• L’indic, n° 12, juin 2012

     

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    La nouvelle livraison de L’indic est excellente pour au moins deux raisons. D’abord pour avoir ouvert un dossier sur les mécanismes de la peur. Et la peur, hein, c'est essentiel si on veut comprendre quelque chose à la société moderne ! On y parle du thriller, ou du roman à suspense. C’est intéressant parce que c’est plutôt sur ce segment du polar que les procédés sont les plus évidents. Ce qui ne veut pas dire bien sûr que ce soit facile d’écrire un bon « suspense ». A l’heure actuelle le « thriller » prolifère et le « noir » ne se vend pas bien, sans doute parce que le « noir » n’est pas fait pour le simple délassement, alors que le « thriller » est bien moins engageant.

    Ensuite, il y a les interviews croisées de Gratias et Bondil sur la sempiternelle question de la trahison dans les traductions. Certes on revient toujours sur les mêmes idées – avec au passage un coup de griffe à la Série noire qui a massacré la publication de Jim Thompson ou même de Raymond Chandler – mais il est bon aussi de rappeler qu’au-delà de la compétence des traducteurs, c’est l’éditeur qui est en cause puisqu’en effet il faut payer pour avoir une bonne traduction. Gratias cite les erreurs de traduction à propos de Thompson, par exemple le traducteur écrit « car » pour « car », donc au lieu de voiture. Et évidemment se déplacer en car ou en voiture, ce n’est pas tout à fait la même chose. Ce type de faute est bien dommageable, mais elle ne remet pas en cause les capacités du traducteur, sauf à dire qu’il n’avait pas très envie de traduire Jim Thompson. La confusion doit venir certainement de la précipitation dans laquelle la traduction s’est effectuée. Elle remet plutôt en cause la compétence de l’éditeur qui aurait pu au moins relire le manuscrit ! Il semblerait qu’une grande partie des fautes de traduction vienne non pas du manque de connaissance de la langue anglaise, mais plutôt de la précipitation de la traduction. Par exemple les traductions de Michael Connelly sont très mauvaises quand elles ne sont pas tronquées.

    Enfin on trouvera dans ce nouveau numéro de L’indic quelques notes sur le cinéma, notamment sur un film que j’aime bien de James Gray, La nuit nous appartient.

    Bref, un bon numéro !

    « La France d’Alphonse Boudard, Pierre Gillieth, 2011Johnny, roi des gangsters, Johnny Eager, Mervyn LeRoy, 1941 »
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