• Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971

     Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971

    Cet opus qui clôture la trilogie dite animalière est une histoire beaucoup plus linéaire et facile à comprendre, c’est un giallo des plus traditionnel sans même une incursion érotique ou fantastique. Le jeu est bien entendu de connaître les intentions et l’identité du coupable de meurtres en série. Ce troisième film va recycler les obsessions d’Argento. D’abord le traumatisme de l’enfance qui transforme des individus en criminels, une fois de plus la psychanalyse est convoquée. Ensuite les difficiles rapports sexuels non seulement entre les hommes et les femmes, mais aussi pour les homosexuels. Enfin l’opposition entre la science et la rationalité d’un côté, et l’intuition, la poésie de l’autre. Et justement c’est de ce point de vue que le titre sera justifié. La science est une fois de plus vouée au pilori, que ce soit la science pure ou la psychanalyse. Mais au-delà de tous ces thèmes déjà rencontrés chez Argento, il y a aussi une réflexion sur le faux. Dans cette fable au titre surréaliste, tout parait faux, y compris les pires évidences des sentiments. On note que le scénario cependant n’est pas exempt de contradictions et d’incohérences qui vont bien au-delà d’un manque de réalisme qui est quant à lui parfaitement revendiqué. Le film a été tourné directement dans la foulée de Il gatto a nove code. Peut-être que cette précipitation a nuit à la qualité du résultat.   

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971

    Roberto suit l’homme qui le suivait 

    Roberto est un batteur dans un groupe de rock. Il s’aperçoit qu’un homme vêtu de noir, portant des lunettes noires le suit et l’espionne. Pour en avoir le cœur net, il se met alors à le suivre pour lui demander des comptes. Mais l’homme en noir l’attire dans un théâtre vide. Ils se battent, l’homme sort un couteau et dans la bataille Roberto le tue. Un individu masqué a cependant pris des photos de la scène. Préoccupé, il avoue à sa femme qu’il atué un homme. La persécution ne cesse pas il reçoit des coups de fil, on dépose des photos de la scène du crime chez lui. Son crime est relaté dans le journal. La femme de chambre a cependant entendu la conversation entre Roberto et Nina. Roberto décide d’aller voir Dio, un marginal qui vit au bord du Tibre. Celui-ci lui conseille d’engager un détective privé pour veiller sur Nina et sur sa maison. Les choses se compliquent, d’abord la femme de chambre qui voulait faire chanter l’assassin va à un rendez-vous dans un parc, elle y sera assassinée. Et puis la cousine de Nina vient s’installer à la maison. Mais on apprend que Carlo Marosi, l’homme en noir, en réalité n’est pas mort qu’il a simulé son propre assassinat. Il comprend cependant que l’assassin qui l’a payé ne se contente plus d’un simulacre, mais il va passer à l’action. Il réclame plus d’argent pour se retirer du jeu. Lui aussi va être assassiné. Roberto par contre va voir le détective privé, Arrosio, apparemment un raté, mais celui-ci qui fait étalage de son homosexualité, va rapidement découvrir l’auteur des crimes. Il sera cependant assassiné dans les toilettes du métro. Mais Dalia la cousine de Nina va à son tour découvrir l’auteur des crimes, elle tente en vain de joindre Roberto qui est à une séance d’enregistrement, elle n’échappera pas au criminel. Dalia va être enterrée, mais les scientifiques qui l’ont autopsiée on prélevé l’œil pensant que la rétine a pu peut-être conservé l’image de l’assassin, ils convoquent Roberto. L’expérience ne réussit pas tout à fait, on perçoit seulement quatre mouches de velours gris. Roberto est décontenancé, mais, sur les conseils de Dio, il va attendre l’assassin chez lui pour le piéger, et à cet effet, il a acheté un revolver. Il attend, mais au bout de cette attente, c’est sa femme qui réapparait ! Il lui demande de s’en aller. Ils se disputent, et Roberto remarque alors qu’elle porte un collier au bout duquel se balance une mouche dans une enveloppe de verre. Il comprend alors que sa femme est la coupable. Elle arrive cependant à s’emparer du revolver et lui explique qu’en fait son but dans la vie ça a été de se venger de son père qui la battait, mais qui est mort, et qu’elle avait trouvé en Roberto son portrait craché et donc qu’elle l’avait épousé pour assouvir son instinct meurtrier. Elle tire plusieurs fois sur son mari, mais au moment de lui porter le coup fatal, Dio surgit de n’importe où. Elle s’enfuit en voiture et va s’encastrer dans un camion qui passait par là. 

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971

    Roberto a tué un homme et quelqu’un la photographié 

    Le musicien Roberto est une sorte de morne marionnette manipulée par les femmes, que ce soit son épouse qui se sert de lui pour assouvir sa soif de vengesse travaillée par une tendance paranoïaque, ou que ce soit la cousine Dalia qui s’en sert comme d’un objet sexuel qu’elle emprunte à Nina, également il est courtisé par Maria Pia et cela l’effraie aussi. Le contrepoint de cette méfiance envers la femme c’est évidemment Arrosio, une caricature d’homosexuel qui le drague gentiment. Il y a d’ailleurs plusieurs couples masculins, d’abord Dio et Roberto. Si le second est marié, le premier est un célibataire crasseux qui vit dans une sorte de déchéance matérielle assumée. C’est un couple, et d’ailleurs Dio viendra à son secours à la fin pour le sauver. Roberto est un homme très faible, maladroit il est incapable de faire pièce à la furia de Nina. Il porte des cheveux longs et se fait cajoler comme une fille dans son bain par Dalia ! A l’évidence Roberto et Arrosio forment un autre couple et le plus viril des deux parait être l’homosexuel assumé. Mais comme on l’a compris la femme, comme dans tout bon film noir, brise cette amitié virile naissante. Sauf qu’Argento en donne une lecture qui est explicitement que cette sorte d’amitié est bien de nature homosexuelle. On avait déjà cette obsession dans les deux premiers opus de la trilogie. Bien entendu la machination de Nina peut être considérée comme un peu trop compliquée, mais justement, cette complication est la preuve de la perversité de la femme. Cette perversité est à peine atténuée par le fait que Nina a vécu un traumatisme douloureux qui l’a conduit dans une clinique psychiatrique où elle est restée trois ans en vain pour se soigner, sans succès. 

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971

    Roberto va voir son ami Dio pour trouver une solution 

    Egalement la femme de chambre est tout à fait sournoise et complote contre Roberto pour son propre compte. Les hommes sont moins bien mauvais que ces femelles furieuses. Même Carlo Moraso qui a agi contre Roberto en montant un simulacre de meurtre, se retire de la combine dès lors qu’on passe à des meurtres. Le louche Andrea qui manifestement veut séduire toutes les femmes qui passent à sa portée, y compris Nina, n’est pas totalement mauvais, en tous les cas il ne commettra rien de répréhensible. Le facteur ou le voisin sont aussi des ennemis potentiels de Roberto, mais ils ne fomentent rien contre lui, ils se contentent de le détester. Il y a donc bien une asymétrie entre les hommes et les femmes dans la détestation universelle que subit Roberto. C’est bien la preuve que les hommes sont moins pervers que les femmes. Bien entendu, on peut toujours souligner que cette idée très générale est totalement fausse puisque les statistiques montrent que depuis la nuit des temps les hommes sont beaucoup plus criminels que les femmes. Je me suis aussi posé la question du rêve de la décapitation qui est censé se passer en Arabie saoudite. Si le thème de la castration est assez évident, je ne comprends pas très bien le rapport qu’il peut entretenir avec les diverses figures féminines qui entourent Roberto. 

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971

    La femme de chambre de Roberto est piégée dans le parc 

    Au-delà de ces relations compliquées entre la lutte des sexes et le crime, il se reflète au fond quelque chose de plus trouble, une critique de la modernité sous toutes ses formes. Roberto n’est pas un garçon brillant intellectuellement, et sa femme le lui fera remarqué, lui démontrant qu’il a été bien long à comprendre la salade dans laquelle il s’était embarqué. Et s’il n’est pas bien malin cela va avec le fait qu’il pratique une musique aux accents très rock mâtinés de pop. La musique est le reflet de la médiocrité de l’époque. Au fond les seules personnes fiables, bien qu’étranges, ce sont Dio et ses amis. Cela vivent comme un retour vers une nature mal dégrossie, mais peut-être moins fausse. De même le détective privé qui est un raté complet du point de vue des critères dominants de la société occidentale apparaît comme un homme du passé, mais certainement plus vrai puisqu’il n’a pas perdu encore son humanité. 

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971 

    Carlo Marosi n’est pas mort 

    Le thème du regard est de nouveau présent dans le film. il est même décisif. D’abord par la façon de récupérer une image qui se serait gravée dans la rétine d’une morte. Mais cette image récupérée tant bien que mal n’est pas vraie puisqu'en effet elle montre quatre mouches, alors qu’il n’y en a qu’une. Le fait qu’il y en ait quatre provient de la décomposition du mouvement, l’image fige une réalité qui n’existe qu’à l’état de mouvement. Argento filme d’ailleurs un œil isolé, monté sur un support, comme s’il était encore vivant et autonome par rapport au corps qui l’a porté. C’est la vieille opposition entre le cinéma et la peinture par exemple. La science apparaît alors incapable de saisir le mouvement, c’est-à-dire la poésie de la vie. Ensuite il y a cette photo qu’on voit dans le journal et qu’on lui envoie d’ailleurs et qui est censée prouver la vérité comme dans le film précédent d’Argento ou dans le Blow Up d’Antonioni. Mais ici Argento renverse le principe puisque l’image apparaît comme facile à truquer et donc sans valeur morale puisqu’elle ment. Enfin il y a une nouvelle fois le principe de la caméra subjective qui remplace le regard du tueur au moment des meurtres. 

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971

    Arrosio, le détective, raconte à Roberto ses multiples échecs 

    L’histoire est parfaitement linéaire, Argento ne s’amuse pas à jouer avec les différentes temporalités. On a souvent présenté ce film comme un mauvais rêve, c’est une vision que je ne partage pas, au contraire, tout est bien carré, passé à la moulinette de la rationalité la plus élémentaire. A peu près tout ce qui était mystérieux trouve son explication logique. Tout part du fait que le père de Nina voulait un garçon pour sauver son honneur et que malencontreusement sa femme a accouché d’une fille. Pour tromper cette réalité cruelle il obligera sa fille a se déguiser en garçon, première règle qui trouble l’ordre définit par le genre. A cette époque on n’en était pas encore à déconner à tour de bras sur les quantités indéfinies de genres, et le genre s’appelait le sexe tout simplement. C’est d’ailleurs le père tyrannique qui trouble cet ordre biologique en refusant l’ordre biologique. 

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971

    Dalia entame une liaison avec Roberto tandis que sa femme n’est pas là 

    Les qualités de la mise en scène propre à Argento sont là, avec la même fluidité dans les mouvements de caméra, une attention évidente aux couleurs. L’usage du cinémascope permet plus encore que dans les films précédents une grande diversité dans les angles de prises de vue. Le rythme est excellent et les scènes d’actions sont rapides. Je pense à la scène de la poursuite dans le métro, ou encore la lutte finale entre les deux époux. Les meurtres ne sont pas filmés directement, mais ils le sont plutôt à travers l’œil du tueur, ou de loin, c’est donc l’attente du meurtre qui est plus importante que son exécution. c'est typique dans la mort de Dalia qui se cache dans l’armoire. Le temps est ici dilaté, puis quand elle sort, croyant la voie libre, elle est assassinée, en dévalant les escaliers à l’envers. Donc on ne voit pas le sacage de son corps, on n’en voit que la conséquence dans cette chute brutale du cadavre. D’un certain point de vue on pourrait dire que la mise en scène de Dario Argento, du moins à cette époque, est bien plus hitchcockienne que celle de Mario Bava, c’est moins le meurtre qui est filmé que l’attente de son exécution qui est rapide, puis sa conséquence directe. Le meurtre proprement dit est réduit à un trait rouge qui zèbre le front de Dalia. Le meurtre de Marosi est filmé uniquement en gros plan et de dos. On ne voit rien d’autre que le cou de la victime et le lacet qui méthodiquement se resserre. Il n’y a rien d’horrifique. Argento utilise aussi les passages étroits, par exemple dans la promenade de Roberto accompagné d’Arrosio, ou la folle course de la femme de chambre piégée dans le parc et dont l’espace en se rétrécissant l’amène peu à peu à être coincée dans un étroit couloir, un goulet d’étranglement, qui la mène de la vie vers la mort. 

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971

    Dans le métro, Arrosio a perdu la trace de l’assassin 

    L’utilisation du masque ricanant lors du faux meurtre initial, provoque un effet visuel particulier, dans la mesure où on a l’impression qu’il s’agit d’un mannequin, d’une sorte de pantin, animé par ailleurs par une force extérieure. Il est situé dans un théâtre qui parait abandonné. Les lieux sont dominés par un rouge profond, mais ce mannequin qui prend des photos, présente un aspect inquiétant, non seulement parce qu’il domine la scène et manipule le malheureux Roberto, mais aussi parce qu’il est figé dans un sourire sinistre qui ressemble à la mort. En dessous, et pour son plaisir, s’agitent deux silhouettes qui semblent vouloir s’entretuer. L’acteur qui joue Carlo Marosi a également un visage, figé sans expression, et on à l’impression de loin qu’il est lui aussi un pantin. Dans ce jeu des apparences où le faux est un moment du vrai, se résume la dérision existentielle de Roberto et plus généralement de la société qui l’entoure. La vie est un théâtre d’ombres, et Argento le démontre en enchaînant avec la fête que donne le couple Roberto-Nina, recevant des « amis » tous plus vides les uns que les autres. Dans la scène du théâtre Argento alterne les prises de vue en plongée et contre-plongée, comme s’il s’agissait de représenter une bataille que Roberto ne peut que perdre, parce qu’il ne peut pas en comprendre les enjeux. Le décor volontairement baroque de cette scène renvoie à l’architecture rococo qui sera filmée dans les rues de Rome, comme un contrepoint à la vie malheureuse et contemporaine que subissent les protagonistes de cette fable. 

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971 

    La famille se réunit autour de Dalia 

    L’interprétation est cependant assez problématique, Michael Brandon qui est le « héros » Roberto de cette histoire est mou comme une chique, on a toujours l’impression qu’il s’est endormi entre deux scènes. Quoiqu’il se passe il affiche toujours cette figure morne et sans expression, parfois il sourit un peu devant les blagues un peu grasses de Dio, ou il fronce les sourcils quand il comprend que sa femme veut l’assassiner. Mais c’est bien tout. En utilisant cet acteur Argento veut-il nous démontrer tout le vide qui habite les musiciens qui font du rock ? Mais en vérité les acteurs qu’il voulait obtenir pour le rôle de Roberto, d’abord Tony Musante, puis  les Anglais Terence Stamp ou Tony Richardson n’étaient pas disponibles ou demandaient des changements qu’il ne voulaient pas faire. Mimsy Farmer interprète Nina, son épouse. Elle est nettement plus énergique. Si tout le long du film elle est un peu en retrait, elle a une longue scène assez forte à la fin quand elle s’explique avec Roberto. C’était une actrice américaine en vogue vers cette époque, tournant en France, en Italie, aux Etats-Unis, et puis elle abandonna le métier pour se consacrer à une carrière de sculptrice et de peintre en restant en France. Elle s’était composé un style visuel particulier qui correspondait assez bien à ce début des années soixante-dix, mais qui vieillit finalement assez vite. C’est peut-être elle la plus juste de cette distribution. Il y a ensuite Jean-Pierre Marielle dans son numéro de cabotinage habituel de vieille tante. C’est un acteur à numéro assez fatigant à suivre, mais il a tout de même quelques passages où il n’est pas trop mal. Je passe sur Bud Spencer qui est toujours dans sa posture de grosse brute, il n’a pas un rôle très important. Et puis il y a Francine Racette, une artiste canadienne, dans le rôle de Dalia. Elle montre bien son cul et ses seins, mais sourit à contretemps, ce qui est un peu gênant tout de même pour quelqu’un qui va se faire assassiner sur l’instant. Il est vrai que son rôle ressort plus de la nécessité de tirer à la ligne pour épaissir une histoire faible plutôt que de la logique même des personnages principaux. 

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971 

    Les scientifiques vont expérimenter la rétine de la morte 

    Ce film verra la dernière collaboration entre Argento et Ennio Morricone. Les deux hommes se sont disputés, ne s’accordant pas sur les thèmes à développer. Et il est vrai qu’en intégrant une musique qui mêle le rock et la pop, la bande son est bien moins intéressante que dans les deux précédents opus. 

    Quatre mouches de velours gris, 4 mosche di veluto grigio, Dario Argento, 1971

    Roberto a compris ce que sont les quatre mouches de velours gris 

    Il y a donc de nombreuses lacunes, même si sur le plan visuel c’est mieux que Lo gatto a nove code. Malgré cela le film sera un bon succès commercial. Pas en France bien entendu où sa sortie sera un échec total, la renommée d’Argento progressant seulement d’une manière souterraine, le réalisateur restant très largement, à cette époque, méprisé par la critique. En Italie il fera pratiquement autant d’entrées que Il gatto a nove code. Longtemps difficile à voir en Europe sur un support numérique pour des questions bizarres de droits, 4 mosche di velluto grigio est aujourd’hui disponible en France dans une belle édition Blu ray éditée par Wild Side. Il comprend de très nombreux bonus, des interviews de Dario Argento et de Luigi Cozzi son scénariste, mais aussi des interventions fort intéressante de l’incontournable Jean-Baptiste Thoret et du réalisateur Pascal Laugier qui insistent sur l’aspect expérimental du cinéma de Dario Argento. 

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