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Liberté surveillée, Vladimir Volichek & Henri Aisner, 1957
Jean-Paul Viberty échappe de peu à la police qui est venue l’attendre à la gare. Il se retrouve par hasard dans un train qui s’en va à Prague. Un entraineur de course d’aviron le prend pour le masseur de l’équipe et l’embarque avec lui. Arrivé à Prague, Jean-Paul qui se fait appeler Jean va tomber sous le charme de la sublime Eva. Mais celle-ci quoiqu’attirée par ce mauvais garçon, est par ailleurs fiancée à un champion d’aviron tchèque. Rapidement les choses vont devenir compliquées, et au cours d’une expédition dans la nature, Eva est prête à céder et à s’enfuir avec Jean. Mais au dernier moment c’est lui qui refusera, pensant qu’il n’a pas d’avenir pour elle. L’équipe rentre finalement à Paris, et Jean refusera l’aide de l’entraîneur qui a compris que derrière le mauvais garçon se cachait un cœur d’or et préférera retourner à sa vie aventureuse en sautant du train.
La police attend Jean-Paul en tête du train
Quoique le scénario ne casse pas trois pattes à un canard, le film connu un bon succès en France, mais aussi dans les pays de l’Est. Le premier problème que rencontre un tel film est son hybridation. Partant d’un film noir un peu basique, il va s’orienter peu à peu vers la romance façon Marianne de ma jeunesse. Un amour aussi puissant qu’impossible, magnifié par la somptueuse de la nature. Ce qui n’évite pas, bien au contraire, les scènes folkloriques un rien lourdingues sur les traditions tchèques avec les costumes qui vont avec. Pour célébrer l’amitié franco-tchèque, après une compétition d’aviron, cette belle jeunesse s’adonne aux joies du camping en pleine nature, avec des feux de camp et des chansons. Il y a donc une opposition forte entre cette jeunesse robuste et saine et le famélique voyou qui vient semer la perturbation dans ce bel agencement. Bien entendu la morale sera sauve et la belle Eva retrouvera les bras robustes de son fiancé auquel elle est liée depuis sa plus tendre enfance.
A Prague Jean-Paul tombe sous le charme d’Eva
C’est le produit d’une coproduction franco-tchèque au budget assez élevé, le film est tourné en couleurs et en écran large suivant un procédé français, Franscope. Il est essentiellement monté sur le couple Marina Vlady/Robert Hossein qui étaient à l’époque mari et femme et qui représentaient un couple assez mythique qui faisait la une des journaux dévolus aux ragots sur les personnalités. Si Robert Hossein était encore au début d’une carrière prometteuse, Marina Vlady était déjà une star internationale, reconnue aussi bien en Russie qu’en Italie. Le film fut réalisé par deux metteurs en scène, l’un tchèque, Vladimir Volichek, l’autre français, Henri Aisner. Il semble cependant que ce soit Volicheck qui ait été le principal responsable de l’ensemble.
Jean-Paul met au défi Benoît de le dénoncer à la police
On ne peut pas dire que le résultat soit très bon. C’est décousu, surchargé de scènes folkloriques, il y a beaucoup de répétitions pour mettre en lumière les hésitations d’Eva. Mais il y a quelques bons moments tout de même, à commencer par l’ouverture du film qui voit notre héros s’enfuir au milieu de la gare, ou encore la fuite finale de Jean-Paul qui saute du train. Les paysages sont splendides et bien filmés.
Jean-Paul retrouve la belle Eva à la fête
La liberté surveillée dont il s’agit ici est celle que s’octroie Jean-Paul en se mettant sous la protection tatillonne de Benoît l’entraîneur au grand cœur qui rêve d’aider le fuyard à se racheter une conduite.
Eva et Jean rêvent d’un grand amour
Reste les acteurs. Robert Hossein domine le film qui est construit autour de son personnage, Eva n’apparaissant que dans un second temps à l’écran. Il est très bon, depuis ses premiers films il a pris de l’assurance. Marina Vlady est splendide, même si son rôle lui ôte un peu de sa personnalité. Enfin René Lefevre joue Benoît avec suffisamment de conviction pour nous faire avaler les absurdités du scénario.
Après bien des hésitations Eva rejoint Jean
On peut voir ce film comme une curiosité pas du tout désagréable mais sans grand relief. Après tout, les coproductions franco-tchèques ne doivent pas être aussi nombreuses que cela.
Jean saute du train
« Les mauvais coups, François Leterrier, 1961Voyage au bout de l’enfer, The deer hunter, Michael Cimino, 1978 »
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