• Midi-gare-centrale-1.png

    Si l’histoire proprement dite est assez faible, le traitement formel en est par contre très intéressant. Une jeune fille, Joyce, qui voyage en train trouve suspect le comportement de deux voyageurs. Elle déclenche une enquête auprès de la police de la Gare centrale de Chicago. C’est Calhoun, interprété par William Holden, qui va s’en charger. Rapidement on comprend qu’une jeune aveugle qui n’est autre que la fille d’un milliardaire dont Joyce est par ailleurs la secrétaire, a été enlevée et que les kidnappeurs demandent une rançon. Dès lors la police met en place un vaste dispositif pour faire échouer la demande de rançon et faire en sorte que Lorna soit retrouvée saine et sauve.

    Midi-gare-centrale-2.png

    Joyce est témoin malgré elle d'un étrange trafic

     Le scénario ne porte guère d’attention aux gangsters dont on ne sait rien à part qu’ils sont mauvais et habitués des mauvais coups. Il n’en porte du reste guère plus aux policiers dont les caractères se diluent dans leur grand nombre. Le personnage central du film est finalement la Gare, avec sa foule anonyme, ses recoins, ses sous-sols. C’est là que toute la technique de Maté donne le meilleur d’elle-même. Il multiplie les panoramiques, modifie les profondeurs de champ et les angles des prises de vue pour donner un sentiment de  bouillonnement continue. L’architecture est utilisée pour faire ressortir des contrastes de noir et blanc de grande beauté. C’est là qu’on comprend l’importance d’utiliser un grand photographe dans ce genre le film. Daniel Fapp possède toute la grammaire esthétique du film noir, les grandes diagonales, les contre-plongées, les mises en abîme des tunnels.

    Le rythme est très bon, et ne mollit jamais. Le film dure à peine quatre-vingts minutes – avec un tel sujet, le laborieux Tarantino en aurait fait une saga en trois épisodes de deux heures chacun. 

    Midi-gare-centrale-3.png

    Calhoun va prendre au sérieux les allégations de Joyce

    Certains reprocheront, à juste titre, le moralisme de l’histoire, les méchants sont très punis et les bons retrouvent leur équilibre antérieur. C’est vrai que cette morale est désuète, mais elle vaut bien celle qu’on nous sert platement tous les jours à base d’antiracisme ou de féminisme. Dans les deux cas, c’est toujours le manque de nuance qui gêne et les mêmes formes de politiquement correct. On retrouve le même manichéisme aujourd’hui dans le fillm de Tarantino par exemple, Django unchained, sauf que les codes se sont déplacés.

    Midi-gare-centrale-4.png

    Lorsque Calhoun est maltraité, Joyce vient à son secours

    Il y a des scènes tout à fait excellentes. La filature dans le train qui a été une inspiration pour la poursuite dans le métro du Samouraï, avec les changements de policiers assurant les relais. D’ailleurs il n’y a pas que cette scène qui ait inspiré Melville pour Le samouraï. On retrouve la même organisation policière de la surveillance à partir d’un plan, ou encore le duel au pistolet au-dessus d’une voie de chemin de fer. Comme on sait aussi que ce film a été très inspiré par Tueur à gages de Franck Tuttle, on en déduira que Melville était un grand détourneur d’images.

    Midi-gare-centrale-5.png

    Calhoun poursuit le criminel jusqu'au bout

    D’autres scènes sont remarquables avec la poursuite d’un gangster au milieu d’un troupeau de vaches qui va aller vers l’abattoir. Ou la poursuite finale dans les sous-sols de la Gare, sous-sols parcourus de lignes électriques haute tension, tout ça au milieu des couinements de la jeune aveugle qui crève de peur. C’est un film de train et le train sert à tout. C’est ainsi que les policiers pour faire parler un membre de la bande des kidnappeurs vont le menacer de le jeter sous un train qui entre en gare dans un bruit de fer.

    L’interprétation est bonne, mais sans relief car le ton général du film ne prête guère à des numéros de bravoure. William Holden est très bien dans le rôle du jeune policier consciencieux et un brin taciturne. Nancy Olson est comme à son ordinaire insignifiante. Barry Fitzgerald  cabotine juste ce qu’il faut. On est tout de même ravi de retrouver Jan Sterling dans le rôle de la garce abandonné par son truand de fiancé. Elle n’a qu’un petit rôle, mais elle sort le film de son côté un peu trop bien léché. Elle aura sa revanche avec le film de Billy Wilder l’année suivante, Ace in the hole

    Une des curiosités de ce film est qu’en France il a été distribué sous le titre de Midi gare centrale, et en Belgique où les montres ne sont pas les mêmes, Minuit gare centrale. C’est un film à voir pour les amoureux de l’esthétique du film noir. 

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  le-temps-du-chatiment-1.png

    C'est un film dans la longue lignée des films sur la jeunesse rebelle et incomprise de l'époque. Ça commence plutôt fort, trois jeunes blousons noirs, se précipite sur un jeune aveugle et le poignarde froidement. Ils sont d'autant plus vite repérés et ramassés par la police qu'ils ne se cachent même pas. C'est l'adjoint du procureur Hank Bell qui va être chargé de l'instruction de ce crime. Devant la sauvagerie de cette action, tout le monde les promet à la chaise électrique. Le procureur se frotte les mains car s'ils sont condamnés, il est presque certain d'être élu au poste de gouverneur. la pression de l'opinion publique est également très forte pour que les choses aillent vite. Hank Belle est lui aussi convaincu qu'un tel crime ne mérite pas moins que la chaise électrique. et d'ailleurs les trois voyous sont tellement stupides et arrogants qu'on ne songe pas une minute à les défendre, à leur trouver des excuses. ils représentent la lie de l'humanité. Mais les choses vont devenir un peu plus complexes car Bell est un homme intègre, et en enquêtant sur cette affaire il va en dévoiler toute la complexité, au point de changer par lui même son avis et finalement démontrer au jury que la peine de mort n'est pas la solution.

     le-temps-du-chatiment-2.png

    Trois voyous un peu bas du front vont commettre un assassinat

    Sur fond de guerre des gangs, ce qui est en question c'est aussi bien la misère matérielle de ces jeunes livrés à eux-mêmes que le racisme ordinaire. Bell est lui même issue de la communauté italo-américaine, il a transformé son nom passant de Bellini à Bell pour mieux être accepté et progresser dans la société américaine. Il est né dans le même quartier que ces jeunes qu'il poursuit. New-York est une ville pauvre, rongée par la haine entre les différentes communautés qui la composent. Il est d'ailleurs presqu'institutionnellement admis qu'il est bien normal que chaque groupe défende son territoire contre l'intrusion des étrangers.

     le-temps-du-chatiment-3.png

    Leur crime commis ils s'enfuient dans le plus grand désordre

    Si le film se veut nuancé, il ne nous épargne rien de la cruauté de ses "jeunes sauvages" qui jouent de leur statut de rebelle vis-à-vis de l'ancienne génération. Si la misère explique leur révolte désordonnée, elle n'est cependant pas une excuse. Les pâles voyous à la limite de l'idiotie savent tout de même provoquer les institutions et renvoyer le discours des psychologues et des éducateurs sociaux pour s'en servir come d'un bouclier. C'est la femme de Bell qui se fait terroriser, puis c'est Bell lui-même qui est victime d'une agression dans le métro. C'est un film sans concession, sans niaiserie superflue come a pu le voir dans le film de Nicholas Ray, Rebel without cause. Cette guerre entre des gangs italiens et portoricains annonce évidemment West Side Story qui sortira la même année. Si le thème est très semblable, évidemment le traitement est différent. Le film de Frankenheimer est grave et réfléchi quand celui de Robert Wise verse dans le sentimentalisme.

     le-temps-du-chatiment-4.png

    La presse est là pour jeter de l'huile sur le feu

     John Frankenheimer venait de la télévision lorsqu'il tourna The young savages. Si en France c'est un réalisateur un peu méprisé, aux Etats-Unis il jouit d'une bonne réputation. Il a beaucoup tourné avec Burt Lancaster, mais il est aussi le réalisateur du très bon The manchourian candidate. Dans l'ensemble, il représente un courant humaniste et progressiste. Ici le scénario est l'adaptation d'un ouvrage d'Evan Hunter, plus connu des amateurs de romans policiers sous le nom de Ed McBain, mais plus communément il se nommait Salvatore Lombino. Il était donc d'origine italienne et savait bien de quoi il parlait. Un autre de ses romans, The blackboard jungle, qui portait déjà sur les agitations de la jeunesse avait été porté à l'écran par Richard Brooks et avait connu un très grand succès, notamment le thème musical, Rock around the clock qui donna une dimension de révolution culturelle à la diffusion planétaire du rock n'roll. Evan Hunter est aussi à l'origine du très beau film de Richard Quine, Strangers when we meet.

    le-temps-du-chatiment-5.png

    Bell n'hésite pas à se rendre au quartier général des Horsemen

    John Frankenheimer a une grande capacité à filmer les extérieurs, il donne une vie, un contenu à New-York qu'il saisit à travers de longs plans séquences, traversant rapidement les quartiers à la dérive, s'attardant sur les changements d'ambiance. Egalement, il sait très bien saisir les mouvements de foule dans des perspectives longues et fluides.

     le-temps-du-chatiment-6.png

     Les Thunderbirds terrorisent la femme de Bell

    La distribution est dominée par Burt Lancaster pour qui le film est fait. Sa force de conviction l'emporte facilement sur les petites facilités du scénario. Son interprétation est comme toujours impeccable, passant de la certitude et de la nécessité de la peine de mort à la prise de conscience de la vacuité de telles méthodes pour améliorer l'état de la société. Shelley Winters est bien dans le rôle de la mère désolée de ne pas avoir su élever son fils comme il aurait fallu. dans un petit rôle ironique, on reconnaîtra Telly Savalas, du temps où il possédait encore une couronne de cheveux. mais dans l'ensemble, ce qui domine l'interprétation c'est le côté ordinaire des acteurs, leur absence de glamour qui les insère encore mieux dans le quotidien difficile des quartiers pauvres. Seul bémol tout de même, les acteurs qui jouent les voyous ont un peu trop des têtes d'imbéciles particulièrement John Davis Chandler qui incarne le chef de cette bande d'abrutis. il aurait été plus productif de les choisir justement plus ordinaires, car la connerie humaine ne se résume pas à des grimaces.

    le-temps-du-chatiment-7.png

     Bell reçoit une sévère correction dans le métro

    On sera gré à Frankenheimer de ne pas insister plus qu'il ne le fallait sur le côté procédural du film et d'expédier vivement les débats devant le tribunal au détriment du réalisme parfois. Mais l'ensemble reste très convaincant, notamment parce que le rythme est soutenu.

    le-temps-du-chatiment-8.png

     Bell  ira jusqu'au bout pour faire surgir une vérité complexe

    le-temps-du-chatiment-9.png

     John Frankenheimer sur le tournage de The young savages

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  tatanka-1.png

    Il y a quelques années j’avais été frappé par le recueil de récits de Roberto Saviano qui n’est pas que l’auteur du formidable Gommora qui lui a valu aussi bien une renommée internationale que des ennuis avec la triste Camorra. Cet ouvrage dénotait d’un style sobre et élégant, mais aussi d’une ambition. Dans la présentation de ces textes brefs, et il dressait un parralèle tout à fait intéressant entre le dur métier de boxeur et celui d’écrivain : car pour Saviano, un écrivain qui ne risque rien, c’est un écrivain qui n’a rien à dire. Un des petits reportages qui s’appelait Tatanka, racontait non pas le parcours singulier de Clemente Russo, mais plutôt la détermination des boxeurs issus de l’école de Marcianise, en opposant la solitude et le courage du boxeur à la lâcheté en bande organisée de la Camorra. C’est àpartir de celui-ci qu’a été construit le film qui sort ces jours-ci en DVD, mais qui nétait pas sorti en salles en France à ce qu’il me semble.

     tatanka-2.png

    Michele gagne son premier combat par KO

     Mais en vérité, le film est une fiction qui n’a pas grand-chose à voir avec la vie, la carrière et les ambitions de Clemente Russo. Le film se compose de deux parties assez distinctes et plutôt inégales. La première est l’histoire de Michele, petit voleur qui traficote avec son ami Rosario. Le second a l’ambition de gravir les échelons dans le crime organisé, mais le premier, lui, préférerait faire une carrière de boxeur. En vérité, Michele et Rosario sont tombés sur un club de boxe par hasard, alors qu’ils fuyaient une fois de plus la police. Par la suite, Michele prend huit ans de cabane pour couvrir Rosario. Ce dernier le récupère, et ayant maintenant plus de pouvoirs, il se propose de le sponsorisé pour qu’il devienne boxeur. Evidemment les choses ne sont pas simples et si la Camorra sponsorise Michele, c’est qu’elle pense le manipuler à son profit. Là on rentre dans la deuxième phase du film qui est bien moins intéressante et tourne à la parodie des films américains sur la boxe. Michele refusant de se coucher il va devoir s’enfuir en Allemagne où là il prend un nouveau départ et connaitra la réussite sportive.

     tatanka-3.png

    Rosario et Michele pille un entrpôt pour punir un rival de Rosario

    Comme il y a deux parties, il y a presque deux manières différentes de filmer. La première est tout à fait dans le ton néoréaliste et laisse entrevoir des ressemblances évidentes avec Gommora, le film. La seconde ressemble plus à un téléfilm. Le fait qu’elle ait été tournée en Allemagne affadi un peu plus le sujet. Quoi qu’il en soit, cela reste très éloigné des propos que Saviano a tenu sur la boxe. Certes on retrouve Clemente Russo sous le nom de Michele, mais cette fiction n’a que peu de rapports avec sa vraie carrière, cette trajectoire qui l’a mené aux jeux olympiques plusieurs fois.

     tatanka-4.png

    Quand Michele sort de prison, Rosario a pris du galon

    Le film de boxe est un sous-genre très riche du film noir. Mais il ya bien longtemps qu’il na pas donné l’occasion d’un vrai bon film. Disons depuis Raging bull. Ce n’est pas Tatankaqui va nous faire changer d’avis. Certes c’est moins niais que Million dollars baby du malheureux Clint Eastwood, mais ce n’est pas bien difficile. Pour faire bref, c’est l’excessive dramatisation du scénario qui rend le film assez ennuyeux.

     tatanka-5.png

    Michele a des états d’âme, il voudrait produire une belle boxe, honnête

     Cependant, il n’y a pas que des mauvaises choses dans ce film et le début était plutôt prometteur tant qu’on voit les deux jeunes garçons se lancer dans des combines tordues. Mais ça se gate justement quand Michele essaie de rentrer dans la police – avec réticence cependant – pour pouvoir s’entrîner et faire une carrière dans la boxe. A l’actif de Guiseppe Gagliardi, on mettr aussi cette franchise dans les relations sexuelles, franchise qu’on ne voit pas beaucoup dans ce genre de films. Egalement on appréciera le portrait en creux de l’Allemagne repue et arrogante.

     tatanka-6.png

    L’entraîneur de Michele recevra une correction parce que son boxeur ne s’est pas couché

     Dans l’ensemble l’interprétation, sans être de haute qualité, ne pose pas vraiment de problème et Russo tient plutôt bien son rôle deboxeur à la recherche de lui-même. Le problème est plutôt le manque d’unité du film, hésitant entre néoréalisme et fiction édifiante sur le monde dur de la boxe, il ne trouve pas son chemin.

     tatanka-7.png

    Réfugié en Allemagne, Michele s’ennuie et on le comprend !

    Tatanka est le surnom qui a été donné à Clemente Russo qui a encore terminé médailél d'argent aux jeux olympiques de Londres en 2012 dans la catégorie des lourds.

    saviano-tatanka-1.png

     Roberto Saviano et Clemente Russo

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • positif-001-copie-1.jpg 

    On ne lit plus guère les revues de critique cinématographique. Il est vrai que celle-ci a dégénéré dans une sorte de vocabulaire plutôt abscons, accessible seulement pour des universitaires spécialisés. Et très souvent quand on lit une critique, on ne sait pas si le film a plu, a intéressé, ou si il est à bailler d’ennui. C’est une des raisons qui font que ces revues qui se veulent savantes sont maintenant subventionnées par le CNL et trouvent difficilement leur public.

    Il se trouve que je lis Positif depuis plusieurs décennies, depuis une époque où elle s’opposait au rigorisme pseudo-intellectuel des Cahiers du cinéma. Aujourd’hui elle est dirigée par le très confus Michel Ciment, mais ce n’est pas pour autant que je cesse de la lire. J’ai aussi mes mauvaises manies, un genre de fidélité un peu bête.

    Si très souvent les numéros de Positif sont décevants et de peu d’intérêt, par contre, celui de juillet-aout 2013 est très intéressant. Evidemment pas pour la recension des malheureux films qui viennent de sortir, mais pour le dossier sur le néoréalisme. La couverture est fort belle évidemment. Mais le contenu l’est tout autant : il y a des interviews de personnages majeurs comme Cesare Zavattini ou encore le très rare Guisepe De Santis. A côté de l’article un peu convenu sur Luchino Visconti, on y trouve aussi des analyses sur l’influence du néoréalisme italien sur les autres cinématographies et notamment sur ce qui nous tient à cœur ici sur le film noir.

     

    Cerise sur le gâteau, un petit article très bienvenu sur le grand Jerry Lewis qui fut en son temps défendu par Positif par l’intermédiaire de Robert Benayoun.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  le-couteau-dans-la-plaie-1.png

    On garde le souvenir de Sophia Loren comme une des grandes actrices du cinéma italien, en oubliant qu’elle a eu aussi une carrière internationale et qu’elle a tourné avec de solides metteurs en scène américains. Du reste lorsqu’elle tourne Le couteau dans la plaie, elle a déjà fait un film avec Anthony Perkins, Le désir sous les ormes, signé Delbert mann en 1957. Entre temps Perkins est devenu une grosse vedette en tournant Psycho d’Alfred Hitchcock.

     le-couteau-dans-la-plaie-2.png

    Robert doit prendre l’avion pour Casablanca

     Robert et Lisa Macklin forment un couple en train de se défaire. Robert, immature et jaloux fait des scènes pas possibles à Lisa, allant jusqu’à la battre. Mais Robert doit faire un voyage au Maroc, en prenant l’avion, il contracte une assurance sur la vie au profit de Lisa. On apprend rapidement que l’avion s’est abîmé du côté de Bordeaux et qu’il ne reste plus aucun survivant. Lisa qui voulait divorcer de Robert, reste pourtant sous le choc. Mais voilà que très peu de temps après Robert réapparait. Un peu cabossé il est le seul survivant. Il envisage tranquillement d’encaisser la prime d’assurance, et de refaire sa vie avec Lisa ailleurs, au Brésil. Celle-ci accepte en pensant qu’en lui donnant l’argent, il la laissera enfin tranquille et qu’elle pourra recommencer sa vie. En attendant, elle cache Robert dans son appartement et continue sa vie, avec son travail dans un magasin de couture et avec ses amis. Pourtant les choses vont se compliquer : d’une part elle rencontre David, un journaliste curieux comme un pet, mais d’autre part, un enfant a vu Robert dans l’appartement. Cahin-caha les affaires s’avancent, Lisa va encaisser l’argent, mais elle doit toujours supporter le caractère jaloux de Robert qui n’envisage plus de la quitter et qui menace même de la dénoncer pour une escroquerie à l’assurance. La situation devient d’autant plus chaotique que Lisa semble céder aux avances de David. Bref toute cette pression l’amène au bord de la folie et elle finira par tuer Robert. Le louche David va finalement la dénoncer en découvrant partiellement la vérité.

     le-couteau-dans-la-plaie-3.png

    Lisa doit supporter le retour inattendu de Robert

    C’est un film à mi-chemin du film noir et du thriller. Mais ceci n’excuse pas le fait que cela reste terriblement long et ennuyeux. Tous les rebondissements sont téléphonés. Et puis si le couple Macklin est à peu près clairement défini, il n’en va pas de même des autres personnages. A commencer par le louche David incarné par un Gig Young dont on se demande comment une belle fille comme Lisa peut avoir quelque attention, non seulement il n’est pas très beau, mais il est collant et désagréable au possible. Si l’ensemble est assez bien filmé, notamment les extérieurs parisiens, le rythme reste pourtant assez mou. C’est presqu’aussi mauvais que du Hitchcock du côté duquel le film lorgne.

    le-couteau-dans-la-plaie-4.png

    Espérant se débarrasser de Robert, Lisa fait les démarches pour toucher la police d’assurance

     Je ne m’amuserais pas à faire le décompte des nombreuses invraisemblances qui plombent le récit. Par contre, l’interprétation est assez faiblarde. Gig Young est assommant, et Anthony Perkins surjoue les grands garçons mal sevrés. Même Sophia Loren à l’air de s’emmerder trois francs six sous.

     le-couteau-dans-la-plaie-5.png

    Robert se cache dans l’appartement, mais quelqu’un l’observe

     Le film a eu un certain succès à sa sortie, du moins en France pour ce que j’en sais. Et Anatole Litvak récidivera dans le même genre en adaptant encore une histoire de femme fragile impliquée dans un imbroglio qui la dépasse. Ce sera La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil, un excellent ouvrage de Sébastien Japrisot, mais malheureusement ce sera un nouvel échec pour Litvak qui semblait avoir alors perdu un peu la main.

     le-couteau-dans-la-plaie-6.png

    Robert rencontre Johnny sur les toits de Paris

     le-couteau-dans-la-plaie-7.png

    Lisa pense trouver quelqu’un de compréhensif en la personne de David

    le-couteau-dans-la-plaie-8.png

    Lisa après avoir tué Robert perd la raison

     le-couteau-dans-la-plaie-9.png

    David pense découvrir la clef de l’énigme

    Partager via Gmail

    votre commentaire