]. On trouve également ce livre en français sous un autre titre, La prêtresse nue ! Mais l’auteur est à lui seul un personnage des plus extravagants et des plus intéressant sur lequel on pourrait écrire un roman. Il a fait trente-six métiers, connu trente-six misères, notamment dans les fêtes foraines. Il connait donc bien le milieu qu’il a dépeint. Dans ses romans il décrivait d’ailleurs non seulement les supercheries des voyants comme Stanton Carlisle, mais aussi celles des sectes religieuses qui pullulaient et qui pullulent encore aux Etats-Unis. C’était un alcoolique dépressif qui avait fréquenté les alcooliques anonymes et qui fit au moins une tentative de suicide avant la Seconde Guerre mondiale. Sur le plan de la santé il a collectionné les misères, tuberculose, cancer de la langue, il devint presqu’aveugle. Il avait fait un temps le métier de détective privé, sans trop de succès. Amoureux des causes perdues d’avance, William Lindsay Gresham avait été aussi volontaire pour les Brigades internationales. Courant de misère en misère, il finit par se suicider en 1962, à l’âge de 53 ans, oublié de tout le monde. En dehors de Nightmare alley, un seul autre de ses textes a été traduit en français, il s’agit de The stars gypsies, écrit en 1953, il avait été publié en français dans la revue Fiction en 1954. Le passager clandestin le ressort en 2021, sans doute parce que le film de Guillermo del Toro a mis la lumière sur cet auteur oublié, sous le titre de Le peuple du grand chariot, une œuvre de science-fiction qui présente les gitans comme les sauveurs d’une humanité à la dérive.  

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021 

    Stan Carlisle après avoir enterré un corps et mis le feu à sa maison, se retrouve dans un cirque itinérant où il se fait adopter. Il va être initié aux trucs qui permettent de faire croire à un public crédule que l’on possède des dons divinatoires par un couple étonnant, Zeena avec qui il entretient une relation sexuelle et son mari Pete. Dans ce cirque est enfermé un geek, un pauvre hère dégénéré par l’alcool. Peu à peu Stan s’insère dans la vie du cirque, Pete lui apprend les tours des mentalistes, tours qu’il note dans un carnet épais, mais Stan est attiré par la jeune Molly, la fille qui se fait électrocuter en public. Il lui construit une fausse chaise électrique et projette de partir avec elle pour échapper à l’atmosphère glauque du cirque. L’occasion viendra à la mort de Pete. Avec Molly ils montent un numéro de cabaret qui a du succès. Au cours de cette tournée qui le voit aller de succès en succès, il va rencontrer la psychanalyste Lilith Ritter qui comprend qu’il truque ses tours, mais il l’impression si fortement qu’elle envisage de monter une arnaque à grande échelle avec lui. Comme elle enregistre les séances avec ses patients, Lilith est au courant de leurs secrets les plus intimes. Elle les refile à Stan qui peut ainsi jouer son rôle de médium auprès des très riches, ce qui leur rapporte beaucoup d’argent. Stan est fasciné par Lilith qui l’analyse et le manipule, le poussant à boire. Molly, s’apercevant de ses dérives, veut le quitter, mais il arrive à la garder encore avec lui. Bientôt il rencontre le riche Ezra Grindle qui a perdu sa femme Dorrie dans des conditions dramatiques. Il va lui soutirer de l’argent mais ça va mal tourner. En tentant de faire passer Molly pour la réincarnation de Dorrie, il va être démasqué, il assassine Ezra Grindle et son garde du corps. Il doit fuir, mais cette fois seul, sans Molly et va se retrouver dans le cirque dont il va devenir le Geek. 

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021  

    Stan a brûlé sa maison  

    Comme on le voit le scénario est proche du roman et rappelle à bien des égards le film de Goulding. Mais il va lui donner un sens différent. Dans le premier Nightmare alley, on pénètre tout de suite dans l’univers du cirque. Ici on va détailler les motivations de Stanley Carlisle. C’est pourquoi il est présenté d’emblée comme un criminel qui fuit et qui rejoint le cirque non pas parce que cet univers lui plait, mais pour se cacher. Il est donc une pièce rapportée. De là on tire la première différence d’avec le film de Goulding et ce qui conduit Guillermo del Toro à regarder le cirque avec assez peu d’empathie, comme un ramassis de tordus et de déchets de l’humanité. Il est vrai qu’entre les deux films l’opinion sur le cirque a beaucoup changé. C’était un loisir populaire et même prolétaire qui ouvrait la porte du rêve, aujourd’hui c’est un loisir décrié pour les diverses maltraitances qu’il portait en lui. Guillermo del Toro est d’abord porté par ce politiquement correct. C’est pour ça que d’emblée Stan est dans ce nouveau film présenté comme un assassin, le cirque ne pouvant être qu’un repaire d’imbéciles alcoolisés ou de criminels en cavale. Il s’ensuit que les deux films suivent des trajectoires différentes. Dans le premier, Stan a le tort de s’éloigner de sa famille naturelle pour assouvir sa soif d’argent et de gloire, dans le second le cirque n’est que le passage de Stan dans un milieu qui présente assez peu d’humanité. Notez que quand on a posé la question à del Toro de savoir pourquoi il avait « oublié » les diatribes de Gresham contre la religion, il a été très embarrassé pour répondre, il a biaisé. C’était pourtant repris dans le film d’Edmund Goulding et c’était très important pour Gresham qui contestait d’un même mouvement la crédulité des Américains envers la religion, et celle qu’ils manifestent pour la psychanalyse et les sciences occultes. Sans doute a-t-il craint que l’Eglise ne lui tombe dessus. A ce titre il nous parait bien moins audacieux que le film de Goulding. 

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021  

    Stan arrive dans un cirque  

    Si donc le film de del Toro est plus près de la lettre de l’ouvrage, il s’en éloigne complètement dans l’esprit aussi parce qu’il ne comprend pas la place que le cirque a pu prendre dans l’imaginaire des classes populaires, avant l’émergence des loisirs télévisuels. De cette mauvaise compréhension va découler justement un déséquilibre impardonnable entre les deux parties. Tout le monde a remarqué que le film était excessivement long. Deux heures et demi tout de même. Certains ont voulu y voir une lenteur mélancolique voulue. Mais c’est la première partie qui est trop longue et répétitive, tandis que la seconde apparaît  bâclée, au point qu’on ne comprend pas très bien les motivations de Lilith qui veut manifestement la ruine de Stan, alors que dans le premier film elle se contente de l’utiliser et de le rejeter quand il ne peut plus la servir. Le thème qui domine le film de del Toro est alors le suivant : doté d’un comportement suicidaire – comme l’auteur du roman – Stan est en quête d’une femme qui le sauverait et qui le maternerait. Molly n’est pas assez forte pour cela, Zeena est une figure de la mère trop âgée, seule Lilith peut apparaître comme cette figure maternelle tutélaire, mais aussi punitive et mauvaise, faite pour qu’il rachète ses péchés. Donc le film se déporte de la logique du type ascension et chute d’un homme trop ambitieux vers la quête d’une mère castratrice et tire du côté des difficultés du héros à aimer.

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021 

    Il présente une fausse chaise électrique à Molly  

    Del Toro va passer assez peu de temps à montrer les déterminations de l’ascension sociale de Stan qui arrive finalement tout près de la haute bourgeoisie dont il rêve de se venger. Il préfère travailler sur les motivations psychologiques de Stan. C’est un peu dans la logique du roman puisque son auteur avait une approche très critique de la psychanalyse, et qu’au contraire il adorait les voyants et ceux qui pratiquaient le tarot. Mais ces derniers ne sont pas ici mis en valeur pour contrebalancer les turpitudes des analystes. Ils sont marginalisés. Dans ce film aucun des personnages n’est vraiment sympathique, sauf peut-être la malheureuse Molly. Ils sont tous pétris de jalousie, ils se trompent à qui mieux mieux. On retrouve bien sûr cette opposition entre les pauvres et les riches. Ezra Grindle est une crapule, un criminel qui est tourmenté par ses crimes. On comprend qu’il n’a obtenu sa richesse que par son caractère prédateur, et en outre qu’il se méfie de tout le monde, justement parce qu’il attend le jugement. Ce qui adviendra avec Stan. Il est barricadé derrière des grilles, entourés de gardes du corps. Il est très probable que William Lindsay Gresham se soit inspiré du personnage de Charles Foster Kane qu’avait mis en scène Orson Welles dans Citizen Kane (1941). Et cette inspiration se retrouvera dans la réalisation de del Toro, on va y revenir. C’est un homme seul, sinistre et désemparé. 

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021

    Dans les cabarets Stan a du succès  

    Les déséquilibres dans le scénario et les intentions vont se traduire par des hésitations dans la réalisation. Officiellement del Toro tente de faire revivre une ambiance des années quarante. C’est totalement raté. La photographie trop bien léchée aboutit non seulement à une muséification de cette période, mais aussi à un éloignement de son sujet, même la crasse est pasteurisée. Comme à son ordinaire, del Toro utilise des couleurs un peu pastellisées où domine les bruns et les verdâtres. L’ensemble reste très sombre, et s’il ressort quelques tics du film noir, comme les éclairages latéraux, c’est insuffisant pour créer une atmosphère trouble. On dirait le plus souvent un film publicitaire avec émergence de monstres pour nous signaler que nous sommes bien dans un film noir. Si les décors sont incontestablement soignés, cela tombe un peu à plat et perd son sens. Les décors représentant le château de Grindle sortent directement de Citizen Kane, tout comme la neige qui enveloppe toute la fin du récit. C’est tout juste si Grindle ne dit pas Rosebud avant de mourir ! 

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021

    Il va à la rencontre de Lilith  

    Mais il y a pire, ce sont les déplacements d’appareils, del Toro travaille beaucoup avec des zooms et des mouvements de grue combinés, cette multiplication savante des angles de prise de vue n’est pas maîtrisée. C’est-à-dire qu’elle n’a pas de sens en dehors d’elle-même, c’est pourquoi les critiques qui n’ont pas aimé le film parlent à son propos de maniérisme. C’est en effet une manie du cinéma d’aujourd’hui que de laisser beaucoup trop de marge aux photographes qui ont plus le souci de gérer des plans au coup par coup que de défendre une vision d’ensemble cohérente avec le récit : la technique cinématographique doit être d’abord au service du récit et lui donner du sens. Quand del Toro filme le cirque en prenant de la hauteur avec sa grue, curieusement il n’arrive pas à situer celui-ci dans l’espace. Il reste comme une forme isolée de tout vie sociale, comme si le public qui le traverse était arrivé du ciel pour se divertir à ses spectacles. 

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021 

    Lilith manipule Stan  

    Les longs couloirs qui normalement devraient décrire le passage d’un univers à un autre sont filmés avec une grande profondeur de champ où compte plus le mouvement de la caméra que celui des acteurs ! Quand Stan tente de récupérer Molly à la gare, c’est une scène d’action, mais c’est mal filmé, c’est-à-dire que l’espace particulier de la gare disparaît et n’a plus d’importance, alors que ce lieu singulier aurait dû être celui de la solitude bien réelle des personnages. Cette manière décousue et sans vigueur de filmer les scènes d’action se voit également à la fin avec la mort de Grindle et celle d’Anderson son garde du corps. Stan à beau fuir, le découpage de cette séquence est tellement mal fait que del Toro loupe le côté haletant de la scène. Il la bâcle, comme il bâcle la scène où Stan affronte Lilith et essaie de la tuer, il y a beaucoup trop de gros plans des visages. On trouve les mêmes défauts dans cette manie de filmer des plans d’ensemble qui soulignent la hauteur des plafonds. Cette verticalité n’a pas beaucoup plus de sens que la longueur des couloirs. Elle est travaillée n’importe comment 

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021

    Le riche Ezra Grindle est méfiant, mais convoque Stan  

    Je ne sais pas si c’est la distribution qui pose des problèmes, ou au contraire la direction d’acteurs. Bradley Cooper n’a jamais été un acteur extraordinaire, et certainement il ne peut pas être comparé à Tyrone Power. Cependant je crois qu’il n’a jamais été aussi mauvais. Il est plat, n’exprime rien, et passe à travers le rôle de Stan comme il passe à travers le film. C’est gênant parce qu’il est à l’écran de bout en bout comme est gênante la fausse barbe dont il sera affublé à la fin du film. On dit qu’au départ ce devait être Leonardo DiCaprio qui devait tenir ce rôle. C’est vrai que le film est richement doté, trop sans doute. Derrière Bradley Cooper il y a Cate Blanchett qu’on voit apparaître seulement dans la deuxième partie. Elle n’a jamais été si mauvaise. Le visage lisse, comme photoshoppé, elle est censée, dans le rôle de Lilith, représenter une femme aigrie par la vie et qui se venge d’icelle. Mais elle a l’air d’être vraiment ailleurs. Le petit Willem Dafoe cabotine comme à son habitude dans le rôle du directeur du cirque, Clem. Son personnage en outre n’apporte rien du tout au récit, mais cela vient aussi du fait que la première partie est interminable. Peu de choses sont à sauver du naufrage de l’interprétation, Richard Jenkins est très mauvais dans le rôle d’Ezra Grindle. Mais, si Rooney Mara est pas mal dans la première partie du film dans le rôle de la jeune et naïve Molly, Toni Colette est cependant excellente dans le rôle très mélancolique de Zeena la diseuse de bonne aventure. Une des rares scènes d'émotion lui ait due, quand elle dialogue avec la malheureuse Abigaïl. J’ai été frappé aussi par la diction souvent morne et lente des acteurs, ce qui renforce à mon sens la mollesse du récit. 

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021

    A la bibliothèque il cherche des renseignements sur Ezra Grindle  

    On l’a compris ce film est complètement raté, et on ne doit pas s’étonner que le box-office soit très mauvais. Peut-être un producteur à l’ancienne, soucieux des finances du studio, aurait pu sauver le projet du désastre. Mais la critique est dans l’ensemble assez élogieuse, à quelques exceptions près qui soulignent l’excessive longueur, parce que la critique professionnelle est moutonnière, on lui a dit que Guillermo del Toro était un grand réalisateur, et elle s’efforce de le croire, comme elle s’efforce de croire à son auto-intoxication envers Clint Eastwood dont elle trouve les pires navets excellents. Ici elle se contente surtout des réminiscences de Freaks de Tod Browning (1932), ou du caractère léché de la photo pour dire que c’est bien et tout à fait pittoresque. Ça manque tout de même d’enthousiasme. Si le film de Goulding est devenu au fil du temps un film culte, cela ne risquera pas d’arriver pour celui de Guillermo del Toro qui manque singulièrement de personnalité. Mais enfin, le film a été nommé aux Oscars de 2022 pour l’excellence de ses costumes ! C’est assez peu. 

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021 

    A La gare Stan rattrape Molly 

    Nightmare alley, Guillermo del Toro, 2021 

    Poursuivi par la police Stan doit se cacher 


    [1] http://alexandreclement.eklablog.com/le-charlatan-nightmare-alley-a114844950

    [2] La série noire l’a ressorti en 2021, anticipant le film de Guillermo del Toro, avec une excellente préface de l’excellent Nick Tosches qui en rappelle le caractère novateur dans la structure aussi bien que dans le vocabulaire. C’est lui qui introduira le mot geek Le livre est découpé en 22 chapitres et chacun est désigné par une carte du Tarot de Marseille.

     

     

    « Toujours au-delà, Wartezimmer zum Jenseits, Alfred Vohrer, 1964La loi de Téhéran, Metri Shesh Va Nim, Saeed Roustayi, 2019 »
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  • Commentaires

    1
    Ericlerouge
    Dimanche 13 Février 2022 à 15:12

    Merci pour cette excellente analyse particulièrement fouillée. J'ai adoré l'original de Goulding et j'ai celui de del Toro dans un coin de disque dur (on en est au stade où les films sont partagés avant même de sortir en salles!) mais je crois que je vais renoncer à le regarder... Et ça me fait tellement plaisir de trouver enfin quelqu'un qui partage mon avis sur Clint Eastwood.

      • Dimanche 13 Février 2022 à 15:58

        Vous pouvez toujours le voir surtout qu'il y a maintenant une bonne version avec des sous-titres français je crois bien. Mais c'est vrai que dès qu'un réalisateur est catalogué "grand réalisateur" plus personne n'ose le critiquer. L'insuccès du film de del Toro recoupe le fait que son film est bien trop long !

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