• Hold-up, Plunder road, Hubert Cornfield, 1957

    plunder-road1.png

    Hubert Cornfield est assez peu connu. J’avais parlé il y a quelques temps déjà du très intéressant film noir qu’il avait tourné avec Marlon Brando, The night of following day. C’est également Hubert Cornfield qui porta à l’écran le roman de Charles Williams, Allo ! L’assassin vous parle, film héalas invisible aujourd’hui.

    Plunder road vient fort heureusement de ressortir en Blu Ray. Comme on le sait le film de hold-up est un sous genre important du film noir, on y compte d’ailleurs des chefs d’œuvre comme Asphalt jungle. Un autre sous-genre du film noir est le film de camioneur, par exemple They drive by night de Raoul Walsh. Plunder road marie les deux.ce qui va donner un côté un peu prolo à la bande de voleurs. 

    plunder-road2.png

    Des camions arrivent sous une pluie battante 

    Le sujet est assez simple : une bande de cinq voleurs vont attaquer un train qui transporte de l’or et le délester de ses cin cent kilos de ce précieux métal. On n’assitera pas à la préparation du coup, de même on ne saura pas grand-chose des différents protagonistes. Ce n’est pas une étude de caractères. Tout le film qui dure 1 heure 12 seulement va se centrer sur les difficultés qui attendent le gang pour échapper à la police et planquer leur butin. Les cinq hommes vont se diviser en trois camions, chacun emportant un tiers du butin. Ils doiven rejoindre Los Angeles pour le fondre et le dissimuler. Evidemment la route vers Los Angeles sera semée d’embûches, et les conventions du genrre veulent que la bande sera décimée. Le danger pour nos bandits peut venir d’un peu n’importe où, c’est souent un petit grain de sable qui conduit à la capture ou à la mort. Ici c’est Rolly qui a oublié d’éteindre la radio qui capte les fréquences de la police, là c’est un révolver qui tombe et qui oblige à tuer un vieil employé d’une station service. Le clou c’est bien sûr lorsque dans un embouteillage la voiture d’Eddie sera accrochée et dévoilera que les parechocs sont en or. La fatalité est en quelque sorte inscrite dès le départ. Il y a toujours un grain de sable, un fait inattendu qui vient enrayer le plan le mieux pensé.

     plunder-road3.png 

    Le hold-up va réussir parfaitement 

    Sans être un chef d’œuvre, c’est un film à tout petit budget très réussi. Le rythme est soutenu. Le scénario ne contient que très peu de scènes originales, mais le déroulement du hold-up sous une pluie battante est extrêmement forte. Un bon film noir n’est cependant par une histoire originale, par exemple The killing de Stanley Kubrick n’est qu’un plagiat d’Asphalt jungle. Ce qui compte c’est l’intensité qui se dégage de cette descente aux enfers que constitue la fuite devant la mort, la police ou un destin qu’on refuse. Et ici on est servi, puisqu’en divisant le gang en trois camions, on aura droit à trois fois la fatalité de la chute. Mais chaque fois le grain de sable sera différent, il pourra s’agir d’un élément extérieur, la pesée du premier camion qui est en surcharge, ou d’une faute d’un membre du gang qui a laissé la radio branchée sur la fréquence de la police, alors qu’on l’avait prévenu, ou encore un banal embouteillage suivi d’un accrochage et qui mène à la mort. 

    plunder-road4.png

    Il ne veut pas laisser un témoin derrière lui 

    Bien qu’il s’agisse d’un film de série B, il possède des qualités techniques assez étonnantes. D’abord il est filmé en écran large, ce qui non seulement permet d’utiliser pleinement les décors naturels, que ce soit la campagne sous la pluie ou Los Angeles, mais également de donner une touche de modernité au film noir. il y a chez Cornfield une vraie science dans l’utilisation de la profondeur de champ, par exemple en utilisant des angles différents dans le déroulement du hold-up. Il aime également jouer de la faible lumière. La photo d’Ernest Haller, connu pour avoir photographié Gone with the wind ou Rebels without cause, est excellente. Seule ombre au tableau, la musique qui est franchement affreuse.

    plunder-road5.png  

    En attendant Eddie, Fran met en route la fonderie 

    Les acteurs sont tous des acteurs de seconde catégorie. Mais il sont dans l’ensemble très bons, et au fond ce manque de glamour renforce le côté réaliste de l’histoire. Gene Raymond est Eddie, le chef du gang, un rien désabusé tout de même. Steven Ritch qui est aussi l’auteur du scénario incarne Frankie, un ancien pilote de course déclassé, un peu nerveux aussi. Jeanne Cooper est Fran la petite amie d’Eddie qui voudrait bien que celui-ci s’arrête de voler et vive tranquillement auprès d’elle. Elle est assez insipide, c’est sans doute cela qui lui permettra de faire une très longue carrière de quasi fonctionnaire dans la série Les feux de l’amour. C’est aussi avec plaisir qu’on retrouvera Elisha Cook, un pilier du film noir, presqu’un fondateur du genre ! 

    plunder-road6.png

    Eddie et Fran se retrouvent avec plaisir

    plunder-road7.png

    Eddie et Frankie vont fondre l’or


     

    « American Sniper, Clint Eastwood, 2015Abdel Hafed Benotman, Eboueur sur échafaud, Rivages, 2003 »
    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :