• Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960

     Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960

    C’est le premier film original de Mario Bava. Mais auparavant il avait remplacé Riccardo Freda sur I vampiri tourné en 1957, ce film est considéré comme le premier film d’horreur italien. Il y a beaucoup de proximités entre les deux réalisations. Puis il avait beaucoup travaillé sur La battaglia de Maratone qui sera signé Jacques Tourneur. Et donc pour le récompenser de ses bons et loyaux services on l’autorisa à faire un film plus personnel, quoiqu’avec un budget assez modeste. Cette histoire qu’on raconte est en fait apocryphe comme l’a rapporté le producteur Massimo De Rita. Ce producteur voulait se lancer dans la production de films gothiques à la manière de la Hammer et il demanda à Bava de travailler dans ce sens.  Celui-ci choisit d’adapter une petite nouvelle de Nicolas Gogol, Vij ou Viy. Cette nouvelle avait été écrite en 1835. Gogol écrivait en russe, mais il était né en Ukraine. C’est un auteur qui a été très souvent porté à l’écran, on ne compte pas moins de cinq adaptations de Taras Bulba et quatre du Manteau, et quatre de Vij. Les Italiens, encore plus que les Français ont toujours fait grand cas des auteurs « russes » et de Gogol en particulier, Alberto Lattuada avait oruné une excellente version du Manteau intitulée Il cappotto. Ici Mario Bava avait arrangé à sa façon une légende Moldave avec une sorcière. En vérité il a complètement dénaturé le texte de Gogol pour n’en retenir que l’idée des morts vivants, et encore il la tire plus du côté de Dracula. L’ouvrage de Bram Stocker, paru en 1897, s’est d’ailleurs sans doute inspiré de la nouvelle de Gogol. Ce personnage a eu beaucoup de succès, et a dû être porté au moins une cinquantaine de fois à l’écran, avec des bonheurs divers. La trahison de Mario Bava qui tient sans doute du fait que le scénario a été travaillé par au moins six personnes selon les désirs du producteur, est peut-être plus dans l’esprit que dans la lettre. Gogol était en effet très anticlérical, ce qu’on ne retrouve pas dans La maschera del demonio, bien au contraire, on verra qu’un des thèmes principaux est le sauvetage des âmes par la croix. Le principe de la nouvelle était qu’un jeune séminariste doit passer trois nuits auprès du tombeau d’une sorcière, et bien sûr cela va révéler en lui des sentiments qu’il ne connaissait pas avant. Pour ceux qui voudrait voir une adaptation fidèle de cette nouvelle, il y a Vij ou le Diable de Konstantin Erchov qui date de 1967, film très peu connu, comme presque tout le cinéma soviétique puis russe, mais d’une grande beauté formelle.  

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960 

    En 1630, en Moldavie, Asa et son amant Iavouvitch sont brulés pour sorcellerie par le tribunal de l’Inquisition qui est dirigé par son frère ! On les accuse de sacrifier à Satan, ils sont marqués de la lettre S, puis on leur impose le masque des démons. Au moment de mettre le feu à leurs corps, un orage violent éclate, les assistants du grand inquisiteur s’enfuit à toutes jambes. Deux siècles plus tard le professeur Kruvajan et son assistant Gorobec en diligence prennent un raccourci pour atteindre le village de Mirgorod. Mais leur voiture s’embourbe et un essieu se détache. Pendant que le cocher répare cet accident bénin, Kruvajan et Gorobec visitent ce qui leur semble être des ruines. C’est en réalité la crypte où repose Asa. Le professeur regarde la tombe d’Asa, et remarque que son visage est bien conservé. Cependant une chauve souris provoque un petit incident, le professeur est légèrement blessé, et son sang coule dans les orbites d’Asa. Puis ils s’en vont et en sortant de la crypte, ils croisent une jeune femme qui promène deux chiens féroces et qui étrangement ressemble à Asa. C’est la fille du châtelain un lointain descendant du frère d’Asa. Celle-ci en ressuscitant va à son tour faire ressusciter son amant le sombre Iavoutitch. A partir de là des événements horrifiques vont avoir lieu. D’abord c’est le cocher que le père de Katia a envoyé chercher le professeur qui est assassiné par Iavoutitch, ensuite celui-ci va être vampirisé par Asa et se mettre à son service. Puis c’est le père de Katia qui va décéder. Il ne reste plus que Gorobec et le pope du village pour s’opposer. Entre temps Katia est piégée par le fantôme d’Asa qui va lui prendre sa jeunesse pour renaître à la vie. Mais Gorobec arrive à temps, il va se battre avec Iavoutitch, et s’en débarrasser. Cependant il confond Katia et Asa, mais au dernier moment quand il se décide à tuer celle qui est soi-disant Asa, il se rend compte qu’en réalité elle porte une croix, et donc il comprend que la fausse Katia est Asa. Sur ces entrefaits, les villageois qui ont découvert le cadavre du cocher tué par Iavoutitch, arrivent et décident de bruler Asa sur un bucher, sous les yeux du pope et de Gorobec. Ce dernier va déclarer sa flamme à Katia et probablement l’emmener avec lui loin de ces horreurs. 

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960 

    Le grand inquisiteur ordonne qu’on brûle sa sœur Asa et son amant 

    L’histoire est assez classique pour peu qu’on ait fréquenter les studios de la Hammer et qu’on se souvienne des différentes versions de Dracula. Il y a également beaucoup de défauts de logique dans la construction, des personnages apparaissent ou disparaissent sans raison, comme par exemple Sonia la fille de l’aubergiste, mais ce qui est important au cinéma c’est évidemment la force des images. Ce premier film de Mario Bave a une solide réputation et au fil des années il est devenu un classique du genre. Il a influencé beaucoup de réalisateur, notamment ceux du Nouvel Hollywood, par exemple le Dracula de Coppola (1992) est très démarqué de la maschera del demonio. Mais si l’histoire n’a pas trop d’importance – quoiqu’il faille bien tout de même se soucier du rythme et son déroulement – qu’est-ce qui en a ? D’abord il y a ce que suggère les à-côtés de l’histoire proprement dite. Ensuite il y a la construction des images et de leur mouvement qui va mettre au jour une adhésion ou non du public qui ne sait pas toujours pourquoi un film lui plait. 

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960

    Kruvajan et Gorobec sont entrés dans la crypte 

    Le premier élément remarquable est qu’il s’agit d’une œuvre sur la cruauté. Dès l’ouverture on est saisi par ce sadisme latent. C’est extrêmement violent. Non seulement Asa est marquée d’un S pour Satan, mais elle va être cruellement défigurée par le masque garni de clous à l’intérieur qu’on lui enfoncera dans le visage à coups d’un énorme maillet en bois manié par des bourreaux à la silhouette imposante. Et puis ensuite elle sera brûlée ! Mais cette punition est mise en scène par son propre frère, un inquisiteur de l’Eglise qui semble être jaloux de sa sœur qui a une relation sulfureuse avec son amant. Dès lors on se demande qui est mauvais, la sœur qui se livre à la débauche ou le frère jaloux autant qu’incestueux. Pourtant cette Eglise vindicative va être remplacée deux siècles après par un pope qui œuvre pour le bien et qui continue toutefois à chasser les sorcières, mais d’une manière moins violente. la première interrogation du spectateur est qu’au fond de lui-même il se range derrière la sorcière. Mais que ce soit elle ou son frère jaloux, ce sont des personnages sadiens, des prédateurs qui prennent la vie pour leur propre plaisir. Le personnage du professeur Kruvajan est tout aussi ambigu, esprit rationnel qui perd les pédales en rencontrant le fantôme d’Asa, il se livre totalement à la débauche. Nécrophile convaincu, il va redonner vie à un cadavre dont il est tombé amoureux. Cette pulsion sexuelle malsaine révèle bien entendu une autre face de l’amour physique, l’attrait pour la mort, la sienne comme celle des autres. En abandonnant la rationalité scientifique, il ouvre la porte à une vérité alternative fondée sur la passion et la peur. Le fantôme d’Asa est sans doute effrayant, mais il est attirant, et cet effroi fait bien partie de l’attrait sexuel. 

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960 

    En sortant de la crypte ils rencontrent la belle Katia 

    Remarquez le parallèle qu’on peut faire entre Asa et Satan. Ce dernier est souvent désigné par les sectes satanistes comme celui à qui on a fait du tort. C’est l’ange déchu, celui que Dieu à rejeté pour uniquement sauver son pouvoir. C’est cette déchéance qui l’a rendu mauvais. C’est le cas d’Asa, c’est bien son frère qui la désigne et qui l’a fait sorcière. Que ce soit le professeur, Iavouvitch ou Asa, on voit des individus qui passe d’un monde à un autre, et cette notion de passage va guider la mise en scène. Celle-ci utilise des longs couloirs, des sortes de tunnels même qui sont représentés aussi bien par une nature hostile et luxuriante, que par l’architecture du château, où le caractère étroit des pierres débouche sur une lumière terne et incertaine, voilée par un brouillard qui semble coller à la peau des personnages. Le château est évidemment une forme de prison des âmes, mais il ménage aussi des passages secrets qui représentent la possibilité d’en sortir ou la possibilité d’en mourir.  C’est un choix, et le professeur fera celui de mourir après avoir connu l’extase dans un baiser de la mort donné par le fantôme d’Asa. La scène où Asa tente de prendre le sange, la jeunesse et la vie de Katia est tout à fait dans la logique des films de vampires.

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960 

    Le père de Katia use de la croix pour faire reculer le démon 

    Ici il faut souligner l’importance de la peinture et de ce qu’elle représente. Plusieurs tableaux jouent un rôle important. On pourrait dire que c’est là le résultat de l’influence du film noir, et particulièrement de Laura d’Otto Preminger. En effet, il y a dans le château un tableau qui représente Asa – on ne se posera pas la question de savoir pourquoi le Prince Vajda garde ce tableau de son ancêtre maudite – c’est le tableau d’une morte, signifiant par là que la peinture est l’art d’un autre temps parce qu’il fige le mouvement dans une posture trompeuse. Mais ce tableau maléfique va se transformer, se dégrader en même temps que les suppliciés reviennent à la vie. Revenant d’entre les morts, la peinture renaît ! Mais les tableaux, celui d’Iavoutitch, sont aussi des leurres qui masquent des passages secrets. Celui de l’amant défunt d’Asa doit être déchiré, transpercer pour ouvrir la voie de la connaissance. Le second, celui d’Asa, est en réalité une porte, la peinture est alors une ouverture sur une autre réalité. Tout cela indique un intérêt de Bava pour la peinture, son œuvre illustre l’idée de peindre avec la lumière, le sain précepte de John Alton[1], et donc par suite pourquoi le film est en noir et blanc. Au-delà de l’image c’est la lumière et non la couleur qui est importante. Bava n’a pas été directeur de la photographie pour rien. On a cru longtemps que Bava avait tourné le film en noir et blanc par souci d’économie. Il semble que ce soit une nouvelle légende. Le film n’était pas du tout un film fauché, la durée de son tournage de 6 ou 7 semaines en atteste, mais Bava en tournant en noir et blanc voulait se démarquer des films de la Hammer et se rapprocher un peu plus de l’esthétique des films d’horreur d’Universal.  

     Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960

    Un étrange attelage emmène Kruvajan 

    La mise en scène est très soignée, avec des mouvements de caméra, aidés par la fameuse dolly, très ingénieux qui font comprendre le sens de l’espace. Une scène excellente de ce point de vue est celle de Katia en train de se lamenter devant son miroir sur la déconfiture de sa famille et la mort de son père. Elle est filmée en pivotant du miroir vers la couche où repose le Prince Vajda. La course de Katia, effrayée, dans les couloirs du château, avec des éclairages latéraux très savants est aussi remarquable de fluidité. On a beaucoup insisté sur l’importance des effets spéciaux, à la fois simples et superbes, par exemple le vieillissement de Katia qui est réalisé grâce à des éclairages savants pour faire ressortir les rides qui avaient été tracées au crayon de maquillage. De nombreux plans sont empruntés à I vampiri ou à Caltiki - il mostro immortale, deux films signés Riccardo Freda, mais en partie réalisés par Mario Bava. 

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960 

    Le tableau déchiré révèle un passage secret 

    Deux éléments doivent être soulignés, d’abord la simplicité des décors qui se révèlent excellents pourtant, notamment cet enchevêtrement d’éléments naturels, du bois mort, qui donnent un effet de tunnel quand Kruvajan et son élève s’égarent dans leur chemin vers le village. Une partie du film a été tournée dans le propre château du producteur Massimo De Rita. Mais beaucoup est travaillé sur le montage et son rythme soutenu. Je pense à la scène du prologue où on ne voit rien concrètement des tortures subies par les deux amants, mais où tout est suggéré et rendu effrayant par le découpage qui montre d’un côté les bourreaux musculeux et masqués, équipés de masses en bois, et de l’autre la terreur d’Asa face à l’indifférence de son frère. Il y a très peu de déchets, les perruques sont peut-être discutables, si celle d’Asa est compréhensible, celle de Kruvajan l’est beaucoup moins, comme celle de Iavoutitch. 

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960 

    Le portrait d’Asa cache une porte 

    Le coup de génie de Mario Bava a été d’engager Barbara Steele, actrice anglaise qui n’avait quasiment rien fait, elle s’était, en désespoir de cause rabattue sur l’Italie où de nombreuses ex-vedettes du cinéma anglo-saxon venaient s’enterrer sans guère de possibilité de trouver un second souffle. Mais ce ne fut pas le cas pour Barbara Steel, au contraire, sa carrière redémarra en se spécialisant dans le film d’horreur italien. Ce n’est pas tellement qu’elle soit une bonne actrice, mais c’est que Bava a compris l’intérêt de son physique. En effet, elle a des très grands yeux qui peuvent exprimer à peu près tout, à condition que ce soit extrême. Elle est aussi bien effrayée qu’effrayante, notamment dans cette fameuse première scène. Son visage triangulaire, avec des pommettes hautes et un front bombé lui donne un côté fantastique sans qu’elle n’ait rien à faire. A cette époque elle n’avait que 23 ans. On dit qu’elle s’est très mal entendue avec Mario Bava qui du reste ne la réemploiera plus, elle ira chez Riccardo Freda, chez Antonio Margheriti ou chez Lucio Fulci, tenant des rôles un peu semblables. Ici elle joue les deux rôles, celui de la douce Katia, et celui de la démoniaque Asa. Notez que Bava utilisera une actrice un peu ressemblante avec Daliah Lavi pour La frusta e il corpo. Mais il voulait des acteurs anglo-saxons pour rivaliser à l’international avec les films de la Hammer. Aussi à côté de Barbara Steele il engagea John Richardson, un acteur très décoratif qui faillira ensuite avoir le rôle de James Bond, mais on lui préféra Sean Connery, ce qui se comprend. Cet acteur décédé récemment du COVID, n’a pas fait une grande carrière, et ici il est assez en retrait, sans être particulièrement mauvais. Il y a aussi Andrea Checchi dans le rôle du docteur Kruvajan. Il est très bien notamment quand il doute de sa propre rationalité scientifique et qu’il se laisse aller à devenir mauvais. Arturo Dominici est effrayant juste comme il faut, avec sa perruque et sa moustache dans le rôle de Iavoutich. Sa propre fille Germana Dominici interprète la jeune Sonia. C’est un défaut du scénario qui fait que son rôle est sacrifié. En effet, elle représente la femme en devenir, donc une fragile proie potentielle effrayée par la vie. Alors qu’à l’auberge on nous la présente comme importante, elle est ensuite abandonnée. Mais Bava s’ingénie à filmer l’ambiguïté sur son visage qui semble montrer qu’elle désire aussi affronter sa peur. 

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960 

    Katia est affolée et appelle à l’aide 

    Il faut parler de la musique de Roberto Nicolisi qui est excellente, il y a une utilisation singulière des tambours et du basson qui renforce le caractère envoutant du film. La photo est bien entendu excellente. Elle est signée Mario Bava, mais il est possible qu’elle doive beaucoup aussi au cadreur Ubaldo Terzano, selon Armando Govoni, l’un des producteurs du film qui décrivait le tournage comme très difficile et éprouvant du fait d’un manque de préparation ou plutôt d’une entrée en production trop précoce[2]. 

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960 

    Gorobec présente la croix à Asa qui est démasquée 

    Le film eut un succès relativement mitigé en Europe à sa sortie, y compris en Italie où on n’en comprit pas l’importance. En France il eut une bonne réception de la part de la critique qui ne s’intéressait pas beaucoup au cinéma de genre. La vérité vint, si on peut dire des Etats-Unis qui lui firent bon accueil sous le nom de Black Sunday, avec un traficotage toutefois de la version voulue par Mario Bava. La version AIP, américaine, compte environ six minutes de moins que la version originale. Mais si la critique française en général boudait le film, sauf Positif et Midi-Minuit bien sûr, le bouche à oreille fit son travail au fil du temps auprès des cinéphiles. On ne compte pas les différentes éditions de ce film en DVD et maintenant en Blu ray.  Sa réputation est pleinement justifiée, on peut regretter toutefois qu'on mette souvent en avant les qualités formelles de la réalisation qui sont évidentes au détriment de la signification profonde du film. c’est un film fondateur pour le film d’horreur à l’italienne genre dans lequel vont s’engouffrer des réalisateurs importants comme Lucio Fulci, Antonio Margheriti ou encore Mario Caiano. D’une certaine manière c’est à la renaissance du cinéma de genre qu’on assiste. Le film a eu une influence considérable sur les cinéastes américains, notamment sur Tim Burton et son assez pâle Sleepy hollow. Le fils de Mario Bava, Lamberto Bava, en fit un remake douteux produit par Berlusconi, c’est tout dire. 

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960 

    Les villageois brûlent Asa 

    Le masque du démon, la maschera del demonio, Mario Bava, 1960 

    Avec ce film, Barbara Steele devint une icône du cinéma fantastique 

     



    [1] Painting with light, University of Califormia Press, 1995.

    [2] Tim Lucas, Mario Bava, all the colors of the dark, Video watching, 2007.

     

     

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