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    Consécutivement au succès public et critique de Gun Crazy, Joseph H Lewis tourne en 1950 un autre film noir un peu plus cossu, puisqu’il a cette fois une vedette de premier plan, Hedy Lamarr. Pour cette dernière, A lady without passport vient juste après le péplum de Cecil B. De Mille, Samson et Dalila. Mais John Hodiak a aussi à cette époque une bonne cote. On n’est plus tout à fait dans l’univers de la série B. et il est d’ailleurs probable que le tournage en extérieur aient gonflé le budget du film.

    Disons le tout de suite, ce n’est pas le meilleur film noir de Joseph H. Lewis. Pourtant le sujet n’est pas inintéressant : des flics de l’immigration essaient de démonter une filière clandestine à partir de Cuba. Le scénario insiste d’ailleurs sur cet attrait déraisonnable de l’Amérique sur de pauvres malheureux qui n’y voient que le côté doré. Le héros de ce film, incarné par John Hodiak, est lui-même un américain de fraiche date.  Il se fait passer pour un candidat au rêve américain afin d’infiltrer la filière. Mais rien ne se passe comme il le voudrait, non seulement le chef de ce gang, Palinov, le démasque facilement (il a oublié de planquer sa carte de flic !), mais en outre il tombe amoureux d’Hedy Lamarr, autre candidate à l’immigration qui erre de pays en pays depuis qu’elle a été libérée de Buchenwald. IL est cependant difficile de voir en cette superbe actrice une rescapée des camps de concentration.

     

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    Le déséquilibre du film provient d’un curieux mélange entre une enquête policière qui se voudrait réaliste – on y voit la coopération des différents services, et une sorte de romance un peu tirée par les cheveux. Le très raide John Hodiak a du mal à nous faire croire qu’il le prince charmant pour Hedy Lamarr. En gros les personnages manquent d’épaisseur, et l’histoire n’arrive pas à nous captiver vraimentCependant, il y a de très bonnes choses, tout le début est remarquablement bien filmé, le montage très serré donne une tension très forte à l’histoire. Il y a également une manière de filmer La Havane d’avant Castro qui est assez plaisante, quoiqu’un peu touristique cependant. L’image est dans l’ensemble très bonne et les scènes de bagarre parfaitement maitrisées, tournées sous des angles plutôt surprenant. La poursuite des immigrants dans les marais des Everglades rappelle bien évidemment la fin de Gun Crazy. 

    Les acteurs sont un peu pâles, Hedy Lamarr a l’air de s’ennuyer, et John Hodiak ne semble guère réveillé. Seul James Graig dans le rôle du méchant, lui aussi est amoureux de la belle Hedy Lamarr, est excellent.

    Joseph H. Lewis aura l’occasion de se rattraper de ce film très moyen avec le magnifique The big combo.

     

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    Les films noirs ont souvent pris la boxe comme sujet, ou comme décor, et cela a donné souvent de très bons films, notamment Body and soul tourné en 1947 par Robert Rossen avec John Garfield et qui est un modèle du genre. John Huston s’y essaiera avec le trop méconnu Fat city, et Martin Scorsese revisitera le genre avec Raging Bull. Mais The set-up reste un petit peu à part. Une des raisons à cela est qu’il est tourné d’une façon presque documentaire en temps réel.

    L’histoire est très simple. Un boxeur sur le déclin voyage de petite ville en petite ville pour gagner sa croûte, accompagné de sa femme qui n’en peut plus de cette vie de misère. Stoker est sensé se coucher au 2ème round. Mais son manager ne le met pas au courant pour empocher un peu plus de pognon. Il doit boxer un jeune espoir, mais ce soir, il se révolte et n’accepte pas son statut d’éternel loser. A force de courage il revient dans le match et finit par l’emporter. Les truands ont perdu beaucoup d’argent dans cette affaire et vont se venger de lui en le rossant et en lui brisant la main.

    Ce n’est pas un film très glorieux. Ce n’est pas le parcours d’un champion, mais la fin d’un tocard qui cherche à garder un peu de dignité. Tout est minable dans ce film, que ce soit les boxeurs en fin de course ou encore ceux qui y débutent. Mais les petits truands locaux ne sont pas mieux. Gagne-petit à la semaine, son manager escroque Stoker de la part qu’il aurait dû avoir pour se coucher. C’est un hôtel de troisième ordre dans lequel Stoker loge. A l’origine Robert Wise aurait voulu renforcer cet aspect déprimant en faisant tenir le rôle de Stoker par un noir, mais le film aurait alors été bien plus difficile à monter, l’heure n’étant pas encore à ce genre de présentation. Le seul boxeur noir gagne d’ailleurs son combat : blancs et noirs sont logés dans la même misère du vestiaire dans une fraternité glauque.

    Il y a une grande science comme toujours avec Wise de la mise en scène. La façon hyperréaliste dont est filmé le combat  dans toute sa dureté a été longtemps soulignée, mais l’alternance des plans courts de la boxe s’oppose aussi aux longs plans séquences de l’errance de Julie dans la ville à travers les rues sordides de la cille.

    Inspiré d’un poème, le film est très bref, à peine plus d’une heure, il va à l’essentiel. On pourra peut-être lui reprocher un ton un peu démonstratif lorsqu’il s’agit d’insister sur l’excitation louche des spectateurs face à la cruauté des combats et la destruction des êtres humains qui se punissent de quelque pêché ancien en encaissant des coups d’une grande violence. Le casting est tout à fait à la hauteur du propos. Robert Ryan est déjà cet homme usé et amer qui trimbalera ensuite sa haute silhouette et son mutisme dans de nombreux autres films. Audrey Totter est Julie, une femme qui n’est plus de première jeunesse non plus.

    Comme à son habitude Wise met en scène des femmes ambigües, à la fois maternelles, Julie manifeste beaucoup de tendresse pour Stoker, mais aussi cruelles et attirée par le goût du sang, comme la femme de Little boy ou comme cette spectatrice qui répète « Kill him » à longueur de temps pour voir les hommes tomber et perdre leur virilité.

    Ce film inspirera beaucoup d’autres films, à commencer par L’arnaqueur de Robert Rossen où le personnage de Piper Laurie rappelle directement celui d’Audrey Totter, et où on retrouvera ce personnage du héros déchu à la main brisée.

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    Toutes les scènes se passent de nuit, et sont filmées avec une économie de moyens remarquables. Les dialogues sont rares et peu démonstratifs, Ryan presque mutique est claquemuré dans sa solitude. Soixante ans après sa sortie, il y a toujours dans ce film un rythme qui surprend par son efficacité, c’est qui explique probablement qu’il soit devenu au fil du temps un vrai classique du film noir.

     

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    Adapté d’un roman noir de Daniel Woodrell, Winter’s Bone, raconte l’histoire d’une toute jeune fille, à peine seize, qui se retrouve en charge de sa famille, son petit frère et sa petite sœur, mais aussi sa mère qui reste prostrée, ne parle pas. Ree est d’abord une héroïne qui fait face à ses responsabilités et ne baisse jamais les bras. Elle vit pauvrement, cherchant à droite et à gauche de quoi donner à manger au siens, et de quoi faire un peu de feu. C’est une région, les Monts Ozarks dans le Missouri où tout le monde semble pauvre, à la périphérie de la richesse de l’Amérique, tout en conservant des traditions du temps des pionniers.

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    Ree est pourtant insérée dans une communauté où existent des formes de solidarité, malgré les inimitiés et les rancœurs. Ici tout le monde traficote, vit dans les marges de la loi. Mais les choses vont s’aggraver lorsqu’elle apprend que son père a payé sa caution pour sortir de prison en attendant son jugement, pour cela il a gagée la maison, plutôt une cabane sans confort, et les bois qui l’entourent. Ree comprend rapidement qu’elle doit retrouver son père pour tenter de sauver le peu qui leur reste et qui les fait exister. Cette quête plutôt bizarre va l’emmener à comprendre qu’il a été sans doute tué. Dès lors, si elle peut prouver que son père est mort, elle pourra sauver son toit et son foyer, éviter que les restes de sa famille soient dispersés.

    Au-delà de l’intrigue, qui n’a pas le caractère marqué du suspense, il y a la découverte d’un monde dont nous nous doutons bien qu’il existe, mais qu’ici nous pouvons toucher presque toucher du doigt. Le film noir américain s’intéresse avec une grande régularité à ce monde parallèle qui est rarement présenté. Rien que pour cela le film de Debra Granyk vaut le détour, car ces rejetés de la société moderne existent avec leurs codes et leur culture. Les scènes où ils chantent sont émouvantes, elles contrebalancent la photographie de ces corps délabrés sur le chemin de l’abîme, les maisons fracassées et sans confort.

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    Mais le film recèle aussi d’autres dimensions. Ree dans la quête du père fait l’apprentissage de la cruauté. Elle se trouve confrontée à une violence qu’elle affronte sans discuter, comprenant qu’elle fait partie de sa vie. Des femmes la passent à tabac, coupent des mains à la tronçonneuse sans beaucoup d’états d’âme.  Ree représente le courage, elle ne vit que pour sa famille, il n’y a pas l’ombre d’une ébauche de romance. Elle reste enfermée dans sa solitude.

     Bien filmé, mais sans recherche d’une photographie trop bien léchée, Winters bone nous plonge dans une nature aussi hostile qu’attachante. L’hiver est rude, gris, sale. Les animaux, les bois font tout simplement partie intégrante de la vie quotidienne. Ce n’est pas pour autant idyllique, car la civilisation et ses tares ne sont pas très loin, l’oncle, le seul appui de Ree dans sa quête, consomme de la cocaïne.

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    La direction des acteurs est aussi très juste et ce n’est pas sans raison que la prestation de Jennifer Lawrence, avant qu’elle ne se perde dans des conneries genre X-men a été saluée. Mais John Hawkes et Dale Dickey sont aussi remarquables.

    Le seul reproche qu’on pourrait faire à ce film est de manquer un peu d’humour et d’avoir une fin un peu trop facilement heureuse.

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  •  ODDS AGAINST TOMMOROW, Le coup de l’escalier, Robert Wise, 1959

    Le coup de l’escalier est un film bien connu des amateurs de films noirs. Sa réputation n’est pas usurpée. Il démontre qu’en quelques films Robert Wise est apparu comme un maître du genre. Il n’en a pas tourné beaucoup. On retiendra Nous avons gagné ce soir, en 1949, Marqué par la haine, en 1956, Je veux vivre, en 1958 et enfin en 1959, Le coup de l’escalier. Ce sont chaque fois de très grands films.

    ODDS AGAINST TOMMOROW, Le coup de l’escalier, Robert Wise, 1959

    Le coup de l’escalier repose sur une intrigue très simple, trois marginaux, plus ou moins rejetés par la société s’associe pour faire un hold-up qui doit les rendre riches. Le coup est amené par Dave Burke, excellemment interprété par Ed Begley, un vieux policier qui a eu des ennuis avec sa hiérarchie. Il contacte Earle Slater (Robert Ryan) un homme violent et orgueilleux qu’il a connu en prison et Johnny Ingram (Harry Belafonte) un musicien de jazz qui est couvert de dettes à cause de sa passion immodérée pour les canassons. Le coup se passera mal à cause de l’antagonisme entre Slater et Ingram, Slater a du mal à supporter les Nègres qu’il ne trouve pas courageux et encore moins fiables. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, le racisme n’est pas le sujet du film, il n’est là qu’en toile de fond, et d’ailleurs le personnage d’Ingram n’est guère plus sympathique que celui de Slater. Le sujet est plutôt la rencontre hasardeuse de trois personnages rejetés par la vie et fascinés par leur propre déchéance. Ils courent à leur perte avec une sorte de délectation morose, empêtrés dans leurs contradictions. La façon dont Slater fait échouer le cambriolage est tout à fait symptomatique, mais la façon par laquelle Slater et Ingram règle leur différent l’est tout autant : ils mourront dans l’explosion d’une usine à gaz à cause des coups de feux qu’ils tirent l’un sur l’autre. D’ailleurs dès le départ Slater ne croit pas du tout qu’ils puissent réaliser le coup sans anicroche, mais il ira par orgueil pour démontrer qu’il est encore un homme et qu’il ne dépend pas de sa femme.

      ODDS AGAINST TOMMOROW, Le coup de l’escalier, Robert Wise, 1959

    La réalisation est parfaite. Entièrement tourné à New-York, Robert Wise équilibre parfaitement les scènes qui se passent à l’air libre, presqu’au soleil, même si celui-ci est un pâle soleil d’hiver, et les scènes nocturnes ou d’intérieur. Ingram se promène dans un parc avec sa fille qu’il délaisse, parmi tous ceux qui mènent une vie ordinaire qui ne peut pas être pour lui. Il rêve aussi au bord d’une rivière dans l’attente de l’action. Les femmes aussi jouent un rôle décisif été ambigu, que ce soit Lorry (Shelley Winter) qui ne vise qu’à conserver son homme auprès d’elle, presqu’enfermé ou Helen (Gloria Grahame) fasciné par la violence désespérée de Slater et qui couche avec lui. Maternelles et intrigantes les femmes sont à la fois des forces de vie et de mort, y compris celle d’Ingram qui voudrait aussi le rendre plus conforme à une vision aseptisée et « blanche » du couple. 

    ODDS AGAINST TOMMOROW, Le coup de l’escalier, Robert Wise, 1959 

    Si la direction d’acteurs est impeccable, dominée par l’extraordinaire Ed Begley, les femmes sont aussi des femmes marquées par la vie, tout autant en situation d’échec, Shelley Winters et Gloria Grahame plutôt usées renforcent le côté noir. Robert Ryan, l’un des grands acteurs du film noir, est bien sûr très bien, maniant la violence et le mutisme comme son désenchantement. La leçon qu’il donne à un jeune militaire, sûr de sa jeunesse et de sa force, dans un café en dit plus long que tous les discours. Harry Belafonte est un peu plus effacé, quoiqu’il arrive assez bien à rendre cette colère sourde qui l’habite en permanence.

    Le scénario dû à Abraham Polonsky (camouflé ici sous un faux nom, liste noire oblige) basé sur un roman de William P. McGivern est rapide et sec. Rien d’inutile, il va à l’essentiel. Appuyé sur une photo de Joseph C. Brun, la mise en scène qui alterne la profondeur de champ et les plans intimes ou rapprochés est toujours d’une grande justesse. Très newyorkaise, l’atmosphère est soulignée par l’excellente musique de John Lewis. Le jazz est le mode de vie d’Ingram, mais c’est aussi la musique du film noir. Robert Wise avait déjà utilisé une magnifique musique de jazz dans I want to live.

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    Un autre aspect intéressant du film est la préparation et le déroulement du cambriolage. La précision, la méticulosité, rappelle évidemment les films de Melville, mais aussi Asphalt jungle de John Huston.

    Il n’y a que peu de réserves à faire sur ce film, sauf peut-être à dire que la scène finale où la police ne peut pas distinguer les corps calcinés du noir et du blanc apparaît un peu trop redondante, on avait déjà compris le message. 

     

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    C’est un film plutôt curieux. Intéressant, mais finalement assez limité dans son principe. Eddie Miller, interprété par Arthur Franz) est coursier dans une entreprise de blanchisserie. Mais il est avant tout un homme rongé de solitude qui n’arrive ni à se faire des amis, ni à avoir des relations féminines. Cet échec incessant le perturbe au point qu’il a envie de tuer. On ne sait rien de lui. Peut-être est-ce un ancien soldat, car il manie les armes avec une grande précision. Son modus operandi est de se mettre à l’affût et de flinguer sa victime d’un coup précis de carabine. Il ne rate jamais sa cible. Mais il a conscience de son état, il lutte même contre ses mauvais penchants criminels : il se brûle la main droite pour se priver de tuer, ou encore il envoie un message désespéré à la police en la priant de mettre fin à son calvaire. Bien sûr la police finira par l’attraper.

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    Il y a deux niveaux dans cette histoire, la course de Miller à travers la ville de San Francisco, et la traque de la police amenée par le lieutenant Kafka (quel nom) interprété par Adolphe Menjou. Le scénario est cependant assez mal défini. D’un côté il y a l’action, les ruses de Miller, le travail de la police, et de l’autre la réflexion, celle du psychiatre qui balance un discours moisi sur la responsabilité de la société dans la prévention de la criminalité. Cet aspect bavard plombe le film en brisant le rythme de la narration.

    Il y a pourtant quelques très bons moments de cinéma. Particulièrement les scènes d’extérieurs, que ce soit la chasse nocturne de Miller, l’errance d’une femme saoule dans les rues désertes, ou encore la façon vertigineuse dont est filmé San-Francisco à partir des toits des buildings qui dominent la ville. Egalement l’utilisation des rues pentues des collines fera école, on pense à Bullit bien sûr, avec ses maisons étranges posées en équilibre instable. En revanche, les scènes plus intimes sont assez plates, mais cela est probablement dû au casting de second ordre. Seule émerge le personnage de Jean Darr interprété par Marie Windsor dont le physique étrange donne un aspect glamour à un film qui en manque beaucoup. Le jeu outrancier d’Arthur Franz ne compense pas le physique mollasson de l’acteur. Quant à Adolphe Menjou il a l’air de s’ennuyer mortellement.

    Dans ce film les défauts de Dmytryk apparaissent au grand jour. Très souvent, en effet, même dans ces films d’avant la chasse aux sorcières, ses œuvres sont bâties sur des principes, par exemple les flash-backs entrecroisés de Murder my sweet. Ici, c’est le parti pris lourdement assené des rapports aux armes.

    On a beaucoup disserté sur le rapport qu’il pouvait y avoir entre ce film et la vie personnelle de Dmytryk. On sait que celui-ci vendit ses copains à la commission mise en place par McCarthy pour traquer les communistes. On a vu donc dans ce film, comme un appel désespéré de Dmytrik demandant à la police de mettre un terme à ses activités de « gauche », étant lui-même dépassé par les événements. Dmytryk ne fut plus jamais le même homme une fois passé entre les mains de cette commission, il en supportant la honte, mais surtout il ne fut plus jamais le même réalisateur. Le fait qu’Adolphe Menjou, grand dénonciateur de « communistes » soit à l’affiche a été aussi interprété comme la reddition complète de Dmytryk.

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     Je pense que c’est une analyse superficielle, mais il est vrai que après qu’il fut mis fin à son inscription sur la black list, il ne tourna que des films de seconde catégorie. C’est ce film qui marque son retour en grâce auprès des caciques d’Hollywood. Non seulement il est décentré, il se passe à San-Francisco, non à New-York ou à Los Angeles, mais en outre il n’est qu’un film à petit budget. Il marque ainsi la dégénérescence d’un genre.

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    Au final c’est une œuvre décevante de celui qu’on considère, un peu à tort à mon sens, comme un des maîtres du film noir. On reconnaitra au passage une scène dont Melville s’est inspiré, la scène du passage des maniaques qui ont été ramassés par la police face au mur blanc barré de lignes horizontales noires pour marquer la taille. L’ironie du policier qui interroge sans conviction est très semblable à celle qu’on voit dans Le samouraï. 

     

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