• The crime of passion, 1957, Gerd Oswald

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    C’est un film noir bien curieux puisqu’en effet, s’il y a un crime et de la passion, le principal du propos c’est l’ennui et la pauvreté du mode de vie américain. Kathy Ferguson est une journaliste un rien vieillissante qui connait beaucoup de succès dans son métier. Elle tient une rubrique pour les cœurs brisés et autres âmes en détresse. Presque par hasard, elle va rencontrer un policier de Los Angeles, Bill Doyle dont elle va tomber amoureuse. Lui aussi a déjà pas mal roulé sa bosse. Kathy a le choix entre le mariage avec Doyle et une promotion à New-York. Dans le premier cas elle aura une vie tranquille et sans relief, dans le second elle continuera à coruir après les mirages de la gloire. Pensant pouvoir se consacrer à son mari et vivre auprès de lui la même médiocrité, elle choisit le mariage. Mais rapidement elle ne supporte plus ni son mari, ni les amis de son mari et encore moins leurs femmes. Désoeuvrée, elle imagine assuré la promotion rapide de son mari en intrigant auprès du suépréieur de celui-ci, Tony Pope. Mais les choses tourneront mal, Pope décidant finalement de ne pas appuyer Doyle et de démissionner de la police Kathy le tuera. Après une rapide enquête, c’est son propre mari qui l’arrétera et la livrera à la police.

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    Le scénario est dû à Jo Eisinger qui avait déjà travaillé sur de nombreux films noirs, notamment Gilda et Les forbans de la nuit. Il comporte en réalité de nombreux petits détails sur la médiocrité de Doyle et de la vie qu’il propose à Kathy. Mais Kathy apparaît elle-même très naïve quand elle fait semblant de croire qu’elle pourra s’adapter à la vie de Doyle, en réalité, elle quitte le journalisme parce qu’elle sait que ce qu’elle y fait ne vaut pas un clou. Elle se voudrait manipulatrice, dominant les hommes en vue de leur imposer ses vues, mais elle n’arrive à rien et même son crime est particulièrement raté.

    C’est un film sur la médiocrité et le mensonge. D’ailleurs Kathy trahit aussi bien la femme que Doyle est venu arrêter, que son mari dont elle commence à s’ennuyer. Elle s’invente une fausse complicité avec Pope qui au finale est bien conventionnel et retourne vers sa femme sans même transgresser les conventions de la promotion des postes dans la police. Il peut y avoir de la noblesse dans certaines vies ordinaires, mais ici ce n’est pas le cas. Ce ne sont que petitesses et sournoiseries.

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    Le sujet est intéressant et le film nous donne quelques beaux moments de mise en scène, comme la rencontre de la journaliste avec les deux flics de Los Angeles qui la dominent de toute leur taille, ou encore la confrontation entre les deux policiers qui se sont battus. La prise en compte du cadre urbain, que ce soit celui de San Francisco ou celui de Los Angeles est tout à fait bienvenue.

    Les acteurs sont impeccables, à commencer par Barbara Stanwyck en femme aigrie et vieillissante qui boîte légèrement. Sterling Hayden est égal à lui-même, hiératique comme absent de son grand corps  qu’il arrive si difficilement à habiller. Et il y a aussi Raymond Burr en ténébreux sournois et truqueur.

    Tout cela suffit pour en faire un film noir intéressant, mais il manque quelque chose pour en faire un très grand film. Probablement cela est dû au déséquilibre entre la description de la trajectoire de Kathy et l’aspect criminel de l’histoire. L’enquête est trop précipitée, Kathy et Doyle n’ont pas d’états d’âme dans la poursuite de leur destin.

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    « Le monde de San-Antonio, numéro 60, printemps 2012.Le champ du potier, Andrea Camilleri, Fleuve noir, 2012 »
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