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    Cette revue qui en est à son 113ème numéro a beaucoup évolué au fil du temps. Elle est ainsi de moins en moins consacrée à des dossiers. En même temps elle nous demande de voter pour des livres, français ou étrangers que la plupart du temps nous ne connaissons pas et qui sont le plus souvent des ouvrages poussés par les grandes maisons d’édition.

    La dernière livraison de cette revue est presqu’essentiellement centrée sur le polar récent. Elle comporte de très nombreuses interviews d’auteurs comme Caryl Férey, ce qui l’a fait ressembler à une revue promotionnelle. Ce qui fait que quand on a lu l’interview de Férey, on se dit qu’on n’a pas besoin de le lire !

    Mais ce serait bien injuste de ne rester que sur cet aspect. Comme toutes les revues polardières il y a des articles qui nous plaisent et d’autres qui nous indiffèrent, voire qui nous irritent. C’est la loi du genre puisque le public du polar est extrêmement éclaté.

    Donc dans la dernière livraison, on trouve des interviews de directrices de collection qui nous expliquent leur choix, la façon dont elles construisent une collection. On y comprend ainsi que le polar français n’a pas une très bonne image à tord où à raison et que c’est bien difficile de se faire publier si on est Français, ce qui est d’ailleurs bien développé par Caryl Férey. Au passage, on comprend que le départ de Robert Pépin vers Calmann-Lévy a fait beaucoup de ravages au Seuil et a laissé de sacrées aigreurs. Mais faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Marie-Caroline Aubert « alias M.C.A., figure incontournable du milieu » énonce que ce n’est pas une perte que de ne plus avoir Connelly a son catalogue, vu que la qualité de ses livres a beaucoup baissée ! Ce qui est assez vrai, mais la sincérité de M.C.A. serait mieux ressentie si en même temps elle ne nous disait pas être très contente d’avoir Jonathan Kellerman dans la liste de ses meilleures ventes, même si la qualité de Kellerman a toujours été assez étale et assez plate finalement.

    Dans  ce dernier numéro de 813, on trouve un hommage à Harry Crews qui vient de disparaître, présenté comme un auteur génial et novateur. C’est en effet un auteur assez sympathique, qu’on peut saluer, mais de là à en faire un auteur incontournable, il y a une marge qui est ici franchie assez allègrement.

    Enfin 813 a le mérite de nous rappeler l’existence de Ross McDonald, retraduit par Jacques Mailhos, dont Gallmeister republie les aventures qu’on espère cette fois moins tronquées que dans les précédentes traductions. Ross McDonald est en effet un auteur incontournable de l’histoire du polar,  aussi bien par ses œuvres que par l’impact qu’elles ont eu sur un grand nombre d’écrivains américains. Il est d’ailleurs considéré comme un des grands maîtres du « noir » outre-Atlantique et étudié comme tel dans les universités américaines. Il est dommage qu’en France il ne soit considéré encore que comme un petit maître dont la carrière aurait été éclipsée par celle de sa femme la très grande Margaret Millar.

    On espère que les éditeurs français continueront dans cette voie de la réhabilitation des grands auteurs américains. C’est déjà le cas pour Hammett, c’est semble-t-il le cas pour Jim Thompson dont Jean-Paul Gratias s’occupe de donner des traductions non tronquées pour Rivages. Le grand absent de ces re-traductions reste tout de même l’immense Chandler qui avait été si mal traité par la Série noire et dont seul The long-good bye a été retraduit par Gallimard. Rappelons ici que l’œuvre de Charles Williams, bien ou mal traduite, n’est pas actuellement entièrement traduite en français. Il y manque au moins The wrong Venus. 

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    Nouvel épisode de la saga du commissaire Montalbano, Le champ du potier est une histoire policière astucieusement menée. C’est l’histoire d’un cadavre qui a été découpé en trente morceaux comme pour rappeler les trente deniers de Judas, et le champ du potier c’est le lieu où Judas s’est pendu, mais c’est aussi le lieu où on retrouve le cadavre. Tout semble indiquer qu’il s’agit d’un règlement de compte lié à la mafia. Le doute ne serait pas permis si ne rentrait pas en scène une belle femme d’origine colombienne qui fait tourner la tête à tous les hommes qu’elle croise et qui détourne ainsi du droit chemin l’adjoint de Montalbano Mimi Augello.

    Le champ du potier est la 17ème aventure du commissaire Montalbano. Paru en Italie en 2008, le Fleuve Noir a du retard dans les traductions puisqu’en 2012 on en est à la 26ème. A moins que le Fleuve Noir craigne de saturer son marché ! Camilleri écrit bien plus vite que ses traducteurs ne le traduisent. Il a une moyenne de 5 romans par an ! Ce qui est une performance pour un auteur de cet âge, Camilleri aura en septembre 87 ans ! Mais cette prolixité ne nuit pas pour autant à la qualité. Montalbano est apparu en 1994 et le succès de ses aventures a été immédiat, tant en France qu’en Italie, en Sicile le jugement sur son œuvre est un peu plus mitigé, les Siciliens le trouvant un peu trop folklorique. Mais il connait aussi un bon succès en Angleterre et en Allemagne.

    Bien que l’intrigue du Champ du potier soit finalement assez mince, c’est un très bon roman. Cela est dû avant tout à la qualité de l’écriture, non pas aux formes langagières qu’on peut percevoir à travers la traduction de Quadruppani, mais à ce mélange particulier d’astuce et d’ironie. L’astuce de Montalbano est de conduire son enquête en manipulant tout le monde, à faire ses coups en douce pour arriver à ses fins. L’ironie se trouve un peu à toutes pages, avec les angoisses du commissaire qui vieillit, les personnages incongrus qui peuplent le roman, les disputes entre Montalbano et son éternelle fiancée Livia qu’il trompe presque sans le vouloir et sans le dire aussi.

    Si la lecture des aventures de Montalbano nous plaisent toujours autant c’est bien sûr parce qu’on retrouve toujours les mêmes personnages qui reviennent. Andrea Camilleri est un peu le Frédéric Dard de la Sicile, et sa saga avec Montalbano ressemble un peu à celle de San-Antonio : on y trouve la même dérision. Du reste, ce sont les aventures de son commissaire qui ont le plus de succès. C’est une sorte de Maigret qui aurait de l’humour.

    Au fil des épisodes le commissaire change, mais la situation de la Sicile comme de l’Italie change aussi. En 2008 quand est écrit Le champ du potier, on est encore en plein Berlusconisme. Mais Camilleri paraît aussi de plus en plus désenchanté sur le plan politique. Même s’il porte toujours un regard féroce sur les mœurs politico-mafieuses de son pays et même s’il ne paraît pas avoir renoncé à ses idées d’extrême-gauche, il ne semble plus revendiquer une transformation sociale pour son pays. Il oppose par exemple la vieille mafia à la nouvelle avec une nostalgie un peu étrange. Mais c’est vrai que c’est un sentiment commun pour les Siciliens de la région d’Agrigente. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les pas du commissaire croisent ceux de la mafia. A chaque fois il se trouve que la piste mafieuse est toujours un trompe-l’œil. On est loin de ce que peut en dire un Roberto Saviano par exemple qui met en scène l’aspect dramatique bien réel de la pieuvre sur le pays. Mais il est vrai que les Siciliens sont lassés par le rappel constant qu’on leur assène du rôle de la mafia dans leur pays.

    Montalbano a des états d’âme récurrents et ici, autour de la figure de Judas c’est à une méditation sur la trahison à laquelle il se livre. Le personnage de Judas était déjà indirectement présent dans un autre livre de Camilleri, La disparition de Judas. Du reste Montalbano s’aide pour son enquête de la lecture du livre de Camilleri !

    Ici le roman policier n’est plus une dénonciation, mais plutôt un jeu. Montalbano joue avec tous les personnages de son roman comme Camilleri joue avec nous. Dans ce jeu il y a à la fois une forme de classicisme de l’enquête policière et le développement de caractères singuliers qui est pourtant bien plus moderne par l’épaisseur qu’il leur donne justement. Les décors, les ambiances sont bien réelles, même si elles soutiennent des histoires finalement assez irréalistes. C’est bien ces curieux croisements qui font l’originalité de Camilleri et que quand on lit un « Montalbano », on ne le lâche pas avant la fin. 

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    C’est un film noir bien curieux puisqu’en effet, s’il y a un crime et de la passion, le principal du propos c’est l’ennui et la pauvreté du mode de vie américain. Kathy Ferguson est une journaliste un rien vieillissante qui connait beaucoup de succès dans son métier. Elle tient une rubrique pour les cœurs brisés et autres âmes en détresse. Presque par hasard, elle va rencontrer un policier de Los Angeles, Bill Doyle dont elle va tomber amoureuse. Lui aussi a déjà pas mal roulé sa bosse. Kathy a le choix entre le mariage avec Doyle et une promotion à New-York. Dans le premier cas elle aura une vie tranquille et sans relief, dans le second elle continuera à coruir après les mirages de la gloire. Pensant pouvoir se consacrer à son mari et vivre auprès de lui la même médiocrité, elle choisit le mariage. Mais rapidement elle ne supporte plus ni son mari, ni les amis de son mari et encore moins leurs femmes. Désoeuvrée, elle imagine assuré la promotion rapide de son mari en intrigant auprès du suépréieur de celui-ci, Tony Pope. Mais les choses tourneront mal, Pope décidant finalement de ne pas appuyer Doyle et de démissionner de la police Kathy le tuera. Après une rapide enquête, c’est son propre mari qui l’arrétera et la livrera à la police.

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    Le scénario est dû à Jo Eisinger qui avait déjà travaillé sur de nombreux films noirs, notamment Gilda et Les forbans de la nuit. Il comporte en réalité de nombreux petits détails sur la médiocrité de Doyle et de la vie qu’il propose à Kathy. Mais Kathy apparaît elle-même très naïve quand elle fait semblant de croire qu’elle pourra s’adapter à la vie de Doyle, en réalité, elle quitte le journalisme parce qu’elle sait que ce qu’elle y fait ne vaut pas un clou. Elle se voudrait manipulatrice, dominant les hommes en vue de leur imposer ses vues, mais elle n’arrive à rien et même son crime est particulièrement raté.

    C’est un film sur la médiocrité et le mensonge. D’ailleurs Kathy trahit aussi bien la femme que Doyle est venu arrêter, que son mari dont elle commence à s’ennuyer. Elle s’invente une fausse complicité avec Pope qui au finale est bien conventionnel et retourne vers sa femme sans même transgresser les conventions de la promotion des postes dans la police. Il peut y avoir de la noblesse dans certaines vies ordinaires, mais ici ce n’est pas le cas. Ce ne sont que petitesses et sournoiseries.

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    Le sujet est intéressant et le film nous donne quelques beaux moments de mise en scène, comme la rencontre de la journaliste avec les deux flics de Los Angeles qui la dominent de toute leur taille, ou encore la confrontation entre les deux policiers qui se sont battus. La prise en compte du cadre urbain, que ce soit celui de San Francisco ou celui de Los Angeles est tout à fait bienvenue.

    Les acteurs sont impeccables, à commencer par Barbara Stanwyck en femme aigrie et vieillissante qui boîte légèrement. Sterling Hayden est égal à lui-même, hiératique comme absent de son grand corps  qu’il arrive si difficilement à habiller. Et il y a aussi Raymond Burr en ténébreux sournois et truqueur.

    Tout cela suffit pour en faire un film noir intéressant, mais il manque quelque chose pour en faire un très grand film. Probablement cela est dû au déséquilibre entre la description de la trajectoire de Kathy et l’aspect criminel de l’histoire. L’enquête est trop précipitée, Kathy et Doyle n’ont pas d’états d’âme dans la poursuite de leur destin.

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    Voilà une autre revue polardière, mais très spécialisée celle-là. Le monde de San-Antonio  est la revue de l’Association des Amis de San-Antonio. Comme son nom l’indique elle s’intéresse à tout ce qui touche à San-Antonio, que ce soit l’écrivain ou le commissaire, c’est pourquoi elle parle si souvent de Patrice Dard qui continue à publier depuis une douzaine d’années les aventures de San-Antonio et de Bérurier. La revue est un peu fourre-tout, mêlant des études sérieuses à la publication d’inédits, ou à des interviews de personnalités.

    Mais beaucoup de membres de cette association sont aussi des amateurs de Frédéric Dard, l’écrivain, qui publia sous nom une quantité incalculable de nouvelles, et des romans policiers de grande qualité. Dard eut aussi une activité prolifique en tant que dramaturge et son nom, associé ou non à Robert Hossein, est la marque d'un certain style de cinéma, du noir à la françiase si on veut, avec du bon et du moins bon.

    C’est justement à partir de ces romans policiers que Dard pénétra le monde du cinéma et qu’il y fit une petite carrière, se présentant volontiers comme le successeur de Simenon. Il y connut des réussites importantes (Toi le venin, Le monte-charge…) mais aussi des échecs retentissants (Les bras de la nuit, Initiation au meurtre adapté par Chabrol sous le nom des Magiciens).

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    Dard ne s’intéressa pas au cinéma seulement en tentant de vendre ses romans. Il fut non seulement un scénariste prolifique sous son nom (La bande à Papa, Tentations…) et probablement sous différents prête-noms (Dans  l’eau qui fait des bulles, le scénario est signé Marcel Prêtre, Baraka sur X13) mais il s’exerça aussi, lorsqu’il était jeune journaliste à Lyon à la critique cinématographique. Le dernier numéro de MSA publie justement quelques-unes de ces critiques. Et même s’il n’est pas certain que Dard ait été un grand critique de cinéma, il est sûr en revanche que le cinéma a joué un rôle décisif dans le développement de sa carrière. 

    Toujours dans ce même numéro, on trouvera justement une étude de Jeannerod sur les influences cinématographiques qui se sont exercées sur Dard. 

    Pour être encore plus complet en ce qui concerne les rapports de Dard avec le cinéma, il aurait été aussi intéressant de se pencher sur les travaux de novélisation que Dard entrepris pour gagner un peu d’argent. Il réalisa semble-t-il ces travaux sous le nom d’Odette Ferry que ce soit Boulevard du crépuscule, Le gouffre aux chimères ou encore Vacances romaines. Boulevard du crépuscule est aussi à l’origine de plusieurs ouvrages de Dard, notamment Les yeux pour pleurer.

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    Johnny Eager est un ancien détenu qui, pour se réhabiliter devient chauffeur de taxi. Mais en réalité ce nouvel emploi n’est qu’un leurre, Johnny Eager est resté le chef d’un gang puissant qui rackette la ville. C’est un dur, un vrai, il ne craint rien ni personne, et n’hésite pas à se débarrasser de ceux qui l’encombrent, ses ennemis en les faisant disparaître, ses femmes en les envoyant au loin. Mais lors d’un contrôle de sa situation, il rencontre une jeune étudiante qui étudie le crime du point de vue de la sociologie. Malgré lui, Johnny va tomber amoureux  de Lisbeth qui  n’est autre que la fille du procureur qui a envoyé Johnny en prison et qui rêve encore de l’éliminer. Dès lors le drame peut se nouer : Johnny hésite entre son amour et la possibilité de l’utiliser contre son père.

    L’affaire tournera mal et Johnny mourra après avoir renvoyée la jeune Lisbeth ver son ancien fiancé.

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    Annonçons la couleur tout de suite Johnny Eager n’est pas un chef d’œuvre, mais c’est un très bon film noir qui possède de nombreuses qualités. Assez curieusement Robert Taylor qui tourna à de nombreuses reprises avec Mervyn LeRoy est plutôt bon. Il n’a pas cet air compensé qu’il trimballe souvent, au contraire il montre une plasticité étonnante, passant du chauffeur de taxi plutôt rangé et obséquieux au truand dur et intraitable. Si Lana Turner est ici assez quelconque, elle ne deviendra elle-même que bien plus tard, avec Le facteur spnne toujours deux fois, par contre Van Heflin est déjà extrêmement présent. Il faudrait consacrer de nombreuses lignes à sa place éminente dans le panthéon des acteurs de films noirs. Il joue l’ami alcoolique de Johnny, celui qui envers et contre tout espère qu’un jour il sera guéri. En général il joue les pervers, les hommes forts ou les salauds, mais plus rarement les intellectuels fragiles. Sa gestuelle est étonnante, l’épaule tombante, la démarche hésitante, un sourire ironique et désabusé au bord des lèvres.

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    Mais ce film ne serait pas un film noir sans les oppositions fortes et nuancées des caractères. Tous les personnages principaux sont ambigus, Johnny bien sûr, même si on apprend qu’il a des excuses ayant été mal traité par la vie. Mais également Lisbeth qui est irrésistiblement attirée par la canaille et qui vise par-là à s’opposer à son père, le procureur. L’opposition des caractères entre le flamboyant Robert Taylor et l’insipide et riche fiancé de Lisbeth est un régal. Mais le procureur qui s’affiche volontiers comme incorruptible et qui poursuit d’une haine aussi implacable qu’extravagante Johnny, va sombrer dans la corruption, cédant au chantage pour autoriser Johnny à se lancer dans les courses de lévriers. Johnny est également menteur, cynique, manipulateur, mais il aspire aussi à autre chose.  

    Il ne faut pas croire qu’il s’agit d’un film psychologique. C’est un film d’action mais c’est l’action qui révèle les personnages. On assiste aux démêlées de Johnny avec les gangs rivaux et avec les hommes politiques corrompus, dans la grande tradition américaine, celle de La clé de verre par exemple. Il y a également des scènes étranges comme la plongée dans la folie de Lisbeth lorsqu’elle s’aperçoit qu’elle a été manipulée par Johnny, ou encore l’accablement du père de Lisbeth, affalé dans le fauteuil, admettant finalement sa défaite face à Johnny.

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     Sur le plan technique, c’est du noir haut de gamme, ça n’est pas de la série B, les décors, les éclairages sont soignés. La photographie d’Harold Rosson donne non seulement de la profondeur, de l’espace, mais elle renforce la noirceur du propos et confirma la nouvelle esthétique qui va donner sa marque au film noir. Les scènes de rue la nuit sont remarquables, elles donnent un relief inattendu à un film qui par ailleurs manque de scènes d’action pour un film qui conte aussi une lutte féroce entre des gangs rivaux.

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