• Byron Haskin, L’homme aux abois, I walk alone, 1948

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    Frankie sort de prison où il a passé 14 années. Il est tombé pour une histoire de trafic d’alcool qui a mal tourné. Mais il avait un ami qui devait prendre soin de lui et de ses intérêts, le flamboyant Noll qui entre temps a su prospérer avec l’argent de Frankie. Il dirige un club très sélect, Le Régent. Frankie est très choqué de l’abandon de Noll et il prétend aller lui demander des comptes. Mais Noll qui lui met d’abord dans les pattes sa propre maîtresse Kay, n’entend rien donner à Frankie, ou peu de chose. Il va s’en débarrasser et le faire accuser de meurtre. Mais Frankie grâce à l’aide de Kay va déjouer le piège et finir par confondre Noll qui mourra sous les balles de la police.

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    Noll demande à Kay de faire parler Frankie 

    Burt Lancaster est au début de sa carrière, Kirk Douglas aussi d’ailleurs, mais ce dernier ne tient qu’un second rôle. Burt Lancaster est sorti de l’anonymat avec trois films noirs, Les tueurs de Siodmak, Brute Force de Dassin et Desert Fury de Lewis Allen. Son physique est à ce moment-là son principal atout, il est le personnage principal celui qui porte le film sur ses larges épaules. Mais il faut bien le souligner, son jeu n’est pas encore très étoffé. Il joue l’homme en colère sans trop de nuance, avec une raideur qu’il perdra par la suite. Ce n’est donc pas un très bon film. Le scénario est aussi bien trop convenu, et surtout le film hésitant en permanence entre le film noir et le polar où le héros positif s’amende de son sulfureux passé pour accéder à un happy end, avec à la clé un mariage.

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    Frankie se remémore son équipée nocturne qui a mal tourné 

    Il y a pourtant quelques tentatives pour faire dérailler une histoire de rédemption bien trop conventionnelle. D’abord l’ambiguïté de Frankie. En effet, on ne sait pas trop ce qu’il revendique, la loyauté de son ami, une part sur les bénéfices d’un argent bien mal acquis, ou au contraire est-il jaloux de sa réussite et de sa maîtresse ? Cette dernière est tout autant compliquée puisqu’on ne sait pas si elle s’allie à Frank par dépit amoureux, Noll lui préfère une autre femme pour épouse, ou si au contraire elle est sur la voie de retrouver le chemin de la morale. Sous ce double éclairage, Noll n’apparait plus comme complètement mauvais, et du reste, Frankie ne fait aucun effort pour arriver à un accord à l’amiable avec lui. Mais c’est finalement bien peu de chose dans une histoire qui s’enlise dans le simple fait divers.

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    Noll envoie ses tueurs pour éliminer Dave 

    Du point de vue de la réalisation, c’est assez plat. Adapté d’une pièce de théâtre, les scènes d’extérieur font trop studio. Quelques scènes sont tout de même réussies, celle où Frankie se remémore sa folle équipée avec Noll pour passer de la gnole en contrebande, ou encore le meurtre de Dave par le sbire de Noll. C’est bien éclairé, les contrastes du noir et blanc sont excellents. Mais les colères de Frankie sont un peu trop répétitives et ne font guère avancer l’histoire. Il est vrai que Byron Haskin n’a jamais été un grand directeur, vieux routier du cinéma muet, il était avant tout un excellent photographe. Ici les acteurs semblent un peu livrés à eux-mêmes. Si Kirk Douglas est déjà impeccable dans un rôle qui ressemble assez à celui qu’il avait tenu dans Out of the past, le chef d’œuvre de Jacques Tourneur, Burt Lancaster est très emprunté. Lizabeth Scott était déjà une actrice reconnue du film noir. Elle est ici une chanteuse de boîte de nuit, rôle qu’elle retrouvera dans Dark city. On reconnaîtra au passage quelques autres silhouettes du film noir, comme par exemple Wendell Corey, ou Mike Mazurki, le géant à l’étrange figure qui donne une raclée à Burt Lancaster. 

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    Frankie est accusé d’avoir tué Dave  

    Si le film se voie sans déplaisir, surtout à cause du casting, il n’est tout de même pas essentiel. La résolution finale de l’histoire est un peu téléphonée. 

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    Frankie va confondre Noll 

    Voici ci-dessous la liste des films auxquels Kirk Douglas et Burt Lancaster ont collaboré ensemble.  

    - L'homme aux abois (1948)

    - Au fil de l'épée (1959)

    - Règlement de compte à OK Corral (1957)

    - Le dernier de la liste (1962)

    - Sept jours en mai (1964)

    - Victoire à Entebbe (1976 

    - Coup double (1986)

    En 1981, ils ont également joué une pièce de théâtre ensemble, The boys of autumn

    « Joel & Ethan Coen, Inside Llewyn Davis, 2013Dans l’ombre de San Francisco, Woman on the run, Norman Foster, 1950 »
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